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Saint-Denis face au défi de l’habitat insalubre, enjeux et politiques publiques / Saint-Denis and the challenges of insalubrious housing : stakes and public policy

Costil-Levasseur, Mathilde 31 March 2016 (has links)
Saint-Denis, ville populaire et limitrophe de Paris est particulièrement impactée par l’habitat insalubre. Comment une ville communiste qui promeut une politique inclusive traite la question de l’habitat insalubre et quels sont les enjeux géopolitiques derrière la résorption de cet habitat ? Concernant les bidonvilles, les élus de Saint-Denis se sont fait les porte-voix de cette question à l’échelle nationale et mènent plusieurs projets d’insertion sur le territoire. Ceux-ci relèvent plus, en l’absence de politique nationale, d’un bricolage et se heurtent au manque de moyens, au problème de relogement et parfois à la réaction de certains riverains. Quant à l’insalubrité des immeubles, elle persiste malgré trente ans de politiques publiques, en raison de la faible efficacité des politiques incitatives, de la paupérisation de la ville et de la logique de marché qui a attiré des propriétaires bailleurs d’abord intéressés par la rentabilité des biens. Depuis 2008, la municipalité concentre ses efforts sur le centre-ville via un important programme de rénovation urbaine (un Programme National de requalification des Quartiers Anciens Dégradés – PNRQAD), qui s’inscrit dans une stratégie de valorisation du centre-ville pour attirer des propriétaires plus à même d’entretenir le bâti. La mise en place du PNRQAD soulève des enjeux de peuplement, d’image et d’évolution sociologique du centre-ville, d’autant plus que les communistes sont politiquement en difficulté. Ils se retrouvent pris dans une contradiction majeure : changer l’image de Saint-Denis pour contribuer à un meilleur entretien du bâti favorise une évolution du peuplement qui leur sera défavorable électoralement. / Saint-Denis, a working class city in the suburb of Paris, is particularly impacted by run-down housing. How does a communist city that promotes an inclusive politics, addresses the question of degraded housing and what are the geopolitical stakes behind the resorption of this type of habitat? Saint-Denis’ elected officials have become outspoken on the question of slums at the national level and lead several projects for inserting their inhabitants in the territory. Those are however more akin to patch-up jobs considering the absence of a national policy and they face the lack of funding, the problem of rehousing, and sometimes negative reactions from other residents. With regards to apartment buildings’ insalubrity, it remains a problem despite thirty years of public policies. This is due to the low efficiency of incentivizing policies, city pauperization, and market-based solutions that attract landlords more interested in economic returns than good maintenance. Since 2008, city hall concentrates its efforts on the downtown area through a major program of urban renewal (PNRQAD), as part of a strategy to revalorize it to attract owners that would maintain housing’s upkeep. The implementation of the PNRQAD raises questions on issues of settlement, image, and sociological evolution of the downtown area, all the more so now that communists are faced with a rising socialist party. Communist elected officials therefore now face an internal contradiction: changing Saint-Denis’ image with the purpose of increasing the quality of housing conditions favors a settlement pattern that will be electorally detrimental to them.
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« Osu », « baraques » et « batiman » : redessiner les frontières de l'urbain à Soolan (Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane) / Redrawing the boundaries of urbanity through the interactions : houses, housing and removals by the Maawina river (Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane).

Léobal, Clémence 08 June 2017 (has links)
Cette thèse porte sur la rencontre entre des politiques urbaines françaises et des modes d'habiter de l'Amazonie guyanaise, à Saint-Laurent-du-Maroni, à la frontière avec le Surinam. Cette vie urbaine est menée par des habitants de classes populaires souvent non francophones, confrontés à des normes d'urbanité concrétisées par les démolitions de « bidonvilles » et la construction de logements sociaux. Il s'agit d'analyser les interactions entre les acteurs en jeu dans cette situation postcoloniale impliquant habitants, élus communaux et professionnels de la ville, dans un contexte d'Outre-Mer aux hiérarchies sociales propres, croisant classe, nation, et race. Alliant une perspective historique et ethnographique, ce travail met en lumière les rapports d'habitants originaires de l'amont du Maroni aux administrations et à leurs agents. Ces derniers sont racialisés par le terme 'bakaa', qui renvoie à une blancheur postcoloniale spécifique, associée à l'urbanité, par opposition à une affirmation renouvelée de leur identification en tant que « personnes des pays de la forêt » ('bushikonde sama') - appartenance héritée du passé du marronnage des plantations surinamaises. Mises en lumière par l'ethnographie réalisée à leurs côtés, les démarches quotidiennes des habitants témoignent de leur progressive socialisation institutionnelle, tandis que certains agents des administrations adaptent les politiques publiques et les procédures administratives aux pratiques d'une population racialisée comme « Bushinenguée ». L'analyse passe des logements, catégorie de l'action publique, aux maisons, espaces vécus inscrits dans des configurations de parenté, des mobilités et des modes d'habiter de part et d'autre du Maroni. Les maisons sont appropriées par les habitants de manière dialectique : tout en se conformant aux normes d'urbanité 'bakaa' matérialisées par les logements sociaux, et sanctionnées par les bailleurs, les habitants transforment la ville par leurs modes d'habiter incorporés qui reflètent l'usage stratégique de ressources issues de la maîtrise d'un territoire transfrontalier. Les interactions asymétriques entre habitants et professionnels ont donc des effets sur les modes d'habiter et sur les politiques urbaines. Impliquant plusieurs normes d'urbanité, elles concrétisent leurs différences, constamment réitérées, dans les formes urbaines d'une ville ségréguée. Elles redéfinissent en permanence les frontières des personnes, des maisons, et des lieux. / This thesis deals with the encounter between French urban policies and Amazonian ways of dwelling in Saint-Laurent-du-Maroni, by the Marowijne river, the border with Suriname. The inhabitants from working classes, mostly not francophone, are confronted with urbanity norms materialized through the removals of "shantytowns" and the building of social housing. My research analyses the interactions between the different actors involved in this postcolonial situation: inhabitants, local politicians and urban professionals, in the context of a French oversea department divided by specific social boundaries of class, nation, and race. Using archival and ethnographic methods, I highlight the relations of inhabitants coming from upriver Marowijne to the administrations and their agents. The latter are racialized as 'bakaa', term qualifying a local form of postcolonial whiteness, associated with urbanity, as opposed to the renewed affirmation of their belonging to the upriver territories as 'bushikonde sama' ("people from the lands of the forest"). This identification, in constant renewal, refers to the legacies of their Maroon ancestors from the Surinamese plantations. As a an ethnographer, I went with some of those inhabitants through the offices. The observation of their daily administrative quests reveals their progressive institutional socialization, whereas some agents adapt their practices and policies to a population racialized as 'Bushinenge'. The analysis moves from housing, as administrative category, to houses, as lived spaces included in kinship configurations, mobility and transborder ways of dwellings. Houses are appropriated by their inhabitants in a dialectical manner: while they conform to 'bakaa' norms of urbanity materialized by social houses and sanctioned by the social landlords, they also transform their houses through embodied ways of living, reflecting their strategic uses of ressources coming from their mastery of a transborder territory. Asymmetrical interactions between inhabitants and agents thus impact on ways of dwelling and urban policies. Involving different norms of urbanity, they concretize their differences, constantly reiterated, through the segregation of the town. They thus redefine the boundaries of people, houses and places.

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