Spelling suggestions: "subject:"discriminative stimulus"" "subject:"discriminatives stimulus""
11 |
L’accès intermittent pour modéliser l'addiction à la cocaïne chez la rate : études sur des traitements pharmacologiques et des processus de rechuteNdiaye, Ndeye Aissatou 08 1900 (has links)
Il n’existe aucun traitement médicamenteux approuvé contre l’addiction à la cocaïne. La cocaïne est l’une des drogues les plus consommées dans le monde, mais peu de consommateurs développent une addiction. Le traitement continu à la d-amphétamine est considéré comme l’une des stratégies pharmacologiques les plus prometteuses pour réduire la consommation et la recherche de cocaïne chez les personnes souffrant d’un trouble lié à l’usage de la cocaïne. Les stimuli associés à la cocaïne déclenchent l’envie de consommer et la rechute, un obstacle majeur à la guérison de l’addiction. Ceci inclut les stimuli conditionnés (SCs) et les stimuli discriminatifs (SDs). Les SCs apparaissent simultanément aux effets de la drogue et y sont associés. Les SDs informent de la disponibilité (SD+) ou la non-disponibilité (SD-) de la drogue. La réexposition à ces stimuli environnementaux associés à la prise de drogues peut déclencher un état de manque et la rechute.
L’accès intermittent (IntA) à l’auto-administration de cocaïne est un modèle animal proposé il y a plusieurs années pour mieux refléter le patron de consommation de drogue chez l’homme. En effet, les niveaux intracérébraux de cocaïne fluctuent au cours de la session d’auto-administration. Pendant mon doctorat, j'ai utilisé ce modèle animal pour évaluer l'effet du traitement à la d-amphétamine et l'implication des SDs et des SCs dans la rechute vers la consommation de cocaïne chez des rats femelles. La plupart des études cliniques et précliniques dans le domaine ont porté sur des mâles, même si l’addiction touche à la fois les femmes et les hommes, les femmes pouvant être plus vulnérables. Aujourd’hui, des recherches croissantes s’intéressent aux deux sexes afin de mieux comprendre les mécanismes neurobiologiques associés.
Dans la première partie de ma thèse, j'ai évalué les effets d'un traitement continu à la d-amphétamine sur le développement et l'expression des modes de consommation de cocaïne liés à l’addiction chez des rats femelles. Dans l’expérience 1, des rats femelles ont reçu 14 séances d'auto-administration de cocaïne (1/jour). Un groupe a été traité avec de la d-amphétamine, et le groupe témoin n’a pas été traité. Après l'arrêt du traitement, la motivation pour la cocaïne sous un ratio progressif, le comportement de recherche de cocaïne sous extinction et la réinstallation du comportement éteint de recherche de cocaïne, induite par la cocaïne, ont été évalués. Dans l’expérience 2, des rats femelles ont reçu 14 séances d'auto-administration de cocaïne (1/jour). Ensuite, des niveaux de référence de motivation pour la cocaïne sous ratio progressif ont été établis. Les rates ont ensuite été réparties en 2 groupes et autorisées à s'auto-administrer quotidiennement de la cocaïne pendant 14 nouvelles séances. Ensuite, un groupe a reçu de la d-amphétamine, le groupe témoin n’en a pas reçu. Dans les deux expériences, le traitement à la d-amphétamine n’a pas influencé la consommation de cocaïne lors des séances d’auto-administration et de rechute. Il est important de noter que la d-amphétamine a diminué la motivation pour la cocaïne sous ratio progressif et la recherche de cocaïne sous extinction.
Dans la deuxième et dernière partie de ma thèse, j'ai comparé les effets des SC et SDs sur la recherche de cocaïne (expérience 1 et 3) et de sucrose (expérience 2). Le SD+ est représenté par une lumière, le SD- par une lumière distincte du SD+ (ou l’absence de lumière) et le SC par une 3ième lumière associée à un son. J’ai aussi étudié les effets de la présentation du SD- pendant le SD+ après abstinence. J'ai également comparé la capacité du SC et du SD+ à renforcer la réponse comportementale de recherche de cocaïne (comme des renforçateurs conditionnés). Au cours de 15 à 20 séances d’accès intermittent, les rats se sont auto-administrés de la cocaïne. La livraison de la cocaïne ou du sucrose est associée à un son couplé à une lumière (SC). Au cours de chaque séance, la cocaïne/sucrose était disponible pendant des périodes ON de 5 minutes avec un environnement lumineux associé au SD+ et indisponible pendant des périodes OFF de 25 minutes avec environnement lumineux associé au SD-. Après la dernière session, nous avons mesuré la recherche de cocaïne/sucrose déclenchée par des signaux ainsi que la recherche de cocaïne renforcée uniquement par les signaux aux jours 2 et 21 d'abstinence. Nous avons aussi évalué les effets de renforcement conditionné des signaux uniquement au jour 22 après l'abstinence. Le SD+ associé à la cocaïne déclenche, plus efficacement que le SC, une augmentation du comportement de recherche de cocaïne/sucrose. Les SC et SD+ ont montré des propriétés de renforcement conditionné similaires. Enfin, l’introduction du SD- lors de la présentation du SD+ a supprimé le comportement accru de recherche de cocaïne.
Dans l’ensemble, ces études suggèrent que l’auto-administration de cocaïne par accès intermittent constitue un modèle intéressant pour étudier et comprendre les mécanismes neurobiologiques associés à l’addiction à la cocaïne. Nonobstant les similarités globalement observés ici dans les deux sexes, la présence des femelles dans les études sur l’addiction reste essentielle. / There are no approved medications to treat cocaine addiction. Cocaine is one of the most consumed drugs worldwide, but few users develop addiction. Continuous d-amphetamine treatment is one of the most promising pharmacological strategies to reduce cocaine taking and seeking in human users. Stimuli associated with drug use trigger the urge to use and relapse, a major obstacle to recovery from addiction. These include conditioned stimuli (SCs) and discriminative stimuli (SDs). CSs appear simultaneously with the effects of the drug and become associated with them. SDs inform about the availability (SD+) or non-availability (SD-) of the drug. Re-exposure to these environmental stimuli associated with drug-taking can trigger drug craving and relapse.
Intermittent access to cocaine self-administration is an animal model proposed several years ago to better reflect human pattern of drug use. Indeed, brain cocaine levels fluctuate over self-administration sessions. During my Ph.D. I used this animal model to assess the effect of d-amphetamine treatment and the involvement of SDs and SCs in relapse to cocaine use of female rats. Most clinical and preclinical studies in the field have used males, even though addiction afflicts both women and men, and women can be more vulnerable to this disorder. Today, researchers are increasingly interested in both sexes to better understand neurobiological mechanisms of addiction.
In the first part of my thesis, I assessed the effects of chronic continuous d-amphetamine treatment on the development and expression of addiction-relevant patterns of cocaine use in female rats. In experiment 1, female rats received 14 cocaine self-administration sessions (1/day). One group was treated with d-amphetamine, and the control group was not. After cessation of treatment, motivation under progressive ratio, cocaine-seeking behaviour under extinction and cocaine-primed reinstatement of the extinguished cocaine-seeking behaviour was assessed. In experiment 2, female rats received 14 cocaine self-administration sessions (1/day). Then, baseline levels of responding for cocaine under a progressive ratio schedule were established. The rats were allocated to 2 groups and allowed to self-administer cocaine daily for 14 sessions again. Next, one group received d-amphetamine treatment, the control group did not. In both experiments, d-amphetamine treatment did not influence cocaine use during self-administration sessions and cocaine seeking in reinstatement. Interestingly, d-amphetamine decreased responding for cocaine under progressive ratio and cocaine-seeking under extinction.
In the second and last part of my thesis, I compared the effects of reward-associated cues SC and SDs on cocaine (Exps. 1 and 3) and sucrose (Exp. 2) seeking. The SD+ is represented by a light, the SD- another light (or the absence of light) and the SC by a 3rd light paired with a sound. I also studied the effect of including SD- during SD+ presentation after abstinence. I also compared the ability of the SC and SD+ to reinforce instrumental responding (acting as conditioned reinforcers). During 15-20 intermittent-access sessions, rats self-administered cocaine or sucrose paired with a light-tone SC. During each session, cocaine/sucrose was available for 5-min ON periods with the SD+ light condition and unavailable for 25-min OFF periods with the SD- light condition. Following the last session we measured cue-triggered cocaine/sucrose seeking (days 2 and 21 of abstinence) as well as reinforced responding for cocaine solely by the cues on day 22 after abstinence. The cocaine-associated SD+ more effectively triggered cocaine/sucrose seeking behaviour than SC, and Both SC and SD+ showed similar conditioned reinforcing properties for cocaine. Finally, the introducing of SD- during SD+ suppressed the increased cocaine-seeking behaviour.
Overall, these studies suggest that intermittent access of cocaine self administration is an interesting model to understand neurobiological mechanisms associated to cocaine addiction. Notwithstanding the overall similarities in both sexes, the presence of females in drug addiction studies remain essential.
|
Page generated in 0.0632 seconds