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Bois dormant suivi de La réécriture féministe contemporaine de quatre contes dans Putain de Nelly Arcan et Peau d'âne de Christine AngotLaforest, Hélène B. 12 1900 (has links)
La création, Bois dormant, met en scène un charpentier-ébéniste qui consacre tous ses temps libres à la création de mobilier, dans un cycle de production inutile. Sa dilapidation insensée de bois incite la nature à se révolter contre lui et à propager une énergie qui donne vie à tous les objets de sa maison. Ce conte revisite plusieurs contes (La Barbe bleue, Les Aventures de Pinocchio, Otesánek, La Belle au bois dormant, Les Aventures d’Alice au pays des merveilles, Cendrillon) pour les transformer en cauchemar, en effriter les morales, en décupler les cruautés et en utiliser les motifs pour illustrer l’absurdité du monde moderne. Ce conte-Frankenstein, par son esthétique baroque où prime la parenthèse, fait de la surenchère un reflet de la surconsommation. L’essai, La réécriture féministe contemporaine de quatre contes dans Putain, de Nelly Arcan et Peau d’âne, de Christine Angot, explore comment, par les réécritures qu’ils inspirent, les contes de Perrault et des frères Grimm constituent un puissant matériau d’incarnation qui facilite la venue à l’écriture du traumatisme chez Christine Angot et Nelly Arcan, mais qui sert aussi d’outil de dénonciation féministe pour elles. Dans Putain, de Nelly Arcan, la narratrice met en lumière, par des réinterprétations des contes du Petit Chaperon rouge, de La Belle au bois dormant et de Blanche-Neige, différents aspects de sa détresse face à l’oppression du regard masculin. Quant à Christine Angot, dans Peau d’âne, elle propose, par une réécriture du conte de Peau d’âne en parallèle avec celui de La Belle au bois dormant, de révéler les répercussions perverses des dictats de la mode et de la loi du père sur l’identité de la femme. Toutes ces réécritures permettent de déjouer la logique valorisée par les contes et d’en démontrer l’absurdité et le caractère malsain d’un point de vue féministe. / The tale entitled Bois dormant features a carpenter/cabinetmaker who spends all his free time building furniture in a cycle of useless production. This meaningless waste of wood causes nature to rise up against him, spreading an energy that brings life to all the objects in his house. This story revisits several fairytales (Blue Beard, The Adventures of Pinocchio, Otesánek, Sleeping Beauty, Alice’s Adventures in Wonderland, Cinderella) and turns them into nightmares, grinding down their morals, heightening their cruelty and using their patterns to illustrate the absurdity of the modern world. This Frankenstein narrative, with its baroque-like aesthetics and abounding parentheses, uses overstatement as a reflection of over-consumerism. The essay entitled La réécriture féministe contemporaine de quatre contes dans Putain de Nelly Arcan et Peau d’âne de Christine Angot explores how, through the rewritings they inspire, Perrault’s and Grimm’s fairytales form a powerful medium for incarnation that gives rise to the writing of trauma for Christine Angot and Nelly Arcan, but also serves as a tool for their feminist criticism. In Putain, by Nelly Arcan, the narrator reinterprets the stories of The Little Red Riding Hood, Sleeping Beauty and Snow White to bring to light different aspects of her struggle against the male gaze oppression. As for Christine Angot, by rewriting Peau d’âne in parallel with Sleeping Beauty, she intends to reveal the adverse effects of fashion’s dictatorship and of the father’s law on the feminine identity. All these new versions help overthrow the logic put forward by these fairytales, exposing their absurdity and twisted nature from a feminist point of view.
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L’écriture du trauma dans Le Voyage dans l’Est de Christine Angot, suivi de RepriseChadronnet, Florence 07 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Notre recherche s’intéresse aux moyens par lesquels la fictionnalisation du vécu, dans le roman autofictionnel Le Voyage dans l’Est de Christine Angot, permet d’approcher le réel et de dire l’indicible. La métatextualité apparaît comme un moyen important, mettant en évidence la fidélité à l’expérience revendiquée – et donc l’écart vis-à-vis du témoignage littéraire et judiciaire. En outre, l’éthos de l’écrivaine oscille entre l’apparente authenticité et l’incertitude délibérée, une stratégie alternant entre la révélation et la dissimulation du trauma. Enfin, la répétition représente une stratégie narrative et stylistique structurante pour l’ensemble du texte. Au bout du compte, l’expérience de la répétition – avec les nombreuses variations (ou stratégies) étudiées dans notre essai – des événements que constitue fondamentalement la narration du Voyage dans l’Est mène à leur resignification autant qu’à l’agentivité de l’auteure.
C’est cette idée de la répétition, à la fois comme moyen d’écrire le trauma (puisque composante essentielle de ce dernier) et comme moyen de le dépasser, qu’explore particulièrement notre création. S’éloignant de l’autofiction, le roman s’ancre néanmoins dans le réel par un intertexte juridique dialoguant avec l’histoire de la protagoniste (elle-même avocate). Deux relations symétriques, séparées par dix ans – et un processus judiciaire –, sont développées : la première – qui a entraîné le dépôt d’accusations –, à l’adolescence, avec un professeur; la seconde, avec l’avocat qui a agi comme poursuivant dans le dossier. L’usage combiné du « je » (narratrice autodiégétique) et des pronoms « tu » et « il » (désignant respectivement l’enseignant et le procureur) évoque, en le subvertissant, le triangle amoureux. Sous forme de fragments, les événements traumatiques sont progressivement reconstitués, à travers la seconde relation, qui s’écarte de la première par des différences croissantes, et qui permet ultimement à la protagoniste de s’en détacher. / Our research focuses on the means by which the fictionalization of lived experience, in Christine Angot's autofictional novel Le Voyage dans l’Est, makes it possible to approach reality and to say the unspeakable. Metatextuality appears as an important means, highlighting the claimed fidelity to experience – and therefore the deviation from literary and court testimony. Furthermore, the author's ethos oscillates between apparent authenticity and deliberate uncertainty, a strategy that alternates between revealing and concealing trauma. Lastly, repetition represents a structuring narrative and stylistic strategy for the entire text. Ultimately, the experience of repetition – with the many variations (or strategies) explored in our essay – of the events that the narration of Le Voyage dans l’Est fundamentally constitutes leads to their resignification as well as to the agency of the author.
It is this idea of repetition, both as a means of writing trauma (since it is an essential component) and as a means of going beyond it, that our creation particularly explores. Moving away from autofiction, the novel nevertheless grounds itself in reality through a legal intertext dialoguing with the story of the protagonist (herself a lawyer). Two symmetrical relationships, separated by ten years – and a judicial process – are developed : the first – which led to the laying of charges –, in adolescence, with a teacher; the second, with the lawyer who acted as prosecutor in the case. The combined use of the "I" (autodiegetic narrator) and the pronouns "you" and "he" (respectively designating the teacher and the prosecutor) evokes, while subverting it, the love triangle. In the form of fragments, the traumatic events are gradually reconstituted, through the second relationship, which diverges from the first through increasing differences, and which ultimately allows the protagonist to detach herself from it.
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