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Les cultures équestres du monde hellénistique : une histoire culturelle de la guerre à cheval (ca. 350 - ca. 50 a.C.) / The Equestrian Cultures of the Hellenistic World : une histoire culturelle de la guerre à cheval (ca. 350 - ca. 50 B.C.)Clément, Jérémy 24 November 2018 (has links)
Les campagnes militaires de Philippe II et d’Alexandre le Grand ont bouleversé les équilibres politiques et militaires du monde grec classique. En développant une pensée militaire fondée sur la coordination des armes et non sur le primat de l’infanterie, ils ont donné à la cavalerie une importance tactique qu’elle n’avait pas dans les armées civiques de la période classique. L’épopée d’Alexandre représente, à cet égard, une aventure collective de dizaines de milliers d’hommes et de chevaux. Elle initie une conception de la guerre dans laquelle les chevaux sont des acteurs incontournables, infléchissant la stratégie, la tactique et la logistique de campagne. Dès lors, la production, la formation et la remonte des chevaux de guerre constituent des enjeux primordiaux de la construction des royaumes hellénistiques, car les dynasties des successeurs d’Alexandre se sont constamment préoccupées d’entretenir de cavaleries puissantes.Dans cette aventure cavalière, les cités emboitent le pas aux royaumes hellénistiques avec les ressources dont elles disposent, réformant leurs cavaleries ou en constituant de nouvelles, souvent dans une perspective fédérale leur permettant de nourrir de plus grandes ambitions militaires. Cela implique de trouver des chevaux, mais aussi des hommes capables de les monter et de les entretenir. Le consensus social établi entre les autorités civiques et les élites cavalières – une « classe d’écuyers » loin d’être homogène – diffère fortement d’une cité à l’autre en fonction de la culture équestre locale, c’est-à-dire des usages, pratiques et représentations des hommes de cheval dans le cadre – politique, économique et social – de la communauté civique à laquelle ils appartiennent. Les cultures équestres régionales ont donc en partie déterminé la capacité des cités à développer leurs cavaleries, mais, en retour, les mutations politiques et militaires de l’époque hellénistique ont considérablement influencé la culture équestre des élites en en renouvelant les pratiques – du prestige de l’hippotrophia aux réalités de l’équitation militaire – et en l’associant plus fortement qu’avant aux destinées politiques de la cité, à ses valeurs et à son système de représentation. / The military campaigns of Philip II and Alexander the Great upset the political and military balance of the classical Greek world. By developing a military way of thinking based on the coordination of arms and not on the primacy of the infantry, they gave the cavalry unprecedented tactical importance compared to other civil armies in the classical period. Alexander the Great's epic is, in this respect, a collective adventure of tens of thousands of men and horses. It introduced a conception of war in which horses were key players, bending strategy, tactics and campaign logistics. From then on, the production, training and upbringing of war horses became primordial issues in the construction of the Hellenistic kingdoms, because Alexander's successors' dynasties were constantly concerned with maintaining a powerful cavalry.In this equestrian adventure, the cities followed in the Hellenistic kingdoms' footsteps with the resources available to them: they reformed the cavalry or created new units, often in a federal perspective allowing them to feed greater military ambitions. This involved finding horses, but also men to mount and care for them. The social consensus established between the civic authorities and the cavalier elites - a far from homogeneous "squire class" - which differed greatly from one city to another depending on the local equestrian culture, i.e. the uses, practices and representations of horsemen in the political, economic and social context of the civic community to which they belonged. Regional equestrian cultures thus partly determined the capacity of cities to develop their cavalry, but, in return, the political and military changes of the Hellenistic period considerably influenced the elite's equestrian culture by renewing its practices - from the prestige of hippotrophia to the realities of military riding - and associating it more strongly than before with the political destinies of the city, its values and its system of representation.
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