Cette recherche explore la manière dont les discours médiatiques représentent les violences à caractère sexuel contre les femmes lorsqu’elles sont commises par des athlètes masculins, et comment les structures de pouvoir sont maintenues (ou non). En utilisant un cadre théorique féministe inspiré de l’intersectionnalité et une méthodologie d’analyse féministe critique du discours, cette recherche examine à qui, et comment, les discours médiatiques attribuent la responsabilité des violences à caractère sexuel commises par les athlètes masculins. Elle vise également à comprendre le rôle que jouent les positions sociales des athlètes (agresseurs) et des survivantes dans la représentation des violences à caractère sexuel dans les médias. De plus, à travers l’analyse de 273 articles de journaux provenant de 6 grands journaux canadiens, cette recherche explore la relation entre les discours médiatiques, les mythes de la violence sexuelle et la culture du viol dans les articles traitant des violences à caractère sexuel commises par des athlètes masculins. Enfin, ayant recueilli des données sur deux périodes différentes, l’une avant le mouvement #MeToo (2014-2016) et l’autre après (2018-2019), cette étude propose une comparaison de la représentation des violences à caractère sexuel dans les discours médiatiques avant et après le mouvement #MeToo, afin d’analyser si le mouvement a eu un impact sur les manières de rendre compte des violences à caractère sexuel commises par les athlètes masculins. D’une part, les résultats indiquent que les survivantes sont rarement évoquées dans les médias et, si elles le sont, c’est pour remettre en question leur niveau de responsabilité vis-à-vis de l’acte de violence à caractère sexuel ou pour contester leur crédibilité. D’autre part, les médias se concentrent largement sur l’agresseur en louant ses prouesses sportives, en rappelant son statut de célébrité et en évoquant les conséquences des accusations sur sa carrière et son entourage. Aucune différence significative n’a été constatée entre l’avant et l’après-#MeToo sur la manière dont les médias rendent compte des violences à caractère sexuel commises par des athlètes masculins. L’objectif principal de cette recherche est de servir d’outil aux médias afin qu’ils soient davantage axés sur les survivantes lorsqu’ils traitent des violences à caractère sexuel commises par des athlètes masculins.