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D'invisibles à protagonistes de l'histoire en devenir : les figures victimaires dans l'espace discursif des commissions de vérité guatémaltèquesCollignon, Bénédicte 24 April 2018 (has links)
Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2017-2018 / En donnant voix aux victimes, les commissions de vérité jouent un rôle important lors des transitions politiques et des consolidations démocratiques. Elles contribuent, de la sorte, à revisiter l’histoire et à construire la mémoire collective, missions essentielles afin de dépasser les clivages ayant divisé une société donnée. Cependant, cette mise en scène des récits victimaires s’accompagne également d’une construction de sens de la notion même de victimes. En effet, les commissions de vérité en viennent à définir et qualifier ce qu’est, ou doit être, une victime, créant des cadres de références à partir desquels les individus victimisés peuvent se positionner. Les mobilisations sociales qui s’ensuivent font l’objet de plusieurs études, tout comme des enjeux qui posent les catégories de victimes établies par les commissions lorsque leur mandat s’achève. Néanmoins, peu d’études s’attardent sur les processus en amont, ainsi que sur les offres statutaires et identitaires proposées aux victimes par ces institutions. Aussi, ce mémoire s’intéresse aux représentations de la figure de victime véhiculées par les commissions de vérité. Prenant comme cas d’étude les commissions de vérité guatémaltèques, nous avons procédé à une analyse de cadres (frame analysis) dans le but d’identifier, à travers les constructions discursives de ces commissions, les processus de cadrage de la notion de victime et les figures victimaires qui en résultent. L’analyse de discours démontre que si différentes figures de victimes coexistent dans les discours des commissions guatémaltèques, toutes s’articulent autour des paradigmes des droits de l’homme et de la justice réparatrice. Davantage, les résultats illustrent les difficultés posées par la montée en généralisation permettant la constitution d’une catégorie de victimes par les commissions de vérité, tandis qu’elles souhaitent également individualiser et humaniser ces individus dans le but de transformer l’image des populations victimes du conflit. / By giving a voice to the victims, truth commissions play an important role during political transitions and democratic consolidations. As such, they contribute in revisiting history and in building collective memory and thus permit a given society to overcome social cleavage. These scenarios of victimhood, however, are accompanied by the very framework defining the notion of victims. Indeed, truth commissions establish and qualify what is, or what must be, a victim creating references by which individuals can then position themselves by. The ensuing social mobilizations are the subject of many studies, as are the issues categorizing victims once the commission’s mandate comes to term. Nevertheless, few studies offer insight as to the upstream processes and the statutory and identity-forming applications offered to victims by those institutions. Also, this memoir focuses on the characterization of victims perpetuated by truth commissions. Taking as a study case the Guatemalan truth commissions, we have proceeded in a frame analysis, to identify through the discourse strategies of these commissions, the processes and framework defining victims and the resulting stereotypes of victimhood. The discourse analysis demonstrates that, if the different stereotypes of victims coexist in the Guatemalan commissions, they are indeed articulated by the paradigms of human rights and restorative justice. Furthermore, the results illustrate the difficulties generated by the insurgence of generalization permitting the construction of a category of victims by the truth commissions, while also demonstrating the desire to individualize and humanize those individuals in the ends of transforming the image of populations victimized by the conflict. / Las comisiones de la verdad juegan un papel de suma importancia en momentos de transición política y de la consolidación de la democracia, otorgándoles a las víctimas de conflicto un medio en el cual exprimirse. Estas comisiones contribuyen a dos actividades esenciales a la reconstrucción de una sociedad dividida: revivir la historia y construir la memoria colectiva. Esta escenificación de los relatos de las víctimas es acompañado de una construcción del sentido de la noción misma de la palabra víctima, definiendo y calificando lo que es o lo que debería de ser una víctima. Las comisiones de la verdad crean un marco de referencia a partir del cual las víctimas se pueden posicionar. Las movilizaciones sociales que resultan han sido el objeto de varios estudios, al igual que los problemas que resultan de las diferentes categorías de victimas que han sido establecidas por las comisiones una vez que el mandato de estas ha terminado. Sin embargo, pocos estudios se han concentrado en los procesos preliminares, ni en las ofertas estatutarias e identitarias que estas instituciones proponen a las víctimas. Esta tesis se enfoca en las diferentes representaciones de victimas que las comisiones de la verdad fomentan, tomando como caso de estudiado el de las comisiones de la verdad de Guatemala. Se efectuara un análisis de marco (frame analysis) con el objetico de identificar no solamente el proceso utilizado a lo largo de los construcciones discursivas de estas comisiones para definir la noción de víctima, sino que también los tipos de victimas que resultan de estas definiciones. El análisis de los discursos demuestra que aunque existen diferentes tipos de victimas que coexisten en los discursos de las comisiones guatemaltecas, todas se articulan alrededor de las nociones de los derechos del hombre y de la justicia restaurativa. Los resultados ilustran las dificultades que resultan del hecho de generalizar y agrupar a todas las victimas bajo una sola categoría por las comisiones, mientras que también quieren individualizar y humanizar a estos individuos con el fin de transformar la imagen de las poblaciones víctimas del conflicto.
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L'amnésie collective : une injustice épistémiqueChevalier, Flavie 22 March 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 6 mars 2024) / L'amnésie collective est-elle une injustice épistémique? Les *injustices épistémiques* sont des injustices qui surviennent dans l'économie de la connaissance, de la compréhension et de la participation aux activités communicatives. Depuis la formulation de ce concept en 2007 par Miranda Fricker, les deux types d'injustices épistémiques les plus étudiés dans la littérature sont les injustices testimoniales et les injustices herméneutiques. Or, depuis près de vingt ans, des *Commissions Vérité et Réconciliation* se multiplient à travers le monde. Elles représentent, entre autres, des *réparations épistémiques* qui visent à rétablir la vérité là où elle avait été dissimulée, ou à la redresser là où elle avait été distordue. Comme telles, ces réparations épistémiques semblent présupposer un tort épistémique auquel elles répondraient. Pourtant, ce tort n'a pas encore intégré le domaine des injustices épistémiques. Notre hypothèse est que ce tort peut être assimilé à l'amnésie collective, comprise de façon préthéorique comme l'absence ou la distorsion de certains éléments clés dans le narratif collectif. Toutefois, pour le démontrer, il faudra surmonter certains obstacles liés, d'une part, à la définition canonique des injustices épistémiques et d'autre part, aux définitions de la mémoire et de l'amnésie collectives. Cela fait, nous proposerons une caractérisation de l'amnésie collective comme injustice épistémique qui s'apparente aux injustices contributives décrites par Kristie Dotson (2012) et à la domination herméneutique étudiée par Amandine Catala (2015); des injustices épistémiques qui concernent l'exclusion des voix dans la constitution des connaissances et dont les effets sefont sentir à l'échelle des communautés épistémiques. En outre, ce mémoire sera l'occasion d'étudier le rôle joué par les monuments dans la perpétuation de la mémoire et de l'amnésie collectives. Notre projet s'articulera autour de quatre questions énoncées respectivement dans le titre de chaque chapitre: 1/ Pourquoi l'amnésie collective n'a-t-elle pas encore été caractérisée comme une injustice épistémique? 2/ À quelle espèce d'injustice épistémique l'amnésie collective correspond-elle? 3/ L'amnésie collective est-elle seulement possible et si oui, à quelles conditions? 4/ Pourquoi certains monuments suscitent-ils des conflits d'interprétation? / Is collective amnesia an epistemic injustice? Epistemic injustices are injustices or wrongs that occur in the economy of knowledge, understanding and participation in communicative activities. Since the formulation of this concept in 2007 by Miranda Fricker, the two types of epistemic injustice most studied in the literature are testimonial and hermeneutical injustices. For nearly twenty years, Truth and Reconciliation Commissions have been multiplying around the world. Among other things, these are epistemic reparations aimed at re-establishing the truth that has been concealed or redressing it where it has been distorted. As such, these epistemic reparations seem to presuppose a symmetrical epistemic wrong, which has not yet entered the realm of epistemic injustice, most surprisingly. I hypothesize that this wrong amounts to collective amnesia understood as the absence of certain key elements in the collective narrative. In order to verify this hypothesis, I propose to overcome several obstacles related to the canonical definition of epistemic injustices and the definitions of memory and collective amnesia. Having done so, I outline a characterization of collective amnesia as an epistemic injustice harmful to epistemic communities and akin to the contributory injustices described by Kristie Dotson (2012) and the hermeneutic domination studied by Amandine Catala (2015), i.e., epistemic injustices that involve the exclusion of voices in the constitution of knowledge. In addition, I describe the role played by monuments in perpetuating collective memory and amnesia. This project unfolds in four stages, structured around the following questions: 1/ Why has collective amnesia not yet been characterized as an epistemic injustice? 2/ To what species of epistemic injustice does collective amnesia correspond? 3/ Is collective amnesia even possible, and if so, under what conditions? 4/ Why do certain monuments give rise to conflicts of interpretation?
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Le génocide culturel dans le Droit international pénal : un concept en margeRamognino, Antoine 22 March 2024 (has links)
Thèse en cotutelle : Université Laval, Québec, Canada et Université Toulouse 1 Capitole / Ce mémoire a pour objet de proposer une réflexion juridique et contemporaine sur le concept ancien mais pleinement d’actualité qu’est le génocide culturel. Le génocide culturel, qui décrit le phénomène de destruction culturelle d’un groupe d’êtres humains, avait été pensé dès la naissance du terme comme une composante intrinsèque du génocide. Pourtant lors de la criminalisation du génocide , le génocide culturel a été exclu du champ d’application du texte d’incrimination. Cette exclusion historique, pour un certain nombre de raisons qui seront étudiées, a eu des incidences majeures, puisqu’il sera démontré que le phénomène de génocide culturel n’est pas pris en compte de manière parfaitement satisfaisante par le droit et plus particulièrement par le droit international pénal. Dès lors, cela invite à proposer de nouvelles réflexions sur les instruments juridiques qui pourraient permettre d’appréhender de manière cohérente, réaliste et efficace un tel processus de destruction, et en particulier la reconnaissance d’une infraction spécifique de génocide culturel. Cette réflexion s’appuiera sur l’analyse du traitement historique des peuples autochtones au Canada et en particulier les politiques de pensionnats qui illustrent parfaitement les enjeux et les contours d’un tel débat.
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