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(E)ncrer son identité : les femmes et le tatouage à Tahiti / Encrer son identitéCharest, Catherine 13 December 2024 (has links)
Lors des premiers contacts entre les Européens et les habitants du territoire qui constitue aujourd’hui la Polynésie française, les navigateurs constataient l’abondance de tatouages portés par les locaux. Cette pratique, abandonnée au cours des années 1810 suite à la christianisation des îles et l’établissement de codes de lois, fut reprise au cours des années 1970 et 1980 dans le contexte d’un mouvement de renouveau culturel qui s’appuyait sur l’affirmation de l’identité mā’ohi. L’investissement dans l’univers du tatouage fut d’abord une affaire masculine. Toutefois, depuis environ une dizaine d’années, les femmes se sont mises à se faire tatouer en plus grand nombre et de façon de plus en plus apparente. Le tatouage chez plusieurs femmes tahitiennes constitue, aujourd’hui, un important marqueur permettant l’affirmation de soi. Il représente également un moyen pour s’ancrer dans l’histoire des ancêtres en se familiarisant notamment avec certaines des croyances héritées des temps anciens relatives au tatouage. Une fois tatouée, la peau de ces femmes devient un support visuel ; elle est porteuse de culture, symbole de la mémoire familiale et de la collectivité. La pratique du tatouage permet maintenant aux femmes de réaffirmer leur appartenance, ainsi que de redéfinir leur identité féminine tout en exprimant leur fierté au quotidien : la fierté d’être une femme, d’être Tahitienne, Polynésienne ou Mā’ohi, d’être passée par une épreuve et d’avoir démontré sa force intérieure. Mots clés : Tatouage, femmes, féminité, ancêtres, mémoire, culture, identité.
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Identités allemandes à Québec : les stratégies identitaires dans le processus d'affirmation sociale d'une communautéBinette, Sébastien 13 December 2024 (has links)
Le maintien d’éléments de la culture primaire chez un migrant, c’est-à-dire de la culture acquise dans sa région ou dans son pays d’origine, est un élément important qui, à l’aide de certaines stratégies, favorise la stabilité ainsi que la cohérence identitaire tout au long du processus de migration. M’intéressant au cas de migrants allemands de première génération qui ont choisi Québec comme ville d’accueil, j’utilise principalement les concepts de lieux d’affirmation identitaire ainsi que les stratégies qui y sont associées, pour comprendre comment leur identité primaire se développe, évolue et se transforme tout au long du processus de migration et d’intégration. La recherche que j’ai effectuée sur le terrain a initialement pris la forme d’observation participante, ce qui m’a permis de recruter 17 participants que j’ai rencontrés et interviewés lors d’entrevues semi-dirigées. L’analyse dévoile l’importance de la langue comme vecteur identitaire primaire, mais également celle de la culture et des traditions inhérentes à la région du participant. En plus des caractéristiques identitaires qui apparaissent être plus influencées par la région d’origine du migrant que par son pays en lui-même, il semble que l’identité allemande soit également tributaire de la relation, principalement au niveau de l’histoire, que ce dernier possède face à l’Allemagne avant et pendant la migration. Au final, il apparait que l’identité des migrants allemands de première génération de la ville de Québec évolue autour de la création d’un « chez-soi » (Heimat), construit à partir d’éléments rattachés à la langue, à la culture ainsi qu’aux traditions issues de leur région d’origine et qui seraient porteurs de sens au niveau individuel. Mots clés : Allemand, culture, identité, immigration, intégration, langue, minorité invisible, stratégies identitaires. / The retention of components from a migrant’s primary culture (the culture acquired in his or her native region or land) is an important consideration because of the large impact it has on the migration process. With the help of certain strategies, this cultural retention fosters stability and identity consistency in migrants. While focusing my study on first-generation German migrants who chose Québec City as their new home, I primarily use the concept of identity affirmation related to locale, in addition to associated strategies. This concept allows an understanding of how identities within this population of migrants develop, evolve, and change throughout the migration and integration process. My field research initially consisted in the observation of participants: through the execution of semi-supervised interviews, I had the opportunity to recruit and meet with 17 participants. An analysis of these interviews reveals the importance of language, but also the culture and inherent traditions of native regions, as primary agents of identity. Characteristics of a migrant’s identity appear to be influenced more by his or her native region, rather than the country as a whole. Furthermore, it is apparent that a migrant’s German identity is dependent on his or her relationship with Germany (especially as regards historical events) before and during the time of migration. Finally, this research manifests that the identity of first-generation German migrants in Québec City evolves around the creation of a Heimat (homeland). This last is constructed using elements from the migrants’ language, culture, and regional traditions, which convey special meaning at the individual level. Keywords: German, culture, identity, immigration, integration, language, invisible minorities, identity strategies.
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Regard anthropologique sur le tourisme et la patrimonialisation des Hauts à La Réunion : Cilaos et son Village CréoleLarose, Caroline 13 December 2024 (has links)
Depuis quelques décennies, l’offre touristique se diversifie. De nouveaux projets voient le jour, promouvant la possibilité de voyager « autrement ». Les initiatives basées sur le binôme tourisme-patrimoine s’inscrivent dans cette mouvance. À l'île de La Réunion, depuis les années 2000, on a développé le projet Villages Créoles, qui propose une découverte de l'île basée sur « l'authenticité » de sa nature, de sa culture et de son patrimoine. Ce mémoire porte sur l'étude du label Villages Créoles. Il s’intéresse aux processus locaux et globaux de patrimonialisation culturelle ayant cours à Cilaos, dans le contexte de développement touristique des Hauts de l'île. Au-delà des images idylliques et du discours sur l'authenticité présent dans les brochures touristiques, la recherche visait à identifier comment le patrimoine local est présenté aux touristes. Par ailleurs, l'observation et des entretiens auprès de prestataires labellisés, de professionnels du tourisme et d’habitants, ont permis de comprendre comment la labellisation de l'espace cilaosien et de sa culture est interprétée, localement. Les résultats de l’étude montrent que les éléments de patrimoine tangibles et intangibles mis en vitrine dans les guides et les circuits touristiques locaux deviennent des outils promotionnels et font désormais partie de stratégies de marketing, où la culture est présentée comme un bien consommable. Le succès du label Villages Créoles reste cependant mitigé. Certains acteurs du tourisme régional ne sont pas en mesure d'expliquer ce en quoi consiste le projet Villages Créoles. Pour les habitants, il y a confusion au niveau de l'appellation; la distinction ne semble pas toujours claire entre le label et le fait d'habiter un village créole. Le type d’implication des habitants et des prestataires de services touristiques dans le processus de mise en place et de suivi du projet est en cause, le projet s’inscrivant dans une vision « top-down » du développement local. Si tous les chemins mènent à Rome, une seule route mène à Cilaos et son Village Créole.
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Les travailleuses du sexe à Québec : de la reconnaissance de soi à la reconnaissance sociale - Une ethnographie du Projet L.U.N.E.Blanchette, Josée 12 December 2024 (has links)
Ce mémoire vise à décrire comment un groupe de travailleuses du sexe et d’ex-travailleuses du sexe, en quête d’une plus grande justice sociale pour elles-mêmes et leurs paires, fait un usage stratégique des droits pour revendiquer une plus grande reconnaissance sociale. Cette recherche est basée sur une ethnographie menée au sein de l’organisme communautaire Le Projet L.U.N.E. qui est un groupe d’appartenance, de reconnaissance et de défense des droits sociaux par et pour des travailleuses du sexe, actives ou non, qui agissent à titre de paires-aidantes à Québec. Elle est fondée sur une anthropologie féministe et sur une anthropologie des droits humains. Une méthodologie de théorisation ancrée nous a amenée à retenir les concepts de genre, de pouvoir d’agir et de vie sociale des droits ainsi que la théorie de la lutte pour la reconnaissance pour nous permettre d’analyser notre problématique. Ainsi, cette recherche examine les dynamiques qui encouragent les participantes du Projet L.U.N.E. à développer leur pouvoir d’agir. Elle identifie les formes de mépris que les travailleuses du sexe peuvent rencontrer au cours de leur vie et elle discute des manières dont le Projet L.U.N.E. agit comme un vecteur de reconnaissance pour les participantes. Finalement, elle présente l’historique du contexte juridico-légal encadrant les activités reliées au travail du sexe et elle expose les différentes formes d’application et d’appropriation des droits humains par des travailleuses du sexe par une analyse des rapports aux droits en tant que pratiques sociales, discursives et performatives. Mots clés : travail du sexe, Québec, pouvoir d’agir, reconnaissance, anthropologie féministe, anthropologie des droits humains, communautaire
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Être gouverné : entre science et politiqueBeaudoin, Samuel 13 December 2024 (has links)
Cette thèse porte sur la manière dont nous sommes gouvernés. J’avance que nous sommes gouvernés par la science, moins par son contenu que par sa forme. Dans la foulée des écrits de Foucault, je m’appuie sur la spécificité du mode de rationalité qui lie l’exercice du pouvoir à la science. En découle deux énoncés qui permettent de saisir comment le pouvoir s’exerce : 1. La forme de la rationalité scientifique cadre et oriente la production de la vérité ; 2. Cette configuration sous-tend la pratique scientifique, mais aussi l’exercice du pouvoir, par conséquent le politique. Comme le montre Hacking, cette forme de rationalité implique des opérations qui activent des moteurs de découverte (compter, quantifier, créer des normes), qui propulsent des moteurs d’organisation et d’administration (normaliser, bureaucratiser). Cet ensemble constitue une matrice dans laquelle opèrent des mécanismes (quantification, prévention, intervention), des procédures (examen, gestion) et des techniques (pacification, sensibilisation, éducation, responsabilisation, autonomisation et mobilisation). Une métaphore visuelle permet d’illustrer cette complexité avec un exemple précis, celui de l’édifice du gouvernement par la science. Ceci me permet d’identifier les points de bascule entre l’entreprise scientifique et les ambitions de nature politique. L’encadrement de la reproduction humaine me sert de point d’entrée, car c’est un enjeu central dans nos sociétés. Puisque c’est dans le discours que savoir et pouvoir viennent s’articuler, j’ai utilisé des données de source secondaire, plus précisément les écrits d’une revue réputée pour son influence, le The Lancet, en particulier son projet sur les mortinaissances et ses impacts (2011-2030), relayé par l’OMS et l’ONU. Cela permet d’identifier des stratégies discursives et des techniques argumentatives (par exemple : amplification, atténuation, gommage) qui favorisent le passage de la recherche scientifique à son application programmatique dans la société. La conclusion est qu’une recherche menée au confluent des registres de la science (il y a) et du politique (il faut) permet de dégager, au-delà des études de cas, les noeuds constitutifs qui participent de la manière dont nous sommes gouvernés.
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«Négocier les interdépendances» : autonomie, action politique et identité au Henua 'EnanaPereira de Grandmont, Pascal-Olivier 12 December 2024 (has links)
Annexées par la France en 1842, les îles Marquises (Henua ‘Enana) font aujourd'hui partie de la Polynésie française, une Collectivité d'Outre-mer s'étendant sur un territoire aussi vaste que l'Europe. Elles se trouvent aujourd'hui encore sous la double tutelle de l'État français et du gouvernement polynésien situé à 1500 km, à Tahiti. Devant une forte centralisation et des velléités indépendantistes polynésiennes, une importante mouvance autonomiste marquisienne a appelé au « rattachement direct » de l'archipel à la France depuis au moins les années 1960. Ce mémoire explore les façons dont se pose la question de l'autonomie politique aux îles Marquises (Henua ‘Enana). Il examine les aspirations, revendications et visions d'avenir d'acteurs impliqués dans les milieux politique et culturel marquisiens. Il examine les structures mobilisatrices à travers lesquelles ces revendications se voient formulées, les diagnostics posés par ces acteurs sur la situation politique et économique actuelle, les différentes solutions qu'ils envisagent et les espoirs qu'ils entretiennent. Ce mémoire interroge les opportunités politiques qui ont façonné les trajectoires du courant autonomiste marquisien. Il souligne l'importance d'un nouvel acteur institutionnel, la Communauté de communes des îles Marquises (CODIM), dans la définition d'un projet d'avenir pour l'archipel qui adopte le langage du développement et de la modernité. Répondant aux espoirs de « rassemblement » et d'autonomisation par rapport au centre du courant autonomiste marquisien, celui-ci place au centre de sa démarche une double volonté de « développement économique » et de « préservation » du patrimoine culturel et environnemental marquisien. Or, les projets portés par l'institution et la perspective qu'elle défend sont loin de faire l'unanimité chez les acteurs rencontrés. Alors que certains critiquent les modalités et les impacts des projets portés par la CODIM, quelques voix discordantes remettent en question de façon plus profonde les principes qui les guident. Plus qu'à un développement mesuré, ceux-là aspirent à un « autre mode vie », à une véritable alternative à la modernité inspirée des anciens. Mots clés : Henua ‘Enana/Fenua ‘Enata (îles Marquises), autonomie politique, anthropologie politique, situation (post)coloniale, développement.
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Itinéraire de vie d'un textile : étude sur les usages locaux du tissu-pagne à Lomé (TOGO)Deleuze, Anne-Sophie 13 December 2024 (has links)
Le tissu-pagne est un textile emblématique de la culture matérielle d’Afrique de l’Ouest, et tout particulièrement du Togo et de sa capitale, Lomé, où il arrive pour être ensuite redistribué dans l’ensemble de la Sous-Région. Bien que majoritairement produit en Europe, il a fait l’objet d’une très forte réappropriation locale et se trouve aujourd’hui partout, utilisé pour tout et par tout le monde. Cette omniprésence est le résultat de son statut de tissu de base mais aussi du fort degré de valeur socio-symbolique qui lui est accordée à Lomé, accompagnant ainsi ses usagers tout au long de leur existence et systématiquement présent lors des grandes étapes de leur vie. Dans ce contexte, cette recherche vise à saisir la relation d’influence réciproque existant entre cet objet textile et son propriétaire à travers les usages locaux que ce dernier en fait, eux-mêmes déterminés par la valeur socio-symbolique accordée à cette étoffe. En adoptant une approche inductive centrée sur les usages du tissu-pagne en regard des nombreux critères sociaux auxquels ils sont conditionnés, notamment la catégorie de qualité de l’étoffe, le contexte de son utilisation et le profil social de son usager, j’ai pu discerner sa puissante fonction de communication visuelle. Marqueur social essentiel, le tissu-pagne s’inscrit au cœur des dynamiques socio-relationnelles de la ville. À travers l’analyse des multiples chemins que peut prendre l’itinéraire de vie local de cette étoffe en fonction des usages successifs qui peuvent en être faits, j’ai été capable de déterminer les logiques émiques conditionnant l’insertion de ces usages au sein de différentes sphères, soit socio-communicationnelle, utilitaire et mémorielle. Suivant une règle de confirmation réciproque entre la valeur sociosymbolique et l’usage fait du tissu-pagne, l’utilisation qui sera faite de ce dernier peut aussi bien le positionner dans une sphère spécifique ou dans plusieurs sphères simultanément. Majoritairement sociale, cette valeur socio-symbolique peut, par exemple, glisser vers une dimension personnelle via un processus d’appropriation de l’objet textile. Son usage, auparavant essentiellement social, sera alors lui aussi personnalisé. C’est ce type de dynamique, associé à la logique de transfert de valeur entre le tissu-pagne et son usager, qui dessine l’itinéraire de vie local de cette étoffe et en fait un objet profondément social. L’étude de ses usages donne ainsi accès au fonctionnement des dynamiques sociorelationnelles en vigueur à Lomé, confirmant de ce fait la réalité de l’existence d’une vie sociale des objets, ici illustrée par le tissu-pagne. / The wax is an emblematic fabric in West African material culture, especially in Togo and its capital city, Lomé. Here it arrives to be redistributed to all other countries of the area. Mainly produced in Europe, this fabric is strongly reappropriated by the local population. Today, it is everywhere, used for everything and by everyone. Its omnipresence is explained by its function as a basic fabric but also because of the high socio-symbolic value people give to it. In fact, we can find the wax throughout Togolese lives, especially at significant life stages. In this context, the present research aims to understand the mutual influence relationship between the textile and its owner, through local uses, which are determined by the socio-symbolic importance given to this material. With an inductive approach based on the wax’s uses according to its several social criteria, for example the fabric’s quality (category), the context of its use and the social profile of its owner, I was able to demonstrate its powerful function in visual communication. The wax is an essential social indicator, which is anchored within the socio-relational dynamics in the city. Through the analysis of the many local life itineraries of wax, according to all its successive uses, I was able to show the local logics, which categorise these uses into three different spheres: socio-communicational, utilitarian and memorial. According to a rule of mutual confirmation between the socio-symbolic value and the use of wax, its usage may be categorised into one sphere, or more, at the same time. This socio-symbolic value is mainly social but it can take a personal scope due to a process of appropriation of the textile. Then its use becomes personalized also. This is the kind of dynamics which, adds to a transfer of value between the wax and its user, designs the local life itinerary of this fabric. That is why it is a social thing. The study of the wax’s uses gives us an understanding about the operating of the socio-relational dynamics in Lomé. All of this attests to the fact that just like other objects, wax fabric has a part to play in the social life of things.
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L'indigénisation de la subjectivité néolibérale chez les étudiants de la Royal University of Phnom Penh au CambodgeParadis, Jonathan 17 December 2024 (has links)
Ces dernières décennies, le Cambodge a connu de profondes transformations qui se sont produites si rapidement que peu d'attention a pu être portée aux impacts qu'elles ont eus sur les individus. Dans ce contexte en constante évolution, le néolibéralisme est arrivé à occuper un rôle de première importance et ce mémoire l'explore en s'intéressant aux jeunes cambodgiens fréquentant la Royal University of Phnom Penh. L'objectif est d'éclairer comment ceux-ci accueillent cette nouvelle influence qui encourage chez eux l'adoption de la subjectivité de l'homo oeconomicus et de la rationalité particulière qui lui est associée, ce qui provoque une importante redéfinition de l'éducation et de son rôle. Pour arriver à se les approprier, les étudiants universitaires mettent à profit leur agency afin de s'assurer qu'elles demeurent en harmonie avec les influences issues de leur milieu socioculturel. Ce sont d'ailleurs ces dernières qui ont pu être dévoilées lors d'un terrain ethnographique mené en 2015-2016 et qui permettent de clarifier le processus d'indigénisation mis en oeuvre. Les résultats démontrent d'abord l'impact du néolibéralisme sur les jeunes rencontrés, puis les limites à l'adoption de ses idées telles qu'elles prennent forme dans les facteurs d'influence que sont la géographie, leur situation économique, les pressions parentales et leur genre. Ultimement, ma recherche permet donc de présenter la définition de l'éducation selon les étudiants, la rationalité qu'ils empruntent au cours de leur cheminement universitaire, ainsi que certaines considérations ayant émergé du terrain quant à l'accessibilité des études universitaires au pays. / These last decades, Cambodia experienced profound transformations at such a pace that their impacts on individuals have not entirely been looked into yet. In this ever changing context, neoliberalism has gained a prominent role which I explore in this thesis, with particular attention to young Cambodians attending the Royal University of Phnom Penh. The aim is to shed light on how these students welcome this new influence, encouraging them to adopt the homo oeconomicus’ subjectivity and the particular rationality coming with it. This in turn supports an important redefinition of education and its role. To make theirs these new ideas, university students put forth their agency to ensure that they stay harmonized with their sociocultural environment. Ethnographic fieldwork was conducted in 2015-2016 to clarify the indigenisation process at play. The results highlight, first, the impact of neoliberalism on students and, second, the limitations to the adoption of these new ideas in the face of geography, economic situation, parental pressure and gender. Ultimately, through fieldwork, my research helps highlight the definition of education favored by the students, the rationality that drives them them through university, and a few elements of accessibility to university education in Cambodia.
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«S'il n'y avait plus la coutume, il n'y aurait plus les Kanak» : un rapport complexe entre conservation et développement du territoire (Commune de Yaté, Nouvelle-Calédonie)Nonnon, Jordan 13 December 2024 (has links)
Ce mémoire est construit autour de la notion de territoire et de ce que celui-ci représente chez les Kanak de Nouvelle-Calédonie. Peuple autochtone de l'archipel, les Kanak sont intimement liés à la terre qu'ils occupent et celle-ci devient le support premier de l'identité du groupe et de son histoire. L'organisation sociale, le rythme de vie ainsi que les représentations autochtones sont issues pour la plupart de la relation entretenue avec le territoire. Face à une telle configuration, on ne peut dissocier l'être humain de son espace d'origine. Suite à la colonisation et à l'évolution historique de l'archipel, la société kanak va connaître de nombreux bouleversements, tant sur les plans socioculturel et politique que religieux. Or, force est de constater que bon de nombres de traits caractéristiques de la tradition ont su être préservés, valorisés et même réactualisés au fil du temps et ce, à travers la coutume. Face au contexte développementaliste actuel, les Kanak s’approprient les outils de la modernité et tâchent de faire entendre leur voix aux niveaux local et national, tout en affirmant leur identité, leur culture et leur volonté de composer avec les acteurs du développement. Le mémoire analyse les relations et les interactions entre autochtones et allochtones autour de la gestion du territoire et de ses ressources dans la commune de Yaté, au Sud de la Nouvelle-Calédonie. Il met l’accent sur les pratiques et les attentes du peuple kanak en lien avec les enjeux suscités à la fois par la présence des autres groupes d’acteurs et d’intérêts dans la région et par la difficulté de concilier la conservation et le développement du territoire. / This master thesis is constructed around the notion of territory and what the latter represents for the Kanak of New-Caledonia. As the Indigenous people of the archipelago, the Kanak are intimately linked to the land they occupy which thus becomes the primary underpinning of the group’s identity and history. The social organization, the rhythm of life as well as the indigenous representations are mostly derived from the manifold relationship they maintained with the territory. In such configuration, one cannot dissociate a human being from his mound. As a result of colonization and the historical evolution of the archipelago, Kanak society has undergone major transformations at the social, cultural, political and religious levels. However, one has to admit that many of the specific features of their tradition and custom have been preserved, valued and even revised in the course of time. Faced with the current developmental context, the Kanak appropriate for themselves the tools of modernity and try to make their voices heard at the local and national levels, while asserting their identity, their culture and their willingness to deal with the actors of development. The thesis analyzes the relationships and interactions between Indigenous and non- Indigenous people around the management of territory and its resources in the commune of Yaté in southern New-Caledonia. It focuses on the practices and expectations of the Kanak people in relation with the issues raised by the presence of the other groups of actors and interests in the region and by the difficulty to conciliate the conservation and the development of the territory.
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L'Aldeia Multiétnica : un lieu de rencontres et de transformations pour les peuples autochtones et non autochtones au BrésilTremblay, Léane 13 December 2024 (has links)
À partir d'un terrain ethnographique réalisé en 2016 dans la région de la Chapada dos Veadeiros, ce mémoire analyse les dimensions rituelles, politiques et identitaires de l’Aldeia Multietnica. Cet événement existe depuis 10 ans et rassemble chaque année plusieurs peuples autochtones du Brésil ainsi que des non-Autochtones. Il s’insère dans l’Encontro de Culturas Traditionais da Chapada dos Veadeiros qui vise à promouvoir les cultures traditionnelles du pays. Mon analyse montre que cet événement rituel est, sur le court comme sur le long terme, tant un point de rencontre politique et un vecteur de construction et de valorisation identitaires pour les communautés qui y participent qu’un outil de conscientisation et de mobilisation pour les participants non-Autochtones. Dans ce mémoire, j'interroge ainsi les trois grandes dimensions de cet événement rituel, à savoir les conversations et les relations qu'il rend possibles, mais aussi les transformations à la fois individuelles et collectives qu'il génère. / A partir duma pesquisa do campo realizada em 2016 na região da Chapada dos Veadeiros, esta dissertação de mestrado analisa as dimensões rituais, políticas e identitárias da Aldeia Multiétnica. Esse evento ocorre anualmente há 10 anos e reúne diversos povos indígenas do Brasil e também não-indígena. Ele faz parte do Encontro de Culturas Traditionais da Chapada dos Veadeiros, o qual promove as culturas traditionais do país. A presente análise mostra que esse ritual da Aldeia é, a curto e longo prazo, um ponto de encontros políticos e um veículo de construção e de valorização da identidade para as comunidades participantes. O evento proporciona também uma conscientização e uma mobilização dos não-indígenas. Nesta dissertação, abordamos três áreas de análise para esse ritual: as conversações que tornam possível a realização do evento, as relações entre e dentro dos diferentes grupos de pessoas e as transformações individuais e coletivas dos participantes.
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