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La sépulture collective 163D de la nécropole nord de Hiérapolis (Phrygie, Turquie, période Augustéenne -VIIe s. de notre ère) : fouille et enregistrement des dépôts, gestes et pratiques funéraires, recrutement / Collective burial 163D in north necropolis of Hierapolis (Phrygia, Turkey, Augustan period – 7th century ad) : excavation, analysis and interpretation of funerary treatment and burial practicesLaforest, Caroline 15 December 2015 (has links)
Les cités antiques d’Asie Mineure comprennent à leurs périphéries de vastes ensembles funéraires dont seulsl’épigraphie et les monuments, pour la plupart pillés anciennement, sont généralement étudiés. Les modalités de dépôts et degestion de ces tombes, a priori collectives, n’ont jusqu’alors pas ou très peu été analysés. La découverte d’une chambresouterraine (tombe 163d) non pillée dans la « Nécropole nord » de Hiérapolis (ancienne province de Phrygie dans le sud-ouestde la Turquie), a été l’occasion de mettre en oeuvre une analyse archéo-anthropologique afin d’aborder le fonctionnement de cetype de tombe. Cette investigation a impliqué de reprendre et d’achever la fouille initiée en 2003, nécessitant quatrecampagnes (2010-2013) au cours desquelles une stratégie d’intervention adaptée aux contraintes de temps imposées a étéélaborée dans le cadre de la Mission Archéologique Italienne de Hiérapolis. Après avoir défini le cadre chronologique del’utilisation de la tombe, notre travail s’est attaché à comprendre les modalités de dépôts des défunts (traitement du corps,milieu de décomposition, mode d’inhumation) mais également les gestes témoignant de la gestion et de la dynamique del’espace funéraire. L’analyse stratigraphique des dépôts a démontré que la tombe avait été utilisée entre la périodeaugustéenne et le début du VIIe siècle, afin d’accueillir les restes de 293 individus. Au IIIe siècle, une famille juive la rachète,comme l’indiquent les inscriptions gravées sur le monument. L’étude taphonomique des squelettes empilés en connexionanatomique a révélé que la majorité des dépôts avait été réalisée dans des cercueils. Il est apparu, d’une part, que la famillejuive a laissé une partie des os des premiers occupants en place, conformément aux lois romaines définissant le sepulchrumcomme locus religiosus, et, d’autre part, que la gestion des os disloqués reposait davantage sur des considérations pratiquesliées au volume des os que sur le souci de conserver l’individualité des sujets inhumés. Ces conclusions permettent d’apporterde nouveaux éléments de discussion sur les relations entre les différents groupes religieux vivant à Hiérapolis à traversl’organisation des espaces funéraires et, plus largement, sur les pratiques funéraires pendant l’antiquité romaine et la périodeprotobyzantine en Asie Mineure. / The roman cities of Asia Minor are surrounded by vast necropolises, amongst which funerary complexes are mostoften plundered. While monuments and inscriptions have been studied in great detail in the past, the depositional context andfunerary treatment of the dead and the management of collective burials have not been submitted to detailed analysis. Thediscovery of Tomb 163d, a subterranean funerary chamber not plundered in the North Necropolis of Hierapolis (ancientprovince of Phrygia, in the South-West of Turkey) provided a unique opportunity to apply archeo-anthropological analysis inorder to understand funerary treatment and burial practices. This study reinvestigated the excavations which took place in2003, to complement another four campaigns (2010-2013). For these excavation campaigns a specific intervention strategywas developed as part of the Archeological Italian Mission of Hierapolis. After discussing the chronological framework, thisstudy analyses funerary treatment (modes of inhumation, body treatment, depositional context) as well as the burialmanagement to the management within the dynamic of the funeral space. The stratigraphic analysis demonstrated that thegrave was utilized from the Augustan period to the 7th century and contained 293 individuals. During the 3rd century, a Jewishfamily rebought the tomb for further use, as indicated by the inscriptions engraved on the monument. The taphonomic study ofthe articulated skeletons revealed that the majority of the deceased were buried in wooden coffins. It appeared that the Jewishfamily left some skeletal remains from the first occupiers in situ, in accordance with the Roman law defining the sepulchrum asa locus religious. However, the management of human remains was more related to practical considerations, linked to thevolume of the remains, than to the concern of respecting the deceased. By analyzing and interpreting the organization offuneral spaces, the conclusions of this study provide new evidence on relationships between different religious groups living inHierapolis, and on aspects of burial practices during Roman Antiquity and Proto-Byzantine period.
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