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L'individu, le corps et les affects : anthropologie et politique chez Spinoza / The Individual, Body and Affects : Anthropology and Politics in Spinoza’s thoughtMassima, Louwoungou 05 November 2013 (has links)
La présente étude porte sur l’anthropologie et la politique de Spinoza. Il s’agit précisément de montrer en quoi, la réflexion spinoziste sur l’homme se donne particulièrement à lire à travers les concepts d’ « individu », de « corps » et d’« affects ». Au cours de notre analyse, nous montrons que ces concepts occupent une place de choix chez l’auteur de l’Éthique pour deux raisons : d’une part, c’est par eux, que le philosophe déploie son analyse des rapports psychophysiques de l’individu humain. En effet, selon lui, le corps humain étant une réalité « en acte », il est nécessairement affecté par d’autres corps. Or, en tant qu’il est aussi l’objet de l’idée (l’esprit), rien n’affecte ou ne modifie sa puissance, sans qu’il ne soit perçu par l’esprit humain. Et, l’« affect » n’est tout autre que cette modification de la puissance corporelle et sa perception par l’esprit. Autrement dit, l’affect peut se définir comme la conscience simultanée que l’individu humain a de son propre corps, par l’entremise de la perception des altérations de la puissance d’agir de ce dernier (les sciences contemporaines, telles que la neurobiologie, la psychologie, la médecine, et bien d’autres, corroborent les thèses de Spinoza à ce propos). C’est en insistant sur la simultanéité des rapports psychophysiques, donc sur l’absence d’interaction du corps et de l’esprit, que Spinoza se démarque de Descartes. D’autre part, à travers les mêmes concepts (de « corps » et d’« affects »), Spinoza permet aussi de penser la constitution d’un autre genre de corps ; un corps né de l’union des individus humains, à savoir : le corps politique. Les affects sont, non seulement au fondement de la constitution de ce corps, mais ils sont aussi ce qui permet de réguler les affaires humaines. C’est en ce sens que Spinoza nous amène à concevoir le corps politique, non pas comme une rupture - contrairement à ce que soutenait Hobbes - mais comme une continuité de l’état de nature. Le mérite de l’anthropologie spinoziste est de montrer qu’autant la nature humaine ne peut se concevoir sans affects, autant aucune réflexion politique ne peut avoir de valeur de vérité sans la prise en compte de ces mêmes affects. / The Dissertation is a study of Spinoza’s anthropology and politics. It shows how Spinoza’s reflection on man can be read with an emphasis on the concepts of “individual”, “body” and “affects”. These concepts have a prominent place for the author of Ethics for two reasons: 1) they are central to his analysis of the mind body relation. Because, according to him the human body, for being a reality “in action”, is necessarily affected by other bodies. 2) However, as it is also the object of an idea (mind), nothing affects or modifies its power, without it is being perceived by the human mind. And the affect is the very modification of physical power and its perception by the mind. In other words, the affect can be defined as simultaneous consciousness that the human individual has from its own body by means of perception of the changes of his power to act (the contemporary sciences, such as the neurobiology, the psychology, the medicine, and many others, may confirm the theses of Spinoza). Our study pays attention to the simultaneity of the affections of the body and the ideas of these affections in the mind, and to the lack of interaction of body and mind that characterizes Spinoza’s philosophy and makes the difference with Descartes’ conception. It is important to emphasize that Spinoza with the same concepts of “individual”, “body” and “affects”, also allows us to think of the constitution of another kind of body the political body. The affects are not only on the foundation of the constitution of this body, but they are also what allowed to regulate human affairs. It is in this sense that Spinoza leads us to conceive the body politics, not as a breakage - unlike Hobbes - but as a continuation of the state of nature. Spinoza’s anthropology is powerful, because it proves that human nature cannot be conceived without affects, as well as no political thinking can have a value without considering the affects.
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