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Corps et espace : sur le déploiement spatial genréCasselot, Marie-Anne 05 August 2024 (has links)
Cette thèse doctorale est une exploration du concept de déploiement spatial genré à partir d'un cadre théorique de phénoménologie féministe. En partant de la phénoménologie incarnée et existentielle de Maurice Merleau-Ponty, j'argumente qu'il y a une constitution mutuelle entre le corps et l'espace qui s'effectue au prisme du genre. Le déploiement spatial genré est un concept illustrant comment les sujets incarnés occupent l'espace de façon située, existentielle et ontologique. La pensée d'Iris Marion Young est également centrale à mon propos phénoménologique afin d'illustrer la portée politique de ce déploiement spatial genré, qui a pour conséquence la création d'espaces genrés. En complexifiant la philosophie de Merleau-Ponty, Young ouvre la voie à une riche branche de la phénoménologie féministe contemporaine dans laquelle j'insère mon étude doctorale en augmentant sa conception d'intentionnalité entravée et en développant celle de l'intentionnalité appropriatrice. J'effectue des incursions théoriques du côté de la géographie féministe pour étudier la notion d'agentivité spatiale en lien avec la corporéité et la spatialité et finalement regarder comment les lieux s'inscrivent dans, et constituent, les subjectivités. Suivant cette exploration du déploiement genré et des espaces genrés, j'étudie certaines conséquences ontologiques découlant de l'inégal accès aux espaces selon le genre : les expériences vécues féminines du déplacement dans l'espace selon la modalité affective de la peur, l'augmentation de leur vulnérabilité situationnelle et le désalignement temporel féminin. / This dissertation is an exploration of the concept of gendered spatial deployment from the theoretical framework of feminist phenomenology. Starting from Maurice Merleau-Ponty's embodied and existential phenomenology, I argue that there is a mutual constitution between the body and space that takes place through the prism of gender. Gendered spatial deployment is a concept that illustrates how embodied subjects take up space in situated, existential, and ontological ways. Iris Marion Young's thought is also central to my phenomenological proposal. Her work illustrates the political significance of this gendered spatial deployment, which has resulted in the creation of gendered spaces in Western society in the 20th and 21st centuries. By complexifying Merleau-Ponty's philosophy, Young opens the way to a rich branch of contemporary feminist phenomenology, and the present doctoral research is situated within this emerging field through my extension of her conception of *inhibited* intentionality and my development of a notion of *appropriative* intentionality. Furthermore, I make theoretical forays into feminist geography to study the notion of spatial agentivity in relation to embodiment and spatiality, and ultimately to look at how places are inscribed in, and constitutive of, subjectivities. Following this exploration of gendered deployment and gendered spaces, I examine some of the ontological consequences of unequal gendered access to spaces and spatiality more generally: women's lived experiences of spatial displacement in the affective modality of fear, their increased situational vulnerability, and female temporal misalignment.
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Luttes de brésiliennes pour le droit à la ville : l'expérience des femmes de l'occupation Manoel Congo à Rio de Janeiro au BrésilCarle-Marsan, Marie-Anne 06 1900 (has links) (PDF)
Cette recherche s'intéresse aux actions collectives des femmes dans la ville. Elle se penche sur les pratiques de Brésiliennes qui occupent depuis cinq ans déjà un édifice public désaffecté dans le centre-ville de Rio de Janeiro au Brésil. Cette lutte s'inscrit au sein du Movimento nacional da luta pela moradia (Mouvement national de lutte pour logement : MNLM). Notre étude interroge la portée de cette action en matière d'empowerment, de citoyenneté locale et de Droit à la ville chez des femmes reléguées à être marginalisées sur les plans sociaux, économiques et politiques. Nous posons comme hypothèse que ces pratiques collectives peuvent contribuer à l'empowerment individuel et collectif des participantes de même qu'elles constituent un levier vers l'affirmation d'une citoyenneté locale. Nous croyons que cette lutte urbaine est une revendication de leur Droit à la ville et par là une possibilité de revoir les rapports sociaux de sexe dans la ville. Cette recherche se situe dans le cadre théorique de la géographie féministe ce qui nous permet de voir que les rapports sociaux de sexes structurent la ville de même qu'ils donnent lieu à des expériences urbaines sexuées. Notre démarche méthodologique repose sur une observation participante accomplie de septembre 2010 à janvier 2011 où nous avons participé aux activités de l'occupation et partagé le quotidien de ces femmes. Également, quinze entretiens semi-dirigés auprès d'habitantes et trois auprès de leaders du comité de coordination de l'occupation ont été menés. Notre étude dévoile que l'acte d'occupation et l'engagement politique et social qui en découlent, ont transformé la vie de ces femmes. Non seulement elles ont pris conscience de leurs droits, mais elles les ont manifestés tant dans l'espace public que dans l'espace privé. L'occupation Manoel Congo apparaît comme une école de citoyenneté locale où la construction d'un sujet politique femme semble possible. Enfin, animées par des enjeux qui touchent leur quotidien comme femmes et citadines, ces dernières transforment la ville et se l'approprient d'où une lecture sexuée de la réalité urbaine prend tout son sens.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : femmes et ville, géographie féministe, Droit à la ville, lutte urbaine, Rio de Janeiro, femmes et logement, occupation d'un édifice public.
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Conquérir la galère : géographie féministe postcoloniale de femmes sans-papiers venues d'Afrique subsaharienne et du Maghreb en région parisienne / Conquering hardship : a feminist postcolonial geography of undocumented migrant women from Subsharan Africa and Maghreb in the Paris regionLe Bars, Joanne 13 June 2017 (has links)
Cette thèse, ancrée dans les travaux des géographes féministes, postcoloniaux et sur les classes populaires, porte sur les trajectoires et appartenances de femmes sans-papiers parties seules, originaires d’Afrique subsaharienne et du Maghreb en région parisienne. Elle s’appuie sur une enquête ethnographique menée de fin 2009 à 2016 auprès de 52 femmes. Le premier mouvement de cette thèse s’intéresse, à partir d’une réflexivité attentive à la position de sexe, « race » et classe de l’apprentie ethnographe, aux formes et modalités de la conscience des dominant•e•s, ici celle d’une jeune femme blanche hétérosexuelle de la petite bourgeoisie provinciale et à son implication dans l’enquête. Le deuxième mouvement de cette thèse analyse les discours et pratiques de deux types d’accompagnatrices qui encadrent au quotidien les interlocutrices : les psychologues et assistantes de l’action et de l’urgence sociale. L’arrivée en France soumet les interlocutrices à une nouvelle géographie de l’intime : celle d’une retraduction de soi dans les catégories d’entendement dominant de la société d’accueil, autour de la psychologisation des difficultés sociales et des représentations postcoloniales de la condition des femmes « africaines » et « arabes ». Au regard de ces figures et d’une existence sans droits, comprendre comment ces femmes font face à ces contraintes constitue le troisième mouvement de cette thèse. La méthode ethnographique – permettant de restituer les conditions de possibilité des discours et pratiques des interlocutrices – et l’approche par trajectoire, appartenances et pratiques matérielles se sont révélées fécondes pour montrer les différenciations sociales entre ces femmes et leur positionnement pluriel sur différentes scènes (militante, résidentielle, du travail et du projet migratoire). De la matérialité des lieux aux pratiques spatiales en passant par l’appropriation de l’espace, de l’espace privé à l’espace public, de l’ancrage local à la mise en mobilité forcée dans les dispositifs du « 115 », du corps à la construction du chez-soi, au quartier, à la ville et aux frontières de la nation, l’approche géographique a permis d’affiner l’analyse / My dissertation draws on feminist and postcolonial geographies and the literature on working classes, and analyses the trajectories and senses of belonging of women with no legal status who have migrated alone from Subsaharan Africa or Maghreb to the region of Paris. The empirical ethnographic investigation was carried out between late 2009 and 2016 and involved 52 women. The first section of the dissertation reflexively examines the position in terms of gender, race and class from which the ethnography is conducted, and the awareness of the dominant position I had in this research as a young white heterosexual woman from the lower middle class of the French provinces. The second chapter deals with the discourses and practices of two types of women who accompany migrant women on a daily basis: psychologists and social workers. The women have a new geography of intimacy assigned to themselves as they arrive in France : their experiences are constructed according to the dominant categories of understanding of the society of arrival, their social difficulties are depicted as psychological and they are described in terms of postcolonial representations of the condition of « African » and « Arabic » women. The third section of the work looks at the ways in which, faced with these stereotypes and with the denial of rights, the migrant women resist these constraints. Ethnographic methods unearth the determinants of these women’s discourses and practices, along with an emphasis on trajectories and experiences of belonging, and material practices. They cast light on the social differenciations between these women and their multi-location on different scenes (that of activism, that of residence, that of work and their migration project). A geographical approach allows for a contextual, in-depth analysis of the materiality of places, spatial practices and appropriation, between public and private space, from rootedness in the local to the enforced mobility of seeking housing with the emergency services (115), from body to home, from neighbourhood to city and to the borders of the nation
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