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L'ontologie de la conscience dans l'oeuvre de Henri Ey / Consciousness and the problem of ontology in the works of Henri EyPrats, Philippe 05 October 2012 (has links)
En 1963 Henri Ey renoue, en écrivant « La Conscience », avec une tradition philosophique oubliée : ramener la psychologie dans le giron de la philosophie. Le lien entre psychologie et philosophie s'explique par le fait qu'on ne peut pas rendre compte de la vie psychique sans mener de concert une réflexion sur le sens de l'être. Ce faisant Henri Ey allait à contre-courant de la vie intellectuelle de son époque. La pensée dominante de cette période suspectait la tradition philosophique qui prônait l'existence du Sujet. L'anthropologie se substituait à l'ontologie. Le Sujet était, dans la tradition spinoziste, une illusion. La mise en question du Sujet signifie la disparition de la psychiatrie. La maladie mentale n'existe qu'en affirmant l'impossible maîtrise d'un Sujet sur son monde. La maladie mentale raconte la déstructuration du champ d'une conscience. C'est la dissolution d'un Sujet dans un monde dont il n'est plus la clé de voûte qui caractérise la maladie mentale. Comment en est-on arrivé à l'idée que la folie pouvait signifier autre chose que le contre sens de l'homme ? C'est cette dérive dont rend compte l'oeuvre d'Henri Ey. Cette dérive n'est pas le fait d'interprétations erronées qui seraient liées à des paradigmes mentaux historiques. La dérive est plus sournoise, elle est le fait d'une attitude mentale naturelle. Elle provient de la manière dont l'homme pense. La pensée humaine naturellement organise ses objets dans un cadre logique qui est celui du principe de contradiction. La logique binaire divise, sépare, oppose. Elle autorise l'abstraction et surtout suppose que cette organisation logique est le calque de l'organisation de la vie. L'abstraction vers laquelle la logique de la dualité conduit la pensée est le fondement même de toute métaphysique. Pour Henri Ey, il était absolument nécessaire d'en terminer avec l'approche métaphysique qu'autorise la forme logique binaire quand il s'agit d'étudier la constitution de l'existence humaine. Il propose une nouvelle approche de la vie psychique en formulant cette vie selon une logique non binaire. C'est en termes de système ouvert et de devenir qu'il construit une nouvelle science humaine. Cette approche permet d'incarner l'homme dans le monde et d'en faire le véritable Sujet de son monde. C'est en termes de devenir qu'il faut penser le champ d'incarnation de l'homme ou champ de la conscience. La conscience est un devenir, elle ne se réduit pas au devenir actualisé. Henri Ey, en remettant en cause les présupposés logiques qui interdisent de comprendre la conscience, redonnait sa place au Sujet. Le devenir conscient permettait de lier l'ontologie (les conditions de la conscience) et l'anthropologie (l'actualisation de la conscience dans le monde) ? La vie psychique est l'actualisation momentanée de la conscience. / In 1963, the year he wrote « La Conscience », Henri Ey was reconciled with a forgotten philosophical tradition, bringing back psychology into the realm of philosophy. The link between philosophy and psychology is explained in that one cannot account for mental life without at the same time reflecting on the meaning of being. In doing this, Henri Ey was going against the mainstream of intellectual life at his time. Dominant thinking at the time was suspicious of the philosophical tradition which extolled the existence of a Subject. Anthropology replaced ontology. The Subject was, in the spinozistic tradition, an illusion. Questioning the Subject means the end of psychiatry. Mental illness only exists in asserting that it is impossible for a Subject to master his world. It tells of the destructuring of the field of consciousness. Mental illness is characterized by the dissolution of e Subject in a world he can no longer support. How did we reach the point where madness could mean something other than misconstruing man? Henri Ey's works reflect this drift. The drift is mot the deed of wrong interpretations which might be linked ti historical mental paradigms. It is more cunning, it is the deed of a natural mental attitude. It originates in the way man thinks. Human thinking naturally organizes its objects in a logical framework which is that the principle of contradiction. Binary logic divides, separates and opposes things. It allows abstractions and most of all presupposes that logical organization copy the organization of life. The abstraction towards which the logic of duality leads thinking is the foundation of all metaphysics. For Henri Ey, it was absolutely necessary to finish with the metaphysical approach allowed by binary logic when studying the constitution of human existence. He put forward a new approach to mental life describing mental life according a non-binary logic. He thus developed a new social science in terms of open system. This approach makes it possible to flesh out man in the world and make him the true Subject of his world. It is in terms of becoming that we need ti think the field where man can fleshed out his field of consciousness. Consciousness is becoming, it is not reduced to actualized becoming. Henri Ey, by challenging the logical assumptions which stop the understanding of consciousness, put the Subject back his place. "Becoming conscious" made it possible to link ontology (the condition of consciousness) and anthropology (the actualization of consciousness in the world). Mental life is the actualization of consciousness at a given time.
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Penser le corps, sa puissance et sa destinée chez Spinoza : aux sources de son anthropologie / Understanding the body, its power, and its destiny in Spinoza's philosophy : at the sources of his anthropologyBrown, Julius 08 September 2015 (has links)
Spinoza évaluera la révolution copernicienne et prônera un naturalisme rationaliste et matérialiste contre la tradition onto-théologique, Aristote et Descartes en étant les deux figures clés, sans parler des théologiens et de la Bible. Spinoza interprète l’erreur du géocentrisme comme signalant deux autres erreurs : le dualisme anthropologique classique qui inféodait le corps à l’âme et l’illusion du libre-arbitre. Par la réhabilitation gnoséologique, psychophysique et socio-affective du corps, il prétend conduire l’homme au salut présent, non eschatologique, le réconciliant avec lui-même et avec le Dieu-Nature. La permanence d’une sensibilité anthropologique hébraïque y est prégnante, ce qui n’annule pas des disparités conceptuelles, métaphysiques, sotériologiques et éthiques entre lui et l’Écriture. Ces disparités pourraient rapprocher Spinoza plus d’Aristote que de Descartes. Le projet spinozien tiendra-t-il ses promesses sans retomber dans les travers du mythique et du mystique ? / Spinoza assesses the Copernican revolution and advocates a rationalist and materialistic naturalismagainst the onto-theological tradition, Aristotle and Descartes as the two main figures thereof,theologians and the Bible not to mention. Spinoza interprets the error of geocentrism as indicating twoother errors: classical anthropological dualism which subjugated the body to the soul and the illusion offree-will. By gnoseological, psychophysical and socio-emotional rehabilitation of the body, he claims tolead man to present salvation, not eschatological, reconciling him with himself and with God as Nature.The permanence of Hebraic anthropological sensibility is pregnant, which does not cancel metaphysical,soteriological and ethical disparities between him and the Bible. These disparities could bring Spinozacloser to Aristotle than to Descartes. Will the spinozian project keep its promises without relapsing intothe traps of the mythical and the mystical ?
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