Comme pour tout ce qui concerne les rapports si complexes et si subtils de l'intelligence et de la volonté de l'homme, une étude du conseil ou de la délibération comporte une difficulté très grande. Le manque de travaux d'envergure, en particulier chez les scolastiques (à partir du XIVeme siècle) et chez les philosophes modernes, sur des sujets tels que le choix et le discours prudentiel, en témoigne. Mais cette négligence, d'une part, et, d'autre part, l'importance de la délibération dans tout l'ordre humain et pour toute la science morale, nous ont incité à tenter d'en préciser la nature, en dépit de cette difficulté. Nous saurons donc gré au lecteur de son indulgence et nous considérerons notre tâche satisfaite si ce travail devait en convaincre un autre de faire mieux.

Bien qu'elle soit l'une des méthodes d'appréciation éthique de l'agir les plus largement répandues parmi les moralistes de renom des trois dernières décennies, la théorie proportionnaliste n'a été que trop rarement l'objet d'une analyse systématique. L'auteur du présent mémoire se propose de se livrer à pareil exercice. Après avoir exposé le fonctionnement de cette théorie, puis dégagé et présenté pour eux-mêmes les principes fondamentaux sur lesquels elle repose en sa teneur essentielle, il attire l'attention sur un certain nombre de sous-entendus et d'enjeux qui passent habituellement inaperçus, et en arrive à montrer qu'en dépit de sa simplicité et de sa portée universelle prétendue celle-ci se heurte à de sérieuses difficultés ; principalement en raison de la conception dualiste et chosifîante de l'agir qu'elle sous-tend. L'auteur montre enfin comment l'approche thomasienne de l'agir permet d'éviter ce double écueil, tout en accordant une part de vrai à l'intuition de fond voulant qu'il soit impossible de se prononcer d'une manière définitive sur la valeur morale d'un acte avant d'en avoir considéré toutes les circonstances.

Alain, l'un des plus grands philosophes de notre siècle, se préoccupe essentiellement de la "volonté-d'être-libre", que nous nommerons : le "Très Humain". Ce mémoire vise humblement à rendre justice à ce penseur magnanime que l'on tend à oublier. Ainsi, nous situerons l'homme dans notre siècle. Nous explorerons son œuvre qui est une longue méditation sur l'Esprit qui se manifeste dans le monde par l'agir de l'être humain. Nous préciserons son approche philosophique, cette métaphysique de l'espérance lucide, conciliant l'abstrait au concret en les unissant constamment. Sa pensée, inspirée des grands penseurs de l'humanité, est un existentialisme optimiste éclairant notre temps.

L'encyclique Veritatis Splendor de Jean Paul II a fait couler beaucoup d'encre parmi les théologiens. Les débats éthiques théologiques continuent de plus belle. Pourquoi y-a-t-il tant de réactions diverses? Quelles sont les affirmations et les admonestations de l'Encyclique? Quels sont les enjeux que l'Église catholique romaine a voulu y investir? Le présent mémoire a voulu procéder à une étude attentive des premières réactions à l'encyclique dans le monde francophone. La recherche effectuée contribue à identifier la question des actes intrinsèquement mauvais comme l'enjeu majeur de l'encyclique et à donner une vision générale des positions des théologiens et des théologiennes face à cette question épineuse.