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Le mythe du golem, de la créature au créateur / The myth of the golem, from the creature to the creatorMorel, Dorothée 07 October 2011 (has links)
Le mot golem, un hapax biblique traduit de l’hébreu golmi, présent dans le Psaume CXXXIX,16, désigne la forme du premier homme avant son animation par le souffle divin. Le plus souvent traduit par « embryon » ou « masse informe », son sens a généré une exégèse considérable.De la tradition juive, le mot en arrivera à désigner un homme artificiel, et sa création sera attribuée à de pieux rabbins dans une perspective d’imitation Dei, selon une interprétation magique du Sefer Yetsirah ou « Livre de la Création » qui en contiendrait la clé. L’expérience doit prouver la puissance créatrice des lettres de l’alphabet hébraïque ou des lettres du Nom de Dieu, selon les maîtres de la Cabbale achkénase et européenne du Nord. Ils ont consigné les techniques de création : c’est un rituel en deux temps, façonnement de la forme humaine à partir des éléments puis animation de celle-ci grâce aux récitations de combinatoires de lettres. La réussite de l’expérience est considérée comme la pierre de touche de la perfection religieuse du créateur comme de sa puissance créatrice, à l’instar de celle des lettres de l’alphabet hébraïque.Le golem entre dans le domaine légendaire vers la fin du XVIIIe siècle et les débuts du XIXe siècle, pour prêter à de saints rabbins des pouvoirs démiurgiques. A une première légende d’origine polonaise centrée sur le Rabbin Elias Baalschem de Chelm, succède la légende pragoise un peu plus tardive qui prend le pas sur la première et attribue au Rabbin Judah Löw ben Bezalel, outre des pouvoirs surnaturels, la création d’un golem censé protéger la ville juive des accusations de crimes riruels historiques. Si c’est au créateur que nous avons choisi de nous intéresser plus particulièrement, nous n’avons manqué d’évoquer le mot « golem » lui-même, son origine ainsi que celle de la légende et en regard de parallèles anciens. Nous nous sommes appuyée sur les thèmes mis en avant itérativement par les auteurs et dans lesquels s’inscrit le thème : Cabbale juive et mystique des lettres et du Nom de Dieu ou Schem. Magie, alchimie nous ont amenée à évoquer avec les auteurs le thème de Faust puis de Frankenstein explicites dans les textes, pour souligner la création dans la création. Nous nous sommes servie du thème du Graal pour mettre l’accent, avec une interrogation sur le parallèle icône et idole, sur la littéralité du thème de la création, avant d’en arriver à mettre l’accent sur une poétique des commencements, création de l’homme artificiel et création littéraire en miroir. / The word golem, a biblical hapax which was translated from the Hebrew term “golim”, is to be found in Psalm CXXXIX,16. It refers to the shape of the first man before his being given life by the breath of God.Most of the time, translated by the word “embryo” or “shapeless mass”, its very meaning has given rise to considerable exegis.From the Jewish tradition, the word will consequently happen to describe an artificial man whose creation will be ascribed to devout rabbis who had in prospect an Imitatio Dei, according to the magic interpretation of the Sefer Yetsirah or “Book of Creation” which is supposed to hold the key of it. The experiment must prove the creative power of the letters of the Hebrew alphabet or the letters attributed to the Name of God, according to the Ashkenazi and Northern European masters of the Cabbala. They have consigned their techniques of creation; the ritual takes place in two stages: first of all, there is the building of the human shape from the elements, then its animation happens owing to the reciting and combined arrangement of letters. The success of the experiment is considered as the touchstone of the religious perfection of the maker as well as his creative power, just like that of the letters of the Hebrew alphabet.The golem became part of the legendary field between the end of the XVIIIth century and the beginning of the XIXth century, giving holy rabbis such powers as demiurges.The first legend brought to light has Polish origins and is centered on Reb Elias Baalschem of Chelm. Not long after it will give precedence to the legend born in Prague which tells the story of Rabbi Löw who, besides his supernatural powers, made a golem to protect the Jewish town accused of committing ritual historical crimes.Trought I decided to take a special interest in the maker’s function, actually I did mention the word golem, its origin as well as its legends, in connection with ancient parallels. I based my study on the iterated themes regularly brought to light by authors in whose works I might find the following themes: Jewish Cabbala, the mystic of the letters and the Name of God or Schem.Magic, alchemy would lead me to evoke the themes of Faust and Frankenstein and to underluie with their authors the theme of creation within creation.I called to mind the myth of the Holy Grail too, to wonder about the paralell between icon and idol, as well as about the literality of the poetic of all beginnings with the making of the artificial man and any literay creation, acting like a mirror writing
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Die Alraune als künstliches Geschöpf in der deutschen phantastischen Literatur : Eine Studie zu Achim von Arnim, E.T.A. Hoffmann und Hanns Heinz EwersFraser, Marie-Michelle 08 1900 (has links)
La forme humaine de la racine de la mandragore est sans doute à l’origine de la fascination que cette plante exerce depuis des millénaires. On lui attribue des qualités surnaturelles : entre autres, elle rendrait son propriétaire infiniment riche. Les détails lugubres se rapportant au mythe de la mandragore font d’elle un thème de prédilection pour la littérature fantastique. Le but de ce travail est d’analyser la légende de la mandragore dans trois œuvres de la littérature fantastique allemande (Isabelle d’Égypte (1812) d’Achim von Arnim, Petit Zacharie surnommé Cinabre (1819) d’E.T.A. Hoffmann et Mandragore (1911) de Hanns Heinz Ewers), dans lesquelles ce motif est combiné avec un thème aussi très prisé du genre fantastique : l’homme artificiel. Dans une perspective intertextuelle, j’analyserai comment chaque auteur s’approprie le mythe de la mandragore et représente le personnage-mandragore. Je me concentrerai ensuite sur les nouvelles qualités créées par son statut de créature artificielle et sur la relation de cette dernière avec son créateur. Puis, j’examinerai le rôle du personnage-mandragore dans chacune des œuvres dans son contexte historique. Ainsi, je montrerai que les personnages-mandragores possèdent bel et bien des caractéristiques qui se réfèrent à la légende de la mandragore, mais que leur nature de créature artificielle leur fait endosser dans leur récit un rôle d’antagoniste qui s’apparente à celui du trickster. Finalement, j’expliquerai comment les auteurs utilisent le motif de la mandragore et la littérature fantastique pour dénoncer la corruption, critiquer les partisans des Lumières et créer une atmosphère de décadence qui justifie l’utilisation du thème de la femme fatale. / The fascination with the mandrake for thousands of years originates, without a doubt, from the human form of the plant root. Many supernatural qualities are linked to the mandrake. It is believed, among other things, to be able to make its owner rich. The gloomy details surrounding the mandrake myth make it a theme of predilection for fantastic literature. The aim of this thesis is to analyse the legend of the mandrake in three works of German fantastic literature — Achim von Arnim’s Isabella of Egypt (1812), E.T.A. Hoffmann’s Little Zaches, Surnamed Zinnober (1819) and Hanns Heinz Ewers’ Alraune (1911). These authors also combine the mandrake motif with another theme, much appreciated by the fantastic genre: the artificial man. In an intertextual perspective, I will examine how each author adapts the mandrake myth and represents his mandrake character. Then, I will analyze the new qualities created by their artificial creature status and the relationship of the character with its creator. Finally, I will bring to light the role of the mandrake character in each work in regards to the historical context. It will be proven that the mandrake characters do own qualities that refer to the mandrake mythos, but that their nature as artificial creatures puts them, in their story, in the antagonist role that is similar to the trickster’s one. In the end, I will explain how the authors use the mandrake motif and the fantastic literature to respectively denounce corruption, criticize the Enlightenment advocates and create a decadent atmosphere that justifies the use of the femme fatale theme. / Die menschliche Form der Alraunenwurzel verursachte eine seit Jahrtausenden von dieser Pflanze ausgehende Faszination. Übernatürliche Eigenschaften werden mit ihr verbunden: Sie würde unter anderem ihren Besitzer sehr reich machen. Die unheimlichen Einzelheiten, die mit der Alraune assoziiert werden, machen es zu einem beliebten Thema der phantastischen Literatur. Das Ziel dieser Arbeit ist, die Alraunensage in drei Werken der deutschen phantastischen Literatur zu analysieren: Isabella von Ägypten (1812) von Achim von Arnim, Klein Zaches genannt Zinnober (1819) von E.T.A. Hoffmann und Alraune (1911) von Hanns Heinz Ewers, die dieses Motiv mit einem anderen sehr beliebten Thema des Phantastischen in Zusammenhang bringen: dem künstlichen Menschen. In einer intertextuellen Hinsicht analysiere ich, wie sich jeder Autor den Alraunenmythos zu eigen macht und seine Alraunenfigur darstellt. Ich untersuche außerdem die neuen Vorzüge, die ihre Natur künstlichen Menschen schaffen, und das Verhältnis der Alraunenfigur zu ihrem Schöpfer. Schließlich konzentriere ich mich auf ihre Rolle im geschichtlichen Kontext. Es wird dann gezeigt, dass die Alraunenfiguren tatsächlich Eigenschaften haben, die sich auf die Alraunensage beziehen. Zudem stellen sie wegen ihrer Erscheinung als künstliches Geschöpf einen Antagonisten, der dem Trickster ähnlich ist, in der Erzählung dar. Schließlich erkläre ich, wie die Autoren das Alraunenmotiv durch die phantastische Literatur verwenden, um die Korruption anzuprangern, die aufgeklärten Menschen zu kritisieren und eine dekadente Stimmung zu kreieren, die die Verwendung des Themas der femme fatale rechtfertigt.
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