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Les régions au sein de l'Union européenne : des sujets de droit en devenirVigna, Christina January 1997 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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L'influence de la décentralisation des États sur la structure de partenariat des Fonds structurels de l'Union européenneVanasse, Patrick January 1999 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Carl Schmitt, l'Europe et la démocratie universelle. La question d'une Europe schmittienne et son impact sur le débat français actuel autour de la construction européenne.Storme, Tristan TSJR 10 May 2011 (has links)
Dans notre thèse de doctorat, nous avons cherché à tester l’hypothèse selon laquelle l’enjeu européen constituerait, en France, l’épicentre d’une « actualisation » — pour partie assumée, pour partie occultée — de la pensée du juriste allemand Carl Schmitt. Les réflexions politico-philosophiques de Schmitt représentent en soi un assemblage rhétorique et systématique puissant, aisément mobilisable dans le cadre des débats théoriques sur la construction européenne, afin de battre en brèche les affirmations néo-cosmopolitiques, que l’on soit de droite ou de gauche. Il s’est agi, pour nous, de vérifier jusqu’à quel point la pensée politique du juriste se retrouvait « recyclée » dans le débat français contemporain relatif à l’idée d’Europe. Était ainsi ouverte l’opportunité d’évaluer, de manière systématique, la facticité ou la pertinence d’une antinomie : une Europe schmittienne contre une Europe kantienne. Dans un premier temps, nous avons tâché de reconstruire ce que fut la position schmittienne concernant la gestion de l’espace européen, avant d’évaluer, dans un second temps, l’impact causé par une telle pensée sur les réflexions qui animent le débat français contemporain.
La première partie de la thèse visait à rendre compte de la vision schmittienne de l’Europe. Schmitt a pensé la décision politique en des termes statonationaux : l’ordre juridique étatique serait modelé sur la base de la nature axiologique et culturelle de l’amitié politique, de la communauté des citoyens soudés par un seul et même critère d’appartenance, souvent religieux ; critère qui précéderait la nationalité et la réalisation « politique ». Il s’ensuit que l’ordre mondial ne peut se présenter que sous la forme d’un pluriversum d’États, animés dans leurs relations mutuelles par la dynamique de l’ami et de l’ennemi. Le libéralisme et le pluralisme provoqueraient des regroupements fonctionnels, dont le pan-européisme serait l’une des manifestations les plus visibles, à l’origine d’un sapement du politique et de l’unité souveraine de l’État. Quatre points analytiques permettent d’expliquer l’appréhension schmittienne de la gestion juridico-politique du Vieux Continent : l’indissociabilité du couple conceptuel État-politique, l’idée que la nation demeure l’horizon indépassable de la démocratie, la critique de la notion d’humanité et de toute morale universelle, et l’idée que le droit serait nécessairement d’origine politique, donc particulariste.
En France, l’intérêt pour l’œuvre de Schmitt s’est largement accru ces dernières années. Le débat théorique actuel autour du problème de la construction européenne offre d’ailleurs une place particulière à la réactivation de l’argumentaire schmittien statocentré, antilibéral et culturaliste. À gauche comme à droite de l’échiquier politique, intellectuels et philosophes mobilisent raisonnements et schémas discursifs, tantôt réclamés de Schmitt, tantôt très proches des arguments du juriste de Plettenberg. En passant en revue les réflexions d’auteurs aussi différents qu’Étienne Balibar et Pierre Manent, Alain de Benoist et Marcel Gauchet, Daniel Bensaïd et Pierre-André Taguieff, nous avons tenté d’approcher et de rendre compte de la pluralité des emprunts à la pensée de Schmitt et à son appréhension de l’ordre européen, dans le cadre des discussions françaises relatives à l’intégration régionale européenne. Chez certains de ces auteurs, la construction européenne apparaît comme la manifestation avancée d’un phénomène général de dilution du politique. Autrement dit, elle incarnerait un idéal de société qui ramène le politique au niveau du marché. Pour d’autres, Carl Schmitt aurait diagnostiqué mieux que quiconque la mort du droit des gens européen et les travers de l’universalisme abstrait que brandirait l’Union européenne en expansion. Par ailleurs, la théorisation schmittienne de la souveraineté constituerait une référence incontournable pour éclairer les thématiques actuelles relatives à une mutation des niveaux de pouvoir.
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Communautarisme versus libéralisme: quel modèle d'intégration politique? Les présupposés normatifs d'une union politique européenne à la lumière des débats intellectuels contemporainsLacroix, Justine January 2002 (has links)
Doctorat en sciences sociales, politiques et économiques / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Socialisation et consensus européen en BelgiqueMayer, Nicole January 1976 (has links)
Doctorat en sciences sociales, politiques et économiques / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Surveiller les personnes, garder les frontières, définir le territoire : la Police Aux Frontières après la création de l'espace Schengen (1953-2004) / Watching the persons, guarding the borders, defining the territory : the Police Aux Frontières after the creation of the Schengen territory (1953-2004)Casella Colombeau, Sara 21 December 2013 (has links)
Cette thèse prend comme point de départ l’étude d’un service de police, la Police Aux Frontières (PAF) en lien avec la construction européenne. En nous inspirant de la sociologie de l’État nous avons élaboré des catégories analytiques à même de rendre compte de l’évolution concomitante de cette police et des « régimes de circulation » national et européen. Le « régime de circulation » est défini grâce aux catégories rokanienne de l’analyse de l’État : il est lié à un « centre politique » et définit un territoire pertinent de circulation et les caractéristiques des personnes habilitées à s’y déplacer. La PAF est caractérisée comme une police des déplacements, elle met en jeu certaines des formes de pouvoir étatique décrite par Michel Foucault, qui met l’accent sur la capacité de l’État à contrôler à distance les activités des individus. Le régime de circulation national repose depuis 1974 sur le principe de la frontière comme lieu légitime et efficace des contrôles des déplacements des personnes et des déviances. Il entre en contradiction avec celui du régime de circulation européen qui, à partir de 1985, repose sur le principe de libre franchissement des frontières internes. La PAF, administration marginale, connaît alors un développement sans précédent de ses effectifs, de ses tâches et de son rôle dans l’élaboration du régime de circulation. Elle gère les interactions et les contradictions entre le régime de circulation national et européen. La PAF apparaît à la fois comme un acteur professionnel à même de défendre une extension des limites de sa « juridiction » mais également un acteur administratif intervenant dans l’élaboration des régimes de circulation. / This PhD thesis studies a police service, the Police Aux Frontières (PAF) in relation with European integration. Using the literature of the sociology of State, I elaborate two analytical categories to give an account of the parallel evolution of both the PAF and the European and French “movement regime”. The “movement regime” is defined thanks to rokanian analysis of the State: it is linked to a “political centre” and defines an area of movement and the characteristics of the people allowed to move within it. The PAF is defined as a movement police; it applies forms of State power described by Michel Foucault, who puts the emphasis on the capacity of the State to control individual activities from a distance. Since 1974, French “movement regime” has defined the border as the legitimate and effective locus of individual’s movements and deviance control. It opposes to the European “movement regime”, which since 1985 has relied on free movement of people. The PAF, a once marginal administration, has shown a rapid growth regarding staff, tasks, and role in the policy-making of European and French “movement regime”. The PAF is both a professional actor aiming for an extension of its “jurisdiction” and an administrative actor contributing to the “movement regime” decision-making.
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La Belgique et l'Afrique centrale, diversification ou néocolonialisme? Dynamique de la politique de coopération belge au Cameroun et dans ses anciennes colonies (1960-1990)Anafak Lemofak, Antoine Japhet A. J. 28 April 2010 (has links)
Le travail de recherche intitulé : «La Belgique et l’Afrique centrale, diversification ou néocolonialisme ? Dynamique de la coopération belge au Cameroun et dans ses anciennes colonies (1960-1990) » s’interroge sur la mise en œuvre et le déploiement de la coopération belge en Afrique centrale principalement au Cameroun. Il développe cette politique au Cameroun sous un regard global des intérêts belges dans son pré carré c'est-à- dire dans ses anciennes colonies dans le contexte de guerre froide et de construction européenne. C’est également le contexte de la mise en place du marché commun, de la signature des accords de Yaoundé entre la CEE et EAMA (Etats Africains et Malgaches Associés). Les aspects analysés prennent aussi en compte la France autre ancienne métropole de la région.
Cette thèse insiste sur les éléments de mise en place et les fondements de la politique étrangère de la Belgique en Afrique centrale. Elle analyse sa présence depuis la colonisation du Congo, du Ruanda-Urundi et développe le processus de mutation de la Belgique dans la sous-région à la faveur des indépendances. Cette accession à la souveraineté des territoires leur attribuait le statut d’acteur de la communauté internationale. L’adaptation de la Belgique à cette nouvelle donne l’oblige à étendre son espace de captation d’intérêts par l’établissement des relations diplomatiques avec de nombreux pays de la région parmi lesquels le Cameroun. Le choix du Cameroun comme pays d'appui à la politique belge dans la région en dehors de ses colonies est le fait de nombreuses justifications que cette thèse démontre.
Ce travail insiste sur les rapports politiques entre le Cameroun et la Belgique notamment les éléments expliquant la coopération diplomatique et politique entre le Cameroun et la Belgique. Celle-ci était basée sur un soutien mutuel dans la lutte contre les mouvements rebelles procommunistes au Cameroun et au Congo dans les années 60. Cet ouvrage développe l'organisation de l’action conjointe de la Belgique et du Cameroun dans la lutte contre le communisme en Afrique centrale principalement au Congo en période de guerre froide, les éléments prouvant le soutien de la Belgique au Cameroun dans sa lutte contre les activistes nationalistes de l’UPC et réciproquement, les actions montrant la collaboration et la compréhension du Cameroun envers la Belgique dans la gestion des conflits d’après indépendance au Congo, au Rwanda et au Burundi.
De plus, cette thèse évoque la dynamique de la politique étrangère de la Belgique à partir de 1965 dans la région. Dans cette section marquée par l’arrivée de Mobutu au pouvoir et le coup d’Etat de Micombero au Burundi, ce travail détaille les éléments qui justifient le renforcement des relations politiques entre le Cameroun et la Belgique après 1965 par l’analyse du contexte national et international de mise en place de cette politique après 1967. Un contexte marqué par la réélection d’Ahmadou Ahidjo et le renforcement de son pouvoir et le départ du socialiste Paul-Henri Spaak, remplacé par le démocrate-chrétien Pierre Harmel. Ce dernier instaure une nouvelle politique dite de diversification et de distanciation envers le régime de Mobutu. Le constat est que cette diversification a profité au Cameroun, devenu progressivement un partenaire privilégié de la Belgique dans la région après la visite officielle d’Ahidjo de 1967 à Bruxelles.
Ce travail analyse les rapports qu’entretenaient la Belgique et le Cameroun dans les organisations internationales en rapport avec la situation interne de son pré-carré d’Afrique centrale, notamment les circonstances du soutien de la candidature du Zaïre à l’entrée dans l’Union Douanière et Economique d’Afrique Centrale (UDEAC) et plus tard dans la création de l’Union Economique d’Afrique Centrale (UEAC) en 1969. Le soutien mutuel des candidatures belges et camerounaises dans les instances internationales à partir des années septante, les incidences de l’entrée du Royaume-Uni de Grande Bretagne et l’Irlande du Nord au sein de la Communauté Economique Européenne (la convention de Lomé I) sur la politique étrangère belge menée par Renaat Van Elslande, les implications de la zaïrianisation sur les relations belgo-zaïroises, l’arrivée au pouvoir de Juvénal Habyarimana au Rwanda et la renégociation des accords d’indépendance entre le Cameroun et la France. La Belgique et ces pays souhaitaient une approche plus consensuelle des grandes questions internationales, notamment le nouvel ordre économique international, le conflit du proche orient, la question de la décolonisation des territoires portugais d’Afrique centrale, la généralisation des conflits armés et des assassinats politiques.
La présence militaire belge en Afrique centrale est un fait colonial. Un rappel nécessaire de cette présence militaire depuis la période coloniale nous a permis de nous interroger sur la gestion difficile du devenir de ces soldats après les indépendances du Congo, du Rwanda et du Burundi, notamment pendant la crise Katangaise. Ces difficultés rencontrées au Congo poussent la Belgique à trouver des dérivatifs pour se désengager militairement au Ruanda-Urundi après l’indépendance en 1962. La visite officielle de juin 1967 d’Ahmadou Ahidjo en Belgique marque le début d’une intense coopération militaire entre la Belgique et le Cameroun. Les deux pays coopèrent pour la livraison du matériel de guerre par la Fabrique d’Herstal à Liège, et dans la formation les officiers camerounais en Belgique. Plusieurs facteurs justifiant cette coopération avec le Cameroun sont énumérés dans cette thèse. De plus, ce travail retrace l’implication de la Belgique dans les guerres du Shaba et ses initiatives en faveur d’une paix globale dans la région autour les années 80.
Le troisième grand axe de cette thèse développe la présence de la Belgique en Afrique centrale dans le cadre de la Communauté Economique Européenne. Après avoir expliqué l'historique et l'évolution du FED, nous avons exploré le poids de la présence belge au sein du Fond Européen de Développement par rapport à la France et les autres Etats de la CEE pour constater sa faiblesse dans cette institution contrôlée par la France l’Allemagne. Ce qui justifie son choix de renforcer la coopération bilatérale dans la région. Enfin, ce thèse insiste sur ces relations économiques bilatérales de la Belgique en Afrique centrale, principalement au Cameroun en comparaison avec les anciennes colonies pour voir l'influence de la Belgique au Cameroun, au Congo, au Rwanda et au Burundi depuis les indépendances jusqu'aux années nonante.
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Fondements théoriques et origines de l’Union européenne : la récursivité de l’élargissement comme principe ordonnateur du modèle communautaireBélanger, Marie-Ève 14 January 2014 (has links)
Cette thèse suggère que l’avènement d’un discours proprement européen au milieu du XXe siècle a pour corollaire la genèse d’un espace dénationalisé : la communauté politique européenne. L’Union européenne est donc envisagée comme la performance et le produit de l’européanité. Définie comme « les Européens en train de parler Europe », l’européanité est l’acte de langage (Austin, 1970) qui associe le « nous » au territoire communautaire, suscitant ainsi les conditions de possibilité de son existence. Cas tout à fait particulier dans le monde interétatique contemporain, cet espace, fondé de manière intersubjective par les Européens en train de discuter collectivement des modalités du vivre ensemble, n’est pas délimité par la ligne de partage des souverainetés (Raffestin, 1986). À l’image d’une communauté européenne jamais stabilisée et existant toujours dans un devenir politique (Deleuze, 1975), le territoire européen est en constante expansion, systématiquement plus étendu dans le discours que dans ses frontières administratives temporaires.
Depuis la Déclaration Schuman (1950) proclamant la communauté « ouverte à la participation des autres pays d’Europe » jusqu’aux négociations d’adhésion en cours avec les États de l’ex-Yougoslavie, l’européanité déborde littéralement des frontières étatiques. Ce surplus (Derrida 1979) est périodiquement cristallisé, mais jamais endigué, par l’élargissement. L’analyse synchronique du discours (Saussure, 1972) montre que plus l’européanité est partagée, plus elle crée de sens et plus elle s’étend de manière à la fois verticale (approfondissement) et horizontale (élargissement). Cet excédent permet la récursivité de l’élargissement pacifique des frontières de l’européanité, causant une rupture dans le cycle de la nécessité de répondre à la violence par la violence, caractéristique du fondement de l’État (Benjamin, 2012). La construction européenne est fondée dans la performance politique de la communauté européenne. L’ordre européen qui en découle repose sur la construction du premier « nous » politique moderne débarrassé de sa contrainte étatique. Cette recherche se veut une contribution à la réflexion sur l’élaboration d’une théorie fondamentale de l’UE.
Grâce à l’étude approfondie des élargissements de l’espace politique européen entre 1972 et 2012, c’est un cadre pour l’étude de la nature de la construction européenne qui est développé à travers la démonstration que l’analyse du discours n’est pas un simple outil méthodologique, mais qu’elle constitue une véritable théorie de la construction du politique, et, partant, de l’intégration européenne.
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La littérature de jeunesse et l'identité européenne : étude des stéréotypes d'Européens dans la liste de référence du cycle 3 / The youth literature and the European identity : study of Europeans' stereotypes in the reference list of the cycle 3Devriesere, Viviane 04 December 2014 (has links)
Quelles images des Européens la littérature de jeunesse véhicule-t-elle au moment de la construction européenne ? Notre recherche porte sur la liste de référence du cycle 3 de l’école primaire : nous avons voulu voir si les stéréotypes des Européens évoluaient dans la littérature de jeunesse au moment où se construit l’Europe. Diverses images d’Européens figurent dans cette littérature, stéréotypées ou nuancées. Très souvent, le stéréotype fige l’image d’un peuple dans une époque de son histoire, plaçant ainsi le jeune lecteur dans une position surplombante qui interroge le rôle de la littérature et l’image du monde qu’elle construit. De nombreux stéréotypeslittéraires figurent également dans les oeuvres. Une recherche-action a été menée dans plusieurs classes pour étudier la place qui est attribuée aux stéréotypes de peuples dans les études de textes littéraires. Notre étude porte aussi sur la façon dont ces stéréotypes peuvent devenir des objets d’étude de nature à sensibiliser les élèves aux Autres et à les rendre tout à la fois plus critiques et plus ouverts / Which images of Europeans does literature for young people convey at the time of the European construction? Our study is based on the official list of the end of Primary School. We wanted to see if the stereotypes of the Europeans evolved at the mean time of the creation of Europe. Various images of Europeans can be seen in this literature full of stereotypes and differences. Most of the time, the stereotype gives an image of a people in a period of his history giving the young reader an overhanging look which questions the role of literature and the image of the world it creates. Lots of literary stereotypes are also present in the works. A research-action hasbeen done in several classes to study the importance of the stereotypes of peoples in studying literature texts. Our study also deals with the way the stereotypes can be subjects of research inorder to help the pupils be more open-minded, careful to the Others and free to think
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Fondements théoriques et origines de l’Union européenne : la récursivité de l’élargissement comme principe ordonnateur du modèle communautaireBélanger, Marie-Ève January 2014 (has links)
Cette thèse suggère que l’avènement d’un discours proprement européen au milieu du XXe siècle a pour corollaire la genèse d’un espace dénationalisé : la communauté politique européenne. L’Union européenne est donc envisagée comme la performance et le produit de l’européanité. Définie comme « les Européens en train de parler Europe », l’européanité est l’acte de langage (Austin, 1970) qui associe le « nous » au territoire communautaire, suscitant ainsi les conditions de possibilité de son existence. Cas tout à fait particulier dans le monde interétatique contemporain, cet espace, fondé de manière intersubjective par les Européens en train de discuter collectivement des modalités du vivre ensemble, n’est pas délimité par la ligne de partage des souverainetés (Raffestin, 1986). À l’image d’une communauté européenne jamais stabilisée et existant toujours dans un devenir politique (Deleuze, 1975), le territoire européen est en constante expansion, systématiquement plus étendu dans le discours que dans ses frontières administratives temporaires.
Depuis la Déclaration Schuman (1950) proclamant la communauté « ouverte à la participation des autres pays d’Europe » jusqu’aux négociations d’adhésion en cours avec les États de l’ex-Yougoslavie, l’européanité déborde littéralement des frontières étatiques. Ce surplus (Derrida 1979) est périodiquement cristallisé, mais jamais endigué, par l’élargissement. L’analyse synchronique du discours (Saussure, 1972) montre que plus l’européanité est partagée, plus elle crée de sens et plus elle s’étend de manière à la fois verticale (approfondissement) et horizontale (élargissement). Cet excédent permet la récursivité de l’élargissement pacifique des frontières de l’européanité, causant une rupture dans le cycle de la nécessité de répondre à la violence par la violence, caractéristique du fondement de l’État (Benjamin, 2012). La construction européenne est fondée dans la performance politique de la communauté européenne. L’ordre européen qui en découle repose sur la construction du premier « nous » politique moderne débarrassé de sa contrainte étatique. Cette recherche se veut une contribution à la réflexion sur l’élaboration d’une théorie fondamentale de l’UE.
Grâce à l’étude approfondie des élargissements de l’espace politique européen entre 1972 et 2012, c’est un cadre pour l’étude de la nature de la construction européenne qui est développé à travers la démonstration que l’analyse du discours n’est pas un simple outil méthodologique, mais qu’elle constitue une véritable théorie de la construction du politique, et, partant, de l’intégration européenne.
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