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Fiction, folie et traitement de l'histoire dans La grande tribu de Victor-Lévy BeaulieuParent-Durand, Sébastien 12 1900 (has links) (PDF)
La fondation d'une littérature « nationale » n'est possible que dans la réactualisation du mythe ou de l'événement mythique, qui restent tous deux introuvables ici, chez nous, nous dit Victor-Lévy Beaulieu dans une entrevue réalisée en 1979, suite à la parution de Monsieur Melville. Ce mémoire reconnaît donc, dans un premier temps, cette alliance que fait systématiquement Beaulieu entre la question nationale du Québec et son inscription « dans » l'histoire, toutes deux encore non-advenues selon lui, et pourtant essentielles au développement et à la postérité d'une littérature dite « nationale ». L'apparition du texte historique, tel qu'on le retrouve finalement dans La grande tribu, reste un événement singulier dans l'œuvre de Victor-Lévy Beaulieu. Inspiré par la méthode de Michelet, qui, tel un romancier a su donner corps et voix aux grandes figures de l'histoire, l'auteur choisit de présenter huit personnages du XIXe siècle, en alternance avec un récit de fiction, comprenant l'invention d'une épopée québécoise (reprenant le parcours allant de la Bretagne à la grande traversée, à la rencontre des « sauvages » d'Amérique aboutissant au premier métissage, à la Nouvelle-France jusqu'à la Conquête anglaise) qu' il présente à travers le trou du crâne d'un interné. L'auteur suggère une façon nouvelle de raconter, fondée sur une apparente tension axiomatique entre la fiction et l'histoire. Par conséquent, nous croyons que le roman appelle une analyse détaillée des enjeux liés au traitement de l'histoire. L'essai philosophique Temps et récit, de Paul Ricœur, propose un regard pertinent pour étudier cette complexité narrative, et sera convoqué à divers endroits dans le mémoire pour éclairer les enjeux soulevés. Nous proposons donc une entrée en matière abordant exclusivement le travail d'écriture historiographique de Beaulieu, qui se trouve dans la partie des Libérateurs. Seront soulevées, à travers une analyse de ces textes biographiques, bon nombre de questions liées au discours proprement historique de Beaulieu. Dans le deuxième chapitre, et à partir de l'un des entrecroisements narratifs majeur, impliquant le libérateur Jules Michelet et le personnage lésionnaire Habaquq Cauchon, nous nous pencherons sur les chapitres de fiction, en abordant l'un des éléments clés, soit la folie, présentée sous diverses appellations, dont l'« hystérie-historique ». Les auteurs placés en bibliographie par Beaulieu seront convoqués afin d'éclairer certains aspects du récit, et ainsi faire la lumière sur les différents enjeux reliés au contexte de l'enfermement psychiatrique. Au troisième chapitre, il nous faudra étudier le jeu sur les registres mythologique, épique, grotesque, qui donnent à ce roman sa forme et sa matière, et mettent en acte le désir de hausser l'histoire et la mémoire de ce pays au statut des mythes universels. La langue de Beaulieu est la proie de métamorphoses et offre au récit une portée avant tout littéraire. La plasticité de la langue, incarnée par les figures signifiantes de Claude Gauvreau et de Walt Whitman, cherche à nous ramener aux origines de l'humanité, tout comme le recours à l'animalité, omniprésent dans l'œuvre de l'écrivain. L'usage du grotesque mène à la guérison de l'« hystérie historique » du personnage (la fusion du cerveau porcin et humain, la révolution carnavalesque du Québec), et au rétablissement du rapport au temps, dorénavant équilibré. Dans ce mémoire, ce sont ces complexes intrications du grotesque, de l'épique et du sublime qu'il faudra reconnaître.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Victor-Lévy Beaulieu, La grande tribu, Historiographie, Folie, Mémoire/Oubli, Internement.
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La mise en relief du caractère construit et normatif de la figure féminine dans les images de mode de Cindy Sherman par l'utilisation de stratégies du grotesqueDuguay-Patenaude, Lysanne 03 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire porte sur la question du stéréotype féminin dans sa valeur construite et normative. Plus spécifiquement, nous aborderons ce type de catégorisation d'identité de genre mis en relief de manière critique par l'utilisation de stratégies du grotesque dans la série Fashion de Cindy Sherman. En substituant un canon grotesque à la représentation de la féminité à l'intérieur du champ de la photographie de mode haute couture, l'artiste met en évidence les structures qui régissent la création et le maintien d'un tel stéréotype. En premier lieu, nous procéderons à la définition de la notion de stéréotype produit dans le domaine de la représentation médiatique pour démontrer comment celui-ci est naturalisé et partagé culturellement. À l'aide de théories féministes, nous ciblerons la particularité du stéréotype dans sa version « féminine » en tant que sujet passif et soumis à un regard de type masculin. En nous basant sur la pensée foucaldienne, nous verrons qu'un ensemble de règles et de codes identitaires sera intégré à titre de normes dans une discipline du corps féminin. Dans un deuxième temps, nous cernerons de manières conceptuelle et historique la particularité de la mode qui, bien que faite de changements subits et aléatoires, sous-tend une vision statique de la différence des sexes en catégories de genre. Également, nous définirons le vêtement en tant que symbole de mascarade de la féminité qui exige la participation de la femme au jeu de la séduction. Enfin, nous verrons que les stratégies visuelles humoristiques permettent d'appuyer les discours critiques et politiques des pratiques artistiques contemporaines par la déconstruction des structures de la représentation. En dernier lieu, nous observerons les œuvres Fashion de Cindy Sherman, en analysant l'impact qu'elles créent sur les habitudes du corps-regardant par l'insertion de personnages qui défient les conventions de la féminité en mode. En transgressant les limites du présenté et du présentable en photographie de haute couture, l'artiste démontre que la femme est confinée à une logique de domination qui régule sa conduite par diverses instances externes et internes : le regard de l'autre, le rire, l'association de la féminité à la moralité, l'enveloppe vestimentaire, la maîtrise des limites du corps. Au terme de ces recherches, les stratégies du grotesque observées dans l'œuvre de Sherman nous apparaissent comme étant des outils particulièrement efficaces pour permettre une déconstruction de la vision stéréotypée du genre féminin ainsi qu'une mise en évidence des structures qui conditionnent le regard du spectatorat.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : art contemporain, Cindy Sherman, Fashion, stéréotype, genre, féminisme, représentation, mode, humour, grotesque.
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