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Le retour de la momie : du gothique impérial au roman archéologique britannique, 1885 - 1937 / The return of the mummy : from imperial Gothic to archaeological fiction in British literature (1885-1937)Corriou, Nolwenn 01 December 2017 (has links)
Partant de la définition que donne Patrick Brantlinger du gothique impérial victorien, ce travail aborde la manière dont l’Egypte, à travers le prisme de l’archéologie, est devenue un objet littéraire dans les dernières années du XIXe siècle. À mi-chemin entre science et aventure impériale, l’archéologie – et, plus particulièrement, l’égyptologie – est vite devenue un motif gothique, comme en témoignent les nombreux romans et nouvelles qui composent le genre de la mummy fiction. En examinant les écrits de Bram Stoker, Henry Rider Haggard, Arthur Conan Doyle et Sax Rohmer, entre autres, cette thèse considère la manière dont le motif archéologique a parcouru différents genres populaires, depuis le roman d’aventures jusqu’au fantastique, avant d’être approprié par le roman policier. L’étude de ces textes révèle combien l’histoire antique de l’Egypte, liée à un imaginaire magique, fascinait autant qu’elle effrayait dans la mesure où elle semblait ébranler les certitudes de la science moderne. Dans le même temps, l’histoire politique contemporaine de l’Egypte – et son statut ambigu au sein de l’Empire britannique – générait également une certaine angoisse, qu’alimentait la crainte du déclin et de la dégénérescence de l’Empire et de la civilisation britannique. La représentation fictionnelle de l’antiquité égyptienne – et de la figure de la momie en particulier – traduit la peur grandissante avec laquelle les Britanniques considéraient un Empire qui, à la manière des momies égyptiennes, menaçait de se soulever et de se venger du colonisateur. C’est ainsi que l’archéologie peut être lue comme une métaphore des relations et des angoisses impériales tandis que la momie incarne ce que l’on peut interpréter comme un refoulé impérial arraché aux profondeurs de l’inconscient collectif britannique au moment même où Freud développait les méthodes de la psychanalyse. / Taking Patrick Brantlinger’s definition of late-Victorian imperial Gothic as a starting point, this dissertation considers how Egypt became a literary object in the late nineteenth century through the prism of archaeology. Pertaining as much to science as to imperial adventure, archaeology – and Egyptology in particular – soon entered fiction as a Gothic trope, as is evinced by the great number of novels and short stories that form the genre of mummy fiction. By focussing on texts by Bram Stoker, Henry Rider Haggard, Arthur Conan Doyle and Sax Rohmer, among others, this work examines how the archaeological motif travelled through various popular genres, from the adventure novel to the fantastic, before being taken up by writers of detective fiction. The study of these texts reveals that Egypt’s ancient history, full of magical potential, was an object of fascination as well as fear insofar as it seemed to shatter the certainties of modern science. Meanwhile, the modern political history of Egypt – and its ambiguous position within the British Empire – also engendered a certain anxiety, fuelled by a more general concern about the decline and degeneration of the Empire and British civilisation. The depiction of Egyptian antiquity in fiction – and the figure of the mummy in particular – conveys the growing unease with which the British viewed an Empire which, quite like Egyptian mummies, threatened to rise and wreak its revenge upon the coloniser. Thus, archaeology came to stand for a metaphor of imperial relations and anxieties while the mummy embodied what can be read as an imperial repressed excavated from the depths of the collective British subconscious at the time when Freud was developing the method of psychoanalysis.
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