Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Cette thèse, de nature exploratoire, s'inscrit dans ce qu'il est convenu d'appeler l'étude des dimensions humaines des changements environnementaux globaux. Elle vise d'abord à saisir les différents schémas attitudinaux de pensée "environnementale" qui animent les leaders de groupes verts, pour ensuite en arriver à une meilleure compréhension de la perception du phénomène des changements climatiques chez ceux-ci. Trois études ont été réalisées afin d'atteindre ces objectifs généraux. Bien que ces études adoptent chacune un cadre théorique spécifique à leurs problématiques respectives, des approches générales s'en dégagent. D'une part, pour expliquer les attitudes environnementales, une approche psychosociologique, qui tient compte de déterminants « structurels » sociodémographiques ( âge, lieu, éducation, sexe, nationalité) et de déterminants cognitifs (attitudes générales ne ciblant pas nécessairement l'environnement), est privilégiée. D'autre part, la sociologie des mouvements sociaux sert d'arrière-plan conceptuel pour situer les sujets de recherche, c'est-à-dire les leaders de groupes verts. Au point de vue méthodologique, ces trois études utilisent le même questionnaire standardisé. La première étude est réalisée auprès de leaders de groupes verts du Québec. Elle vise à en établir une typologie. Trois types de leaders émergent des analyses effectuées. Les "écologistes", plus radicaux, sont méfiants à l'égard de la science et de la technologie conventionnelle et acceptent que des sacrifices économiques soient faits pour améliorer la qualité de l'environnement. Ils sont plus jeunes que les autres et militent majoritairement à Montréal. Quant aux "environnementalistes nationalistes" et aux "environnementalistes de marché", ils se distinguent principalement par des positions divergentes à l'égard d'Hydro-Québec. Les premiers perçoivent positivement cette société d'État, tandis que les seconds la voient d'un mauvais oeil et en favorisent la privatisation. La deuxième étude cherche à voir si le problème global des changements climatiques constitue un dossier générateur d'une solidarité à l'intérieur du mouvement vert international. Elle est réalisée auprès de leaders de groupes verts du Québec et du Costa Rica afin d'incorporer une dimension Nord-Sud aux analyses. Les attitudes des répondants à l'égard d'aspects-clés des changements climatiques sont comparées en fonction de deux facteurs potentiellement discriminants: leur appartenance à un type d'orientation idéologique verte ("écologisme", "environnementalisme" ou "environnementalisme de marché") et leur nationalité. Les résultats montrent que les "écologistes" diffèrent des autres leaders verts sur sept (7) des onze (11) variables d'attitudes reliées aux changements climatiques et que, sur la base de la nationalité des répondants, des différences d'attitudes sont identifiables pour cinq (6) des onze (11) variables considérées. Ces résultats ne permettent pas de conclure que les leaders du mouvement vert partagent une vision unifiée en ce qui a trait au dossier des changements climatiques. Enfin, la dernière étude cherche à découvrir les déterminants de l'appui à sept (7) politiques de protection du climat par les leaders de groupes verts du Québec et du Costa Rica. Les résultats des analyses montrent que l'appui accordé à plusieurs politiques est directement influencé par certaines variables sociodémographiques, principalement le sexe et la nationalité. Quant aux attitudes générales (principalement l'inquiétude face à la pollution), elles jouent un rôle indirect en affectant les deux variables les plus déterminantes: l'inquiétude face aux conséquences des changements climatiques et l'attribution de responsabilité humaine pour l'existence de ce phénomène.