Spelling suggestions: "subject:"dedynamique dde transition"" "subject:"dedynamique dee transition""
1 |
Dynamique spatio-temporelle des forêts dans l’écotone boréal-tempéré en réponse aux changements globauxBrice, Marie-Hélène 05 1900 (has links)
Le principal objectif de ma thèse était de comprendre et de quantifier l’effet combiné du changement climatique récent et des perturbations sur la dynamique des communautés forestières de l’écotone boréal-tempéré au cours des dernières décennies. Pour ce faire, j’ai analysé les changements au niveau de la composition en espèces, de la dynamique de transition et du recrutement dans les forêts du Québec de 1970 à 2018.
Dans le premier chapitre, j’ai montré que les perturbations naturelles et anthropiques étaient les principaux moteurs des changements de composition, i.e. la diversité β temporelle. Malgré la prévalence des perturbations, l’analyse des traits écologiques de la communauté a révélé une thermophilisation des forêts à travers le Québec, i.e. une augmentation des espèces de climat chaud au détriment des espèces de climat froid. Ce phénomène de thermophilisation a même été amplifié par les perturbations modérées, soulevant une nouvelle question : si les perturbations peuvent favoriser une telle réorganisation des communautés, pourraient-elles catalyser un basculement des forêts vers des états alternatifs ?
Le second chapitre a apporté des réponses à cette question en analysant la dynamique de transition des forêts du Québec avec un modèle à quatre états, soit boréal, mixte, tempéré et pionnier. La dynamique de transition était principalement influencée par les perturbations et secondairement par le climat et les conditions édaphiques. Les perturbations majeures ont entraîné surtout des transitions vers l’état pionnier, tandis que les perturbations modérées ont favorisé les transitions de mixte à tempéré. À long terme, les perturbations modérées pourraient catalyser un déplacement plus rapide de l’écotone boréal-tempéré vers le nord sous l’effet du changement climatique. Toutefois, le recrutement des espèces tempérées a joué un rôle négligeable dans cette dynamique comparativement aux processus de mortalité et de croissance.
Les deux premiers chapitres s’appuient sur des analyses de l’évolution des communautés d’arbres matures. Cependant, pour comprendre la dynamique forestière, une analyse de la dynamique de régénération est nécessaire, étude que j’ai menée au troisième chapitre. J’ai d’abord mis en lumière des déplacements de plusieurs kilomètres vers le nord pour les gaulis de Acer rubrum, Acer saccharum et Betula alleghaniensis dans les forêts non perturbées. Toutefois, sous l’influence des perturbations modérées, seuls les Acer spp. ont migré ; aucune espèce ne s’est déplacée sous l’influence des perturbations majeures. En revanche, les gaulis de Fagus grandifolia n’ont pas du tout migré. Bien que les coupes partielles aient favorisé une augmentation du recrutement des quatre espèces, elles n’ont pas entraîné de migration plus au nord, possiblement parce que le recrutement était freiné par une faible capacité de dispersion, une forte compétition par les espèces boréales et des conditions édaphiques défavorables.
Dans l’ensemble, mes résultats ont souligné que les communautés forestières de l’écotone boréal-tempéré répondent déjà au changement climatique récent et que les perturbations accélèrent cette réponse. En effet, le réchauffement érode la résilience des forêts mixtes tandis que les perturbations éliminent les espèces boréales en place, ce qui accélère le processus de succession et facilite l’établissement des espèces tempérées. / The main objective of my thesis was to understand and quantify the combined effect of recent climate change and disturbances on forest community dynamics in the boreal-temperate ecotone over the past decades. To do so, I analysed the evolution of forest composition, transition dynamics and recruitment dynamics in Quebec from 1970 to 2018. In the first chapter, I showed that natural and anthropogenic disturbances were the main drivers of forest compositional change, i.e. temporal β diversity. Despite the prevalence of disturbances, analysis of community ecological traits revealed a thermophilization of forests across Québec, i.e. an increase of warm-adapted species at the expense of cold-adapted species. This thermophilization was further amplified by moderate disturbances, leading to a new question: if disturbances can favour such a community reorganization, could they catalyse a permanent shift to alternative states? The second chapter provided answers to this question with an analysis of forest transition dynamics in Québec based on a four-state model, i.e. boreal, mixed, temperate and pioneer. Transition dynamics was primarily influenced by disturbances and secondarily by climate and edaphic conditions. Major disturbances mainly triggered transitions to the pioneer state, while moderate disturbances promoted transitions from mixed to temperate states. In the long run, moderate disturbances may catalyse a faster northward shift of the temperateboreal ecotone under climate change. However, contrary to my expectations, temperate species recruitment played a negligible role in this dynamic compared to mortality and growth processes. The first two chapters were focussing on the evolution of mature tree communities. However, to understand forest dynamics, a detailed analysis of regeneration dynamics is necessary. Such a study was conducted in the third chapter where I highlighted northward shifts of several kilometres for the saplings of Acer rubrum, Acer saccharum and Betula alleghaniensis in undisturbed forests. However, under the influence of moderate disturbances, only Acer spp. had migrated and there were no shifts under the influence of major disturbances. In contrast, I found no evidence of migration for the saplings of Fagus grandifolia. Although partial cutting increased recruitment success of all four species, it did not result in larger northward range shifts, presumably because recruitment was constrained by short-distance dispersal, strong competition by boreal species, and unfavourable edaphic conditions. Overall, my results highlighted that forest communities in the temperate-boreal ecotone are already changing in response to recent climate warming and that disturbances are accelerating this response. While climate warming erodes the resilience of mixed forests, disturbances remove resident boreal species, thereby accelerating the successional process and facilitating the establishment of temperate species.
|
2 |
Essays on business taxationZeida, Teega-Wendé Hervé 09 1900 (has links)
Cette thèse explore les effets macroéconomiques et distributionnels de la taxation dans l’économie américaine. Les trois premiers chapitres prennent en considération l’interaction entre l’entrepreneuriat et la distribution de richesse tandis que le dernier discute l’arbitrage du mode de financement d’une diminution d’impôt sur les sociétés sous la contrainte de neutralité fiscale pour le gouvernement. Spécifiquement, le chapitre 1 en utilisant les données du Panel Study of Income Dynamics (PSID) , fournit des évidences selon lesquelles le capital humain ou l’expérience entrepreneuriale est quantitativement important pour expliquer les disparités de revenu et de richesse entre les individus au cours de leur cycle de vie. Pour saisir ces tendances, je considère le modèle d’entrepreneuriat de Cagetti et De Nardi (2006), modifié pour prendre en compte la dynamique du cycle de vie. J’introduis également l’accumulation de l’experience entrepreneuriale, laquelle rend les entrepreneurs plus productifs. Je calibre ensuite deux versions du modèle (avec et sans accumulation d’expérience d’entreprise) en fonction des mêmes données américaines. Les résultats montrent que le modèle avec accumulation d’expérience réplique le mieux les données. La question de recherche du chapitre 2 est opportune à la réforme fiscale récente adoptée aux États-Unis, laquelle est un changement majeur du code fiscal depuis la loi de réforme fiscale de 1986. Le Tax Cuts and Jobs Act (TCJA) voté en décembre 2017 a significativement changé la manière dont le revenu d’affaires est imposé aux États-Unis. Je considère alors le modèle d’équilibre général dynamique avec choix d’occupations développé au Chapitre 1 pour une évaluation quantitative des effets macroéconomiques du TCJA, tant dans le court terme que dans le long terme. Le TCJA est modélisé selon ses trois provisions clés : un nouveau taux de déduction de 20% pour les firmes non- incorporées, une baisse du taux fiscal statutaire pour sociétés incorporées de 35% à 21% et la réduction de 39.6% à 37% du taux marginal supérieur pour les individus. Je trouve que l’économie connait un taux de croissance du PIB de 0.90% sur une fenêtre fiscale de dix ans et le stock de capital en moyenne augmente de 2.12%. Ces résultats sont consis- tants aux évaluations faites par le Congressional Budget Office et le Joint Committee on vi Taxation. Avec des provisions provisoires, le TCJA génère une réduction dans l’inégalité de la richesse et celle du revenu mais l’opposé se réalise une fois que les provisions sont faites permanentes. Dans les deux scénarios, la population subit une perte de bien-être et exprime un faible soutien. Le chapitre 3 répond à la question normative: Les entrepreneurs devraient-ils être imposés différemment? Par conséquent, j’analyse quantitativement la désirabilité d’une taxation basée sur l’occupation dans un modèle à générations imbriquées avec entrepreneuriat et une prise en compte explicite des cohortes transitionnelles. La reforme principale étudiée est le passage d’une taxation progressive fédérale identique tant pour les revenus du travail que pour le bénéfice d’entreprise au niveau individuel à un régime fiscal différentiel où le profit d’affaires fait face à un taux d’imposition proportionnel pendant que le revenu du travail est toujours soumis au code de taxation progressive. Je trouve qu’une taxe proportionnelle de 40% imposée aux entrepreneurs est optimale. Plus générale- ment, je montre que le taux d’imposition optimal varie entre 15% et 50%, augmentant avec l’aversion du planificateur pour les inégalités et diminuant avec son évaluation rel- ative du bien-être des générations futures. Dans le contexte de la réforme fiscalité des entreprises, le chapitre 4 évalue les compromis de neutralité fiscale de revenu dans le financement d’une réduction de l’impôt des sociétés. Pour respecter la neutralité fiscale, le gouvernement utilise trois instruments pour équilibrer son budget, à savoir l’impôt sur le revenu du travail, les dividendes et les gains en capital. Je construis ensuite un modèle d’équilibre général parcimonieux pour obtenir des multiplicateurs budgétaires équilibrés associés à une réforme de l’impôt sur les sociétés. En utilisant un calibration standard de l’économie américaine, je montre que les multiplicateurs liés à l’impôt sur le revenu du travail et l’impôt sur les dividendes sont négatifs, suggérant ainsi un compromis entre une réduction de l’impôt des sociétés et ces deux taux d’imposition. D’autre part, le multiplicateur lié à l’impôt sur les gains en capital est positif, ce qui prédit une coordination d’une double réduction des taux d’imposition des sociétés et des gains en capital. De plus, les gains de bien-être des différents scénarios sont mitigés. / This thesis explores the macroeconomic and distributional effects of taxation in the U.S. economy. The first three chapters take advantage of the interplay between entrepreneurship and wealth distribution while the last one discusses the trade-offs when financing a corporate tax cut under revenue neutrality. Specifically, Chapter 1 provides evidence using the Panel Study of Income Dynamics (PSID) that occupation-specific human capital or business experience is quantitatively important in explaining income and wealth disparities among individuals over their life cycle. To capture the data patterns, I build on Cagetti and De Nardi (2006) occupational choice model, modified to feature life-cycle dynamics. I also introduce managerial skill accumulation which leads entrepreneurs to become more productive with experience. I then calibrate two versions of the model (with and without accumulation of business experience) to the same U.S. data. Results show that the model with business experience margin is the closest one. Chapter 2's research question is timely to the recent tax reform enacted in the US, which is a major change of the tax code since the 1986 Tax Reform Act. The Tax Cuts and Jobs Act (TCJA) as of December 2017 significantly altered how business income is taxed in the US. I consider a dynamic general equilibrium model of entrepreneurship developed in Chapter 1 to provide a quantitative assessment of the macroeconomic effects of the TCJA, both in the short run and in the long run. The TCJA is modeled by its three key provisions: a new 20-percent-deduction rate for pass-throughs, a drop in the statutory tax rate for corporations from 35% to 21% and the reduction to 37% of the top marginal tax rate for individuals from 39.6%. I find that the economy experiences, a GDP growth rate of 0.90% over a ten-year window and average capital stock increases by 2.12%. These results are consistent with estimates made by the congressional budget office and the joint committee on taxation. With temporary provisions, the TCJA delivers a reduction in wealth and income inequality but the opposite occurs once provisions are made permanent. In both scenarios, the population suffers a welfare loss and finds them difficult to support. Chapter 3 answers the normative question: Should entrepreneurs be taxed differently? Accordingly, I quantitatively investigate the desirability of occupation-based taxation in the entrepreneurship model of Chapter 1, when transitional cohorts are explicitly taken into account. The main experiment is to move from the federal single progressive taxation for both labor income and business profit at the individual level to a differential tax regime where business income faces a proportional tax rate and labor income is still subject to the progressive scheme. I find that a tax rate of 40% is optimal. More generally, the optimal tax rate varies between 15% and 50%, increasing with the planner's aversion to inequality and decreasing with its relative valuation of future generations' welfare. In the context of business tax reform, chapter 4 assesses revenue-neutral trade-offs when financing a corporate tax cut. To meet revenue neutrality, the policymaker uses three instruments to balance the government budget, namely labor income tax, dividend tax, and capital gains tax. I then construct a parsimonious general equilibrium model to derive balanced fiscal multipliers associated with corporate tax reform. Using a standard calibration, I show that both labor income tax and dividend tax multipliers are negative, suggesting a trade-off between a corporate tax cut and these two tax rates. On the other hand, the multiplier related to the capital gains tax is positive, which predicts the coordination of a double cut in both corporate and capital gains tax rates. Moreover, the welfare gains of the different scenarios are mixed.
|
Page generated in 0.1058 seconds