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La sauvegarde de l'être-dément : écrire versus agir / The saving of the demented being : write versus actEngasser, Ophélie 07 December 2013 (has links)
S’alléger pour se sentir vivre sonne à la manière d’un adage philosophique. C’est pourtant une thématique pleinement exploitable dans la problématique démentielle, affection neuro-dégénérative caractérisée par une perte massive de neurones et des perturbations cognitives multiples. Au stade sévère de la pathologie, le déclin du capital cognitif associé à la perte d’acuité des sens prive le sujet d’une relation efficiente à son monde interne ainsi qu’à la réalité environnementale. L’entrave à l’activité symbolique et représentative que cette déconnexion implique, entraîne un profond remaniement au niveau des structures et des opérations intrapsychiques, tel que le patient fait progressivement l’épreuve d’une interruption de la continuité d’existence qui le mène à la détresse. Il se trouve que le non-être est une réalité paradoxale dans la mesure où il provient d’un excès de vivant inhérent à la brutalité de la pulsion que le sujet ne parvient plus à canaliser. Le débordement devient ainsi l’équivalent d’une annihilation, à moins que le malade ne parvienne à expérimenter d’autres voies de décharge. L’agir comportemental est une ébauche de solution, dans le sens où l’élection d’une partie du corps sur laquelle concentrer la tension constitue une issue au pulsionnel. Mais ce recours rencontre rapidement une impasse lorsque l’agir se fait le lieu de violents enjeux de jouissance dans lesquels la répétition devient mortifère. L’écriture, proposée ici dans le cadre d’un atelier, constituerait un palliatif moins coûteux, puisque ce travail suscite une translation de l’investissement pulsionnel vers le corps du texte, mouvement apte à soulager le corps de manière au moins provisoire, dans l’optique de reconstituer les pourtours de l’être. / Discharge to feel alive sounds like a philosophical adage. However, it is a fully exploitable issue in dementia, eurodegenerative disorder characterized by a massive loss of neurons and multiple cognitive disturbances. At the severe stage of the disease, the decline of cognitive capital associated with the loss of sensory acuity deprive the subject of an efficient link with his internal world and the environmental reality. The obstacle to the symbolic and representative activity induced by this disconnection, results in a major reorganization of intrapsychic structures and operations, such as the patient gradually experiences an interruption of the going on being, that leads him to distress. But the non-being is a paradoxical reality insofar it comes from an excess of living due to the brutality of the drive that the subject is no longer ableto channel. The overflow becomes the equivalent of annihilation, unless the patient manages to experiment with other ways of discharge. The behavioral act is an attempted solution, in the sense that the election of a body part on which to focus the tension is a path to the drive. Nevertheless, this remedy quickly encounters a deadlock when the act is the locus of violent stakes of jouissance in which repetition becomes deadly. Writing, proposed here in a workshop, would be less expensive palliative, since this work involves a translation of the drival investment to the text, movement able to relieve the body so atleast temporarily, in order to reconstitute the peripheries of being.
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