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Représentations personnelles et expérience émotionnelle de la sexualité chez des femmes offrant des services d'escorteComte, Jacqueline 24 April 2018 (has links)
Bien que la sexualité soit au cœur du travail du sexe, la recherche s'est peu intéressée à l'expérience qu'en font les personnes travailleuses du sexe. C'est donc à partir d'arguments idéologiques que se confrontent différents discours concernant les conséquences morales, émotionnelles et sexuelles découlant de la vente de services sexuels, certains soutenant qu'il y a nécessairement aliénation, d'autres que non. Cette étude a eu pour but de mieux comprendre, à partir des témoignages de femmes offrant ou ayant offert des services d'escorte, comment se construit et s'organise l'expérience qu'elles font de la sexualité. J'ai ainsi rencontré 16 participantes dans le cadre de deux entrevues semi-dirigées afin d'explorer les représentations et l'expérience émotionnelle qu'elles ont de la sexualité. La première entrevue s'est centrée sur la perception et l'expérience que les participantes ont de la sexualité dans le cadre de prestations sexuelles rémunérées ainsi que lors de relations sexuelles personnelles. La deuxième entrevue a permis d'approfondir ces thèmes en explorant leur expérience de l'érotisme dans ses composantes génitale et fusionnelle, leur sentiment de féminité et, finalement, leur manière d'interagir au quotidien avec les hommes et les femmes. L'analyse des données s'est réalisée à l'aide de la méthodologie de théorisation ancrée. L'échantillon est surtout composé de femmes recherchant ou acceptant le plaisir sexuel lors de la performance rémunérée de sexualité, tout en incluant quelques participantes qui évitent de ressentir du plaisir sexuel dans ce cadre. Les participantes de cet échantillon ont choisi, parmi différentes possibilités d'emploi qui s'offraient à elles, de s'engager dans l'industrie du sexe. De plus, la plupart d'entre elles offrent leurs services de manière indépendante, exerçant ainsi un plus grand contrôle sur leurs conditions de travail que celles travaillant en tant qu'employées. Les résultats montrent que l'expérience émotionnelle ressentie lors d'une performance rémunérée de sexualité est liée au type de représentations de la sexualité que soutient la travailleuse. Celles qui recherchent ou acceptent le plaisir sexuel partagent un ensemble de représentations dans lequel la sexualité est perçue comme pouvant être saine, nourrissante et satisfaisante lorsqu'elle est exprimée en dehors du couple amoureux et dans le cadre d'un service rémunéré. Elles croient en la légitimité de leurs services et souhaitent faire du bien aux clients qu'elles rencontrent. Faisant un travail de deep acting sur les émotions (Hochschild, 1983) et créant un espace professionnel d'authenticité limitée (Bernstein, 2007), elles mettent l'accent sur la création d'un contact empathique envers le client, investissent une part d'elles-mêmes dans ce contact et se sentent à l'aise devant la montée d'excitation se produisant chez le client de même qu'à en ressentir une elles-mêmes. Ce faisant, elles retirent différents types de plaisir dans le cadre de leur travail (quant au travail bien fait; lié à la performance sexuelle; ressenti de plaisir sexuel) ainsi qu'un sentiment de satisfaction personnelle, voire d'accomplissement de soi à travers le travail. De leur côté, les participantes qui évitent le plaisir sexuel partagent un autre ensemble de représentations dans lequel la sexualité est perçue comme devant être exprimée uniquement dans un cadre amoureux afin de demeurer morale et normale. Elles s'engagent dans le travail du sexe dans le but d'en obtenir un revenu intéressant mais, afin de maintenir une signification de la sexualité comme expression du lien amoureux, elles doivent faire en sorte que la sexualité au travail soit vidée de toute ressemblance avec la sexualité amoureuse. Le travail qu'elles font sur les émotions diffère totalement du premier groupe. Elles jouent un rôle en surface – surface acting (Hochschild, 1983) – en faisant semblant d'être sexuellement intéressées par le client tout en évitant tout ressenti sexuel ainsi que tout contact émotionnel avec celui-ci. Elles se dissocient du rôle mais cette distanciation ne les protège pas contre la honte et le dégoût, et la rencontre avec le client est vécue comme stressante et déplaisante. Elles ressentent ainsi leur travail comme étant aliénant même s'il apporte des revenus intéressants. Bref, cette étude a identifié deux ensembles différents de représentations personnelles de la sexualité et du travail du sexe, lesquels sont liés à deux processus différents de travail sur les émotions qui, à leur tour, conduisent à deux types différents d'expérience quant au travail, soit de plaisir et de satisfaction personnelle ou de déplaisir et d'aliénation. / Even though sexuality is at the heart of sex work, research has not yet focused on how sex workers experience it. It is therefore from ideological positions that different discourses argue about the moral, emotional and sexual consequences arising from the sale of sexual services, some maintaining that there is necessarily an alienation, others saying this is not the case. The aim of this study was to better understand, through testimonies from women offering or having offered escort services, how their experience of sexuality is constructed and organized. I thus individually met with 16 participants through two semi-directed interviews in order to explore the representations and the emotional experience they have regarding sexuality. The first interview focused on the perception and experience that the participants have regarding sexuality within the frame of paid sexual performances as well as during personal sexual relationships. The second interview gave space for an in-depth exploration of these themes through a discussion of their experience of eroticism in its genital and fusion aspects, of their feeling of femininity and, finally, of the way they interact in their daily life with men and women. Data analysis has been done using grounded theory methodology. The sample is mainly composed of women pursuing or accepting sexual pleasure during the paid performance of sexuality, while also including some participants who avoid feeling sexual pleasure in this circumstance. Participants from this sample chose, among different work possibilities that were offered to them, to engage themselves in the sex industry. Furthermore, most of them offer their services as independents, thus exerting more control over their work conditions than those working as employees. Results show that the emotional experience felt during a paid performance of sexuality is linked to the type of representations regarding sexuality that is being held by the sex worker. Those who pursue or accept sexual pleasure share a set of representations in which sexuality is perceived as holding the possibility of being healthy, nourishing and satisfying when expressed outside love relationships and within the frame of paid services. They believe in the legitimacy of their services and wish to bring wellness to the clients they encounter. Doing emotion work of “deep acting” (Hochschild, 1983) and creating a professional space of “bounded authenticity” (Bernstein, 2007), they put emphasis on the creation of an empathetic contact with the client, investing a part of themselves in this contact and feeling at ease regarding the increase in sexual arousal that is happening for the client as well as regarding the one that they are experiencing within themselves. As a result, they experience different types of pleasure from their work (regarding work well done; related to sexual performance; sexual pleasure) as well as a feeling of personal satisfaction and even of personal self-accomplishment through work. For their part, participants who avoid sexual pleasure share another set of representations in which sexuality is perceived as having to be expressed only within a love relationship in order to remain moral and normal. They engage themselves in sex work for its good income but, in order to maintain the significance of sexuality as an expression of the lovers' bond, they have to ensure that work sex is emptied of all similarities with private sex. The emotion work they perform is completely different from the first group. They do “surface acting” (Hochschild, 1983), playing a role in which they pretend to be sexually interested in the client while avoiding all sexual sensations as well as all emotional contact with him. They dissociate from the role but this distancing does not protect them from shame and disgust, and the encounter becomes stressful and displeasing. They therefore experience their work as being alienating even though it brings good income. In sum, this study identified two different sets of personal representations of sexuality and of sex work, these being linked to two different processes of emotion work which, in turn, lead to two different types of experiences regarding work, whether of pleasure and personal satisfaction or of displeasure and alienation.
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Les relations intimes des femmes ayant une vulvodynie : l'expérience d'un processus d'adaptation à la douleurCantin-Drouin, Maude 16 April 2018 (has links)
Cette étude vise à décrire comment les jeunes femmes ayant une vulvodynie perçoivent les conséquences de la douleur sur leurs relations intimes, avec elles-mêmes et avec leur(s) partenaire(s). Un devis de recherche qualitatif a été utilisé. Des entrevues semi-structurées ont été effectuées auprès de 13 femmes ayant une vulvodynie, âgées entre 19 et 29 ans. Il s'est avéré difficile d'identifier clairement les conséquences de la douleur sur leurs relations intimes. Les femmes semblent plutôt vivre un processus dynamique d'adaptation à la douleur dans l'intimité, composé de trois phases : 1) la noirceur; 2) la mobilisation; 3) la gestion de la douleur. Ce processus décrit l'évolution de la perception qu'ont les femmes d'elles-mêmes, de leurs relations amoureuses et des stratégies qu'elles utilisent pour mieux vivre l'expérience de la vulvodynie. Les résultats enrichissent les connaissances sur le sujet, favorisant ainsi la réalisation d'interventions plus adaptées aux besoins de ces femmes.
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La prostitution : un frein à l'autonomie sexuelle des femmesJean, Rhéa 23 April 2018 (has links)
"Thèse présentée à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval comme exigence partielle du programme de doctorat en philosophie offert à l'Université de Sherbrooke en vertu d'un protocole d'entente avec l'Université Laval pour l'obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph. D." / En s’inspirant des philosophies morale, politique et féministe, cette thèse de philosophie cherche à démontrer en quoi la prostitution représente un frein à l’autonomie sexuelle des femmes. Dans un premier temps, l’auteure cherche à définir la prostitution et se questionne sur le fait que la conception libérale de liberté de choix et de pluralité des conceptions du bien tend à légitimer cette pratique. Elle s’attarde sur le point de vue abolitionniste, qui conçoit la prostitution comme une exploitation sexuelle, de même que sur certains auteures féministes qui ont montré comment les inégalités entre les sexes constituent le socle sur lequel l’échange économico-sexuel devient une norme prenant plusieurs formes. L’auteure s’attarde, dans le second chapitre, sur le concept d’autonomie et sur la façon dont nous pouvons le comprendre dans sa conception plus substantielle que procédurale. Si l’auteure considère le concept d’autonomie comme central, elle avance néanmoins, à l’instar de Marilyn Friedman et des théoriciens libéraux perfectionnistes, qu’il nous faut comprendre l’autonomie dans le contexte de socialisation, particulièrement lorsqu’il s’agit de situations qui affectent les femmes. Dans le troisième chapitre, l’auteure aborde, de façon critique, différentes conceptions de la sexualité. En s’inspirant du féminisme radical, des philosophes libéraux, ainsi que des travaux de Michela Marzano, l’auteure propose une éthique de l’autonomie sexuelle qui puisse tenir compte à la fois des choix individuels et de la protection des individus. Cette conception éthique de la sexualité, proposée par l’auteure, permet de comprendre en quoi l’échange de sexualité contre des biens hétérogènes s’avère incompatible avec l’autonomie sexuelle. Enfin, le dernier chapitre démontre en quoi les notions de choix et de consentement doivent être compris dans leur contexte social : il ne s’agit pas de nier que les personnes prostituées ne peuvent être des agents comme les autres, mais il nous faut comprendre comment la prostitution, indépendamment de l’agentivité des personnes, représente non seulement une atteinte à l’autonomie sexuelle, mais également une atteinte à la vie privée et à la sphère intime de la sexualité par le monde du travail et le capitalisme. L’auteure conclut en mettant l’accent sur la responsabilité des pouvoirs publics à favoriser, de façon cohérente, la séparation entre la sexualité et le travail, ainsi qu’à aider les femmes à sortir de la prostitution. Mots-clés : prostitution; autonomie; consentement; philosophie; féminisme; sexualité; travail; éthique.
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Une littérarité qui fait subversion aux codes pornographiques : narration et intertextualité dans Romance (1999) et Anatomie de l'enfer (2003) de Catherine BreillatPelletier, Eloïse 27 January 2024 (has links)
Ce mémoire s'intéresse à deux films de Catherine Breillat : Romance (1999) et Anatomie de l'enfer (2003). Ces œuvres ont généré de fortes réactions auprès du public, principalement parce que chacun de ces films contient des scènes de sexualité explicite. Par ailleurs, on remarque que malgré son traitement cru et audacieux de la sexualité, le cinéma de Catherine Breillat ne franchit pas la limite du genre pornographique. Ce travail de recherche s'est attardé à comprendre pourquoi Romance et Anatomie de l'enfer jonglent avec les codes du cinéma X, sans toutefois appartenir à cette catégorie de films. Nous avançons l'idée selon laquelle ces deux œuvres de Breillat font subversion aux codes pornographiques, notamment grâce à une forme de littérarité qui est perceptible lors de leur visionnement. Ainsi, notre hypothèse suppose que ces films intègrent certains procédés associés à la littérature et que c'est en partie ce qui permet aux films de se distinguer de l'industrie du porno. Plus précisément, nous pensons que cette littérarité participe à la dimension conceptuelle et réflexive des films et ainsi pointe la façon dont chacune de ces œuvres arrive à critiquer la pornographie et les représentations de la sexualité des femmes à l'écran. Pour ce faire, le premier chapitre de ce mémoire expose le contexte de production et la réception des films avant de plonger dans chacune des œuvres pour examiner l'importance qui est donnée au langage verbal des personnages. Le second chapitre use des notions de narratologie pour observer les structures narratives des deux films. Le dernier chapitre fait l'analyse de divers intertextes littéraires auxquels les films font allusion ou référence implicitement. Ces trois parties cherchent à faire surgir cette littérarité, à en tracer les contours et ainsi comprendre quels sont ses effets dans Romance et Anatomie de l'enfer.
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Vaccination contre les VPH, dépistage du cancer du col utérin et sexualité : connaissances, croyances et comportements des femmes québécoisesKiely, Marilou 17 April 2018 (has links)
L'infection par les VPH est la plus fréquente des infections transmissibles sexuellement et est associée au cancer du col utérin. Un programme de vaccination contre les VPH a été implanté au Québec à l'automne 2008. Cette étude visait à décrire les connaissances et les croyances des résidentes du Québec sur les VPH et leur prévention ainsi que leurs comportements. Près de 1350 femmes de 24 ans ont répondu à une enquête postale. Le score moyen de connaissances était de quatre sur sept. Plus de la moitié des répondantes se disaient insatisfaites des informations reçues sur les VPH. Seulement 5% des participantes avaient reçu le vaccin contre les VPH et 82 % avaient initié le dépistage. Cette étude a permis d'obtenir des données de base auprès d'un échantillon représentatif dans le cadre de l'évaluation du programme de vaccination. Une meilleure transmission d'informations aux femmes sur les VPH semble à renforcer.
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La pilule en débat au Québec : médecins, catholiques, féministes et utilisatrices (1961-1979)Nadeau-Mercier, Thomas 19 July 2024 (has links)
Entre 1961 et 1979, la prescription et l'utilisation de la pilule contraceptive au Québec connaissent une évolution en fonction de l'âge et du statut matrimonial/familial. Peu de gens savent en effet que le contraceptif est d'abord réservé dans les années 1960 aux femmes adultes, qu'elles soient mères ou épouses, et qu'il ne commence à être prescrit aux jeunes femmes célibataires qu'à partir de la fin des années 1960 et au cours des années 1970. Si cette évolution semble due à la libéralisation des pratiques contraceptives, l'étude des débats publics entre médecins, catholiques, féministes et utilisatrices révèle des discours très variés sur la pilule. Entre 1961 et 1968, des clercs catholiques se positionnent en faveur de l'utilisation de la pilule par les couples mariés pour freiner la désaffection religieuse des Québécois.e.s. Également animés par des préoccupations morales et religieuses, les médecins se distinguent en proposant une vision de la régulation des naissances qui s'apparente au contrôle des populations. Les utilisatrices adultes, épouses ou mères, insistent plutôt sur des préoccupations féminines pour légitimer le recours à la pilule. Entre 1967 et 1979, la pilule est progressivement associée aux jeunes femmes célibataires. Si des étudiantes universitaires souhaitent obtenir la pilule avant le mariage pour avoir des relations sexuelles librement, les médecins affichent plutôt des préoccupations par rapport à ses effets secondaires pour les femmes adultes. Quant aux féministes, elles élaborent un discours ambivalent au sujet du contraceptif. Bien qu'elles se positionnent en faveur d'un accès généralisé à la pilule, elles dénoncent l'autorité des médecins qui la prescrivent. Par notre recherche, nous souhaitons ainsi mettre en évidence que l'évolution de la prescription et de l'utilisation de la pilule se déroule dans un environnement en tension, où s'affrontent des visions adverses, non seulement de la régulation des naissances, mais aussi des âges de vie.
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