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Se nettoyer à Rome (IIème s. av. J.-C. – IIème s. apr. J.-C.) : pratiques et enjeux / Getting clean in Ancient Rome (2d century BC – 2d century AD)

Blonski, Michel 20 January 2012 (has links)
On étudie ici comment les Romains de la fin de la République et du début de l’Empire envisagent les opérations de nettoyage corporel. En suivant plusieurs questions pratiques (de quoi se nettoie-t-on ? dans quel but ? où le fait-on, avec quels moyens et comment ?) et en se fondant sur des analyses anthropologiques, archéologiques et lexicologiques, on délimite les domaines dans lesquels les Romains rangent les catégories du sale, du soin corporel et de la juste présentation de soi. Le vocabulaire de la saleté, en particulier, permet de circonscrire un ensemble varié de réalités indésirables : il n’y a pas « une » mais « des » saletés – tout est fonction de contextes – et le lexique reflète cette diversité.La justification de la propreté, au contraire, se fonde sur des prescriptions morales remarquables par leur permanence et leur cohérence tout au long de la période. La propreté doit être entendue comme la traduction concrète de la notion plus large de soin ; et réciproquement, la saleté traduit celle de négligence. Par conséquent, être un bon citoyen, et au-delà, un être humain véritable, cela passe par la propreté – avec une insistance telle qu’elle fait de cet état un marqueur de reconnaissance sociale. Plus on est propre et « brillant », plus on se situe en haut des hiérarchies civiques. Ces prescriptions morales aboutissent à l’émergence de cette réalité bien romaine qu’est le balneum : le lieu privilégié de l’entretien de ce modèle civique, au croisement entre univers moraux, cosmétiques et médicaux. Elles sont appuyées par un ensemble de techniques spécifiques accordant une place privilégiée au frottement du corps, à l’aide d’huile ou de détergents. / This thesis investigates how the Romans envision the operations related to body cleansing at the end of the Republic and the beginning of the Empire. Starting from practical questions – What has to be cleaned? For which purpose? Where does this operation take place? How is it completed? – and leveraging on approaches stemmed from anthropology, archeology and lexicology, we delimitate categories that the Romans link to concepts such as dirtiness, body care or appropriate self-presentation. The terminology of dirtiness, in particular, reveals a manifold set of undesired realities, which nonetheless never appears totally consistent; Depending on the context, there is not one, but several types of dirtiness. On the contrary, the justification of cleanliness is based on a whole range of moral prescriptions which are remarkable by their continuity and their consistency throughout the whole period. It appears that the concept of cleanliness should be understood within the frame of the broader notion of self care. Conversely, dirtiness more generally relates to self negligence. Consequently, being a good citizen, or even living as a genuine human being requires to be clean, to a point where cleanliness becomes a social marker: A clean and “shiny” appearance indicates a higher social status. Hence the growing importance of the balneum as a Roman institution – the place where this model is maintained, across civic, medical and cosmetic representations, through the development of techniques primarily based on body rubbing using oil and detergents.

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