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Justice et relativité dans l'oeuvre romanesque de Friedrich DürrenmattJacques, Marie-Pierre January 2006 (has links) (PDF)
Toute société est fondée sur des règles de différentes natures. Les lois édictées en sont un exemple éloquent. Ces conventions auxquelles se soumettent d'une manière générale les citoyens ont été érigées dans le but de former un groupe où l'idée de bien commun est souveraine. Or, dans la réalité, le respect de certains commandements n'aboutit pas nécessairement à l'intérêt de la communauté. Le concept de justice construit à partir de ces règles tient donc jusqu'à ce que les hommes contestent l'autorité de ces dernières. Conscients des imperfections du système judiciaire et des injustices qu'il peut créer, plusieurs écrivains ont ainsi questionné les règles du «jeu» du droit et plus particulièrement des tribunaux. Friedrich Dürrenmatt s'interroge lui aussi sur le bien-fondé des lois et procédures qui régissent nos sociétés occidentales. Il change dans ses récits les normes qui entourent habituellement le déroulement d'un procès ou les frontières traditionnelles du travail juridique sans que l'effet de vraisemblance ne soit affecté: il prend le pari d'affirmer que le droit est une construction au même titre que le sont ses narrations, que le droit est à sa manière une fiction à laquelle on peut croire ou ne pas croire. L'originalité de Dürrenmatt réside dans deux aspects de sa démarche. D'abord, il centre sa réflexion sur la rhétorique juridique, sur le pouvoir du discours. Il situe en effet le pouvoir légal dans l'art d'argumenter et de se justifier bien plus qu'au sein des institutions. Il montre ainsi que le discours est capable de rendre vraisemblable un mensonge et de persuader à tort une majorité d'individus. Le droit, par la voie du discours qui interprète les règles, devient une fiction. Par ailleurs, il distingue de la rhétorique proprement juridique les rhétoriques philosophique et littéraire qui développent une pensée différente autour de la justice. Il décortique donc trois types de rhétoriques et les confronte, de sorte qu'une multitude de vérités contradictoires émerge. Ce faisant, il relativise la responsabilité qu'on peut attribuer spontanément aux règles elles-mêmes. Il n'y a plus de justice immanente représentée par la loi ou un dieu, il n'y a qu'une justice humaine, profondément divisée et relative. Le mémoire analyse dans un premier temps l'articulation des discours sur la justice mis en relation par Dürrenmatt. Il circonscrit ensuite à l'aide de mythes dont l'auteur s'inspire et de sa conception du droit naturel une critique sociale singulière. Les facteurs de la relativité de la justice sont étudiés plus attentivement au chapitre trois. Enfin, la vision éthique de l'écrivain considérée succinctement clôt le travail. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Justice, relativité, rhétorique, moralité, fiction, droit, philosophie.
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