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Louis de Bonald homme politique, de la fin de l’Ancien Régime à la monarchie de Juillet. Modernité d’une métaphysique en action face au réel historique / Louis de Bonald, Political Figure from the late Ancien Régime to the July Monarchy. Modernity : Metaphysics in Action vs History in the Making

Bertran de Balanda, Flavien 12 September 2016 (has links)
On retient généralement de Louis de Bonald (1754-1840) la paternité d’une doctrine contre-révolutionnaire, comme son rôle de chef spirituel des ultras sous la Restauration. Une relecture de l’œuvre du philosophe, confrontée à des sources moins étudiées (articles de presse, opuscules, discours parlementaires, correspondance), mais surtout complétée par un matériau inédit (dont des extraits sont produits en annexes) a permis une approche transversale de la vie et de la carrière de cet homme politique au sens le plus contemporain du terme : de la fin du règne de Louis XV à celui de Louis-Philippe, ce métaphysicien à la théorie globalisante (on a pu le considérer comme le père de la sociologie) a sans cesse mobilisé cette dernière pour agir sur le réel historique, tout en l’enrichissant, voire la redéfinissant progressivement. Induisant une méthode pluridisciplinaire et s’inscrivant dans une chronologie vaste, ce travail a tenté de déconstruire l’image stéréotypée d’un penseur figé dans la nostalgie d’un Ancien Régime dont il aurait souhaité le retour, et dont la postérité se cantonnerait aux divers courants conservateurs ultérieurs. Personnage de son temps, s’inscrivant pleinement dans le propos régénérateur de l’époque post révolutionnaire, Bonald se présente au contraire sous une facette inattendue, celle d’une incontestable modernité : de l’âge romantique à l’âge industriel, les questions qu’il pose à son temps, et, partant, au nôtre, sont bien souvent terriblement actuelles. Quant à ses réponses, elles nous ont conduit à suggérer des pistes d’interprétation nouvelles autour de concepts tels que ceux de contre-utopie ou encore de contre-subversion. Bonald, en somme, est tout autant moderne dans son rapport à son siècle que dans sa dimension atemporelle, qu’on pourrait qualifier d’intempestive. / For most readers, of his time and until now, Louis de Bonald (1754-1840) was the father of a counter-Revolutionary doctrine, acting as a spiritual leader of the Ultras under the Restoration. A closer reading of the philosopher’s work, confronted with less-studied sources (articles published in the press, monographs, parliamentary speeches, correspondence) and completed by some unpublished material (extracts of which are published in our appendix) opens up a more transversal approach to the life and career of this politician, in the most contemporary sense of the word: from the end of Louis XV’s reign to the beginning of Louis-Philippe’s, Bonald, who is considered to be a forerunner of sociology, unceasingly mobilized his all-embracing theory of metaphysics to impact real history in the making, bringing enrichment and, gradually, even redefining it. Drawing on a multidisciplinary method, and taking into account a broad chronology, we have endeavored to deconstruct the stereotype of a thinker considered to be frozen in time, yearning for the return of the Ancien Régime, whose thinking put him on the path of an ultra-conservative heritage. A figure of his time, participating to the full in the post-Revolutionary discourse on regeneration, Bonald, unexpectedly and undoubtedly, reveals the face of a Modern. From the Age of the Romantics to the Industrial Age, the challenges which he defined in his time, are still incredibly relevant to ours. As for his answers, they lead us to put forward new interpretations of concepts such as counter-utopia or counter-subversion. Overall, Bonald is just as pertinent for his contemporaries as for our century and beyond. His thinking could be construed as timeless in nature.
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Loin des Lumières : approche philosophique de Voyage au bout de la nuit, Bagatelles pour un massacre et Mea culpa de Louis-Ferdinand Céline / Far from Enlightenment : philosophical approaches to Voyage au bout de la nuit, Bagatelles pour un massacre and Mea culpa of Louis-Ferdinand Céline

Görke, Maxim 26 October 2018 (has links)
Plus que jamais, les débats que suscite le personnage de Louis-Ferdinand Céline s’apprêtent à prendre le pas sur la réception de son œuvre littéraire, pourtant exceptionnellement riche. Soumis à une lecture souvent approximative, imprégnée d’aprioris, ses écrits sont couramment victime d’une mise en perspective déformée, car abordés à rebours. Deux idées aussi tenaces que contradictoires se maintiennent alors : celle d’une œuvre principalement politique et celle d’un écrivain avant tout styliste. Donnant la priorité à une approche en accord avec le développement chronologique de l’œuvre, ce travail de thèse propose de remettre en valeur les intentions primaires de celle-ci. À partir d’une contextualisation dans l’histoire des idées de Voyage au bout de la nuit, Mea culpa et Bagatelles pour un massacre, elle soutient que les écrits de Céline s’appuient sur une interrogation philosophique qui s’élabore autour d’un même malaise vis-à-vis de l’héritage des Lumières, mais dont les conséquences, autant pour le fond que pour la forme, diffèrent selon les textes. Alors que Voyage au bout de la nuit présente une interrogation ontologique axée autour du motif du néant, Bagatelles pour un massacre poursuit une approche où la remise en question des Lumières donne naissance à des revendications esthétiques et sociologiques autant qu’à des diatribes idéologiques. Aux confins de l’un et de l’autre texte, Mea culpa pose les bases de ce passage de l’abstrait au concret, si lourd de conséquences pour l’appréhension de l’œuvre. Ainsi, ce travail de thèse contribue non seulement à une meilleure compréhension des textes abordés, mais montre l’univers intellectuel sous-jacent qui les relie. / More than ever, debates engaging the character of Louis–Ferdinand Céline prevail over assessments of his collected work. The latter tends to receive superficial treatment, falling victim to a distorted perspective, infused with pre-judgment and approached through the prism of the author rather than the work itself. Two ideas, as persistent as they are contradictory prevail: of work that is inherently political and of a writer who is above all a stylist. Emphasising an approach in sync with the chronological development of Celine’s work, this thesis proposes to resurrect the author’s primary intentions. Starting with a contextualisation of Voyage au bout de la nuit, Mea culpa and Bagatelles pour un massacre, it is submitted that the writings of Celine rely on philosophical questioning developed around the same unease as has been witnessed on the legacy of the Enlightenment, but whose consequences, as much for the substance as the form, differ as according to the text. Whilst Voyage au bout de la nuit presents an ontological question centred on the theme for nothingness, Bagatelles pour un massacre pursues an approach where the questioning of the Enlightenment gives rise to aesthetic and sociological claims as well as ideological denunciations. At the extremities of the various texts, Mea culpa forms the basis of this movement from the abstract to the concrete albeit fraught with consequences for the understanding of the work. Thus, this thesis not only contributes to a better understanding of the texts examined, but shows the underlying intellectual universe that connects them.
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Retour dans la caverne. Philosophie, religion et politique chez le jeune Leo Strauss / Return to the Cave. Philosophy, Religion and Politics in Leo Strauss' Early Thought

Quélennec, Bruno 19 February 2016 (has links)
Le travail de thèse entreprend une reconstruction critique de la philosophie politique de Leo Strauss (1899-1973) en partant de ses écrits de jeunesse allemands, replacés dans leur contexte politique et philosophique d’émergence et particulièrement dans les mouvements de la « renaissance juive » des années 1920. Au lieu de comparer son œuvre à celle d’autres grands classiques de la philosophie politique du XXe siècle ou d’analyser ces textes de jeunesse à la lumière de sa réception aux États-Unis, où lui et ses disciples sont souvent associés au mouvement néoconservateur américain, il s’agit ici de voir comment son positionnement politico-philosophique spécifique se construit dans la confrontation au « dilemme théologico-politique » dans lequel la pensée juive-allemande est prise face à la radicalisation de l’antisémitisme allemand pendant et après la Première Guerre Mondiale : judaïsme national ou judaïsme religieux ? Dans ses premiers écrits des années 1920, Strauss transforme cette opposition en celle entre Lumières et orthodoxie, entre athéisme et théisme, opposition qu’il ne cessera de vouloir dépasser à travers la construction d’un « athéisme biblique ». Nous montrons que ce n’est cependant que dans les années 1930, après son « tournant platonicien », que Strauss trouvera, par l’intermédiaire d’une nouvelle interprétation de Maïmonide, sa solution au « dilemme théologico-politique », sur des bases philosophiques pré-modernes. Avec le retour à ces Lumières platoniciennes, Strauss tente d’harmoniser Lumières et anti-Lumières, la défense du rationalisme et la justification d’un ordre théologico-politique autoritaire, projet paradoxal qui forme le cœur de son néoconservatisme philosophique. / My thesis undertakes a critical reconstruction of the political philosophy of Leo Strauss (1899-1973) on the basis of his early writings, which I contextualize in the political and philosophical frame of the Weimar Republic and the “German-Jewish Renaissance” of the 1920s. My main hypothesis is that his concept of ”political philosophy” emerges from a confrontation with the “theological-political dilemma” that German-Jewish thought faced after the First World War, the radicalization of German Anti-Semitism and the problem of being torn between national and religious Judaism. I argue that in his early writings of the 1920s, Strauss transforms this dilemma into the opposition between Enlightenment and orthodoxy, atheism and theism that he tries to overcome in the form of an “biblical atheism”. In the 1930s, after his “Platonic turn”, Strauss finds another solution to the “dilemma”, now on pre-modern philosophical grounds, through a new interpretation of Maimonides. With the return to this “platonic” Enlightenment, Strauss tries to harmonize anti-Enlightenment and Enlightenment, pre-modern rationalism and the justification of authoritarian theological-political order. My argument ist that this paradoxical project is the core of his philosophical neo-conservatism.

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