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L'artifice de l'écrivain" : représentation et imaginaire dans les fictions narratives de Théophile Gautier / "L’artifice de l’écrivain" : representation and imagination in Théophile Gautier's narrative fictions

Rasongles, Marie 10 June 2014 (has links)
Partant du constat commun des critiques qui, depuis les témoignages contemporains de l’auteur jusqu’à aujourd’hui, voient dans l’écriture gautierienne le moyen de réaliser des « tableaux à la plume », s’est posée la question des spécificités respectives de chacune des disciplines artistiques. Si Gautier ne définit pas explicitement ce qu’il entend par « l’artifice de l’écrivain », il fait néanmoins ce dernier expressément inférieur à celui du peintre. Face à la production picturale, comme expression patente et instantanée de la beauté, il déplore l’entreprise littéraire qui, pour convertir le verbal en visuel, postule un développement successif là où les arts figuratifs spéculent sur le simultané. De fait le temps, picturalement figé, participe en revanche de l’acte même d’écriture ; c’est donc précisément ce dernier qu’il faut à toute force terrasser, pour que se révèle, comme seul dessein de l’artiste, la recherche et le désir du beau éternel et général. Au-delà de ces considérations, le recoupement de ces deux motifs —de la peinture, comme représentation formelle ; de l’écriture, comme représentation imaginaire— permet d’envisager l’œuvre narrative comme le défi lancé par un rapin contrarié, persuadé que le pinceau, exprimant visuellement ce que l’écriture ne peut convoiter que par le truchement de l’imaginaire, serait un artifice a priori plus pertinent que la plume. Quand le premier suspend le processus entropique qui galvaude la beauté, la seconde repose sur une dynamique qui, faute d’arrêter le temps, va s’efforcer de l’étirer pour en euphémiser les incidences. À la statique picturale, l’écriture vient objecter sa mécanique narrative ; laquelle, sans prétendre immobiliser un temps auquel elle est intrinsèquement soumise, exploite au contraire ce ressort pour perpétuer artificiellement la beauté et le désir qui en procède. / From accounts given in the time of the author to those collected nowadays, critics have always seen in Gautier's writing the means to create “tableaux à la plume”. The question of the specificities of each and every artistic form thus arises from this remark. Even though Théophile Gautier does not overtly explain what he means by “l'artifice de l'écrivain”, he nevertheless makes it explicitly appear as inferior to the painter's device. Since the expression of Beauty by figurative arts is obvious and immediate, Gautier deplores the fact that literature, on the other hand, demands a process that unfolds in time in order to turn a word into an image. Indeed, time is fixed by the painting while it is part of the very dynamics of literature. Time must then be annihilated in order for the artist's only purpose to affirm itself as the quest for and desire of eternal and general Beauty.Beyond those considerations, the intersection between painting -as a formal representation- and writing -as imaginary representation- allows one to consider the narrative work as a challenge that a frustrated novice painter set for himself. The paintbrush can express visually what writing can only claim through the means of imagination, which leads Gautier to believe the paintbrush to be a more relevant device than the pen a priori. Whereas the brush suspenses the entropic process that necessarily tarnishes Beauty, the pen not only proves incapable of stopping time but even attempts to stretch it in order to euphemize its incidents. Therefore, the pictorial statics opposes the narrative mechanics. Without claiming to stop the time to which it is intrinsically subdued, writing rather uses this competence to immortalize in an artificial way both Beauty and the desire that precedes it.
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L'expression de la temporalité dans les contes de Joseph Jacobs / The expression of temporality in Joseph Jacob's tales

Perbet, Héloïse 06 September 2017 (has links)
Le conte entretient un rapport spécifique au temps : il ancre les événements de l’histoire dans un cadre spatio-temporel éloigné et vague, dont le narrateur se distancie. Les personnages évoluent alors dans une temporalité dont la rupture avec le monde réel est affichée par différents marqueurs et procédés linguistiques, à l’instar de la locution adverbiale « Once upon a time », qui caractérise le genre. Il s’inscrit donc dans une certaine temporalité, mais il vise tout récepteur au-delà de toute considération pour l’époque ou le lieu dans lesquels il s’inscrit. Notre étude consiste alors à déterminer les caractéristiques de l’ambivalence du conte entre temporalité et atemporalité. Pour tenter de répondre à cette problématique, nos recherches s’articulent autour de trois axes principaux : les caractéristiques temporelles liées au genre du conte, les marqueurs et procédés linguistiques qui permettent d’exprimer la temporalité, et, pour finir, l’étude de cas particuliers pertinents dans l’expression et la représentation du temps, dont le rapport entre parataxe et hypotaxe, le connecteur and et les propositions en when font partie. Nous nous basons sur un corpus constitué de 104 contes en langue anglaise écrits par Joseph Jacobs. / The link that fairy-tales have with the notion of time is specific : the story is rooted in a spatiotemporal frame which is presented as far and vague and which the narrator keeps at a distance. The characters then live in a temporality which clearly shows a break with the real world through the use of different linguistic markers and processes, like the adverbial phrase “Once upon a time”, which is typical of fairy-tales. Thus, they have an internal temporality, but they aim at reaching readers who belong to any time and place. This thesis then involves the study of the ambivalence of the fairy-tale between temporality and atemporality. To try and answer the questions linked to this ambivalence, our research focuses on three main lines : the temporal characteristics of the fairy-tale as a literary genre, the linguistic markers and processes which express temporality, and the study of specific cases which are pertinent in the expression and representation of time, including the relation between parataxis and hypotaxis, when-clauses and the connector AND. Our corpus is composed of 104 English tales written by Joseph Jacobs.

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