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(Archipels) : construire une oeuvre : de l'image-utopie à l'horizon d'images / ArchipelsChapleau, Danielle 12 March 2024 (has links)
La métaréflexion porte sur la phase la plus obscure de la construction d'une œuvre : la période d'antériorité du faire. Loin en amont de cette étape de concrétisation, le créateur est assailli par un foisonnement intérieur : flux et émergences se succèdent, s'oblitèrent ou se contrecarrent. La fulgurance de l'image-utopie amorce ce parcours intime. Forte et prégnante, elle impulse le désir de créer. Comme une gangue, elle contient, encore crypté, tout le devenir de l'œuvre. L'image-utopie loge dans le préconscient, en zone protolangagière, et résiste aux conditions de la discursivité. Voilée, mais ponctuée de survenues conscientes, la protostructure de l'œuvre à venir y incube. Au fil de voyagements intérieurs immobiles, l'artiste s'imprègne de cette latence. Aucun observateur extérieur n'a accès à ce moment inaugural de l'expérience de création. Par mûrissement, l'image-utopie se transforme en intention de création. Une fois énoncée, elle marque le seuil de la phase programmatique du faire. Ce segment du parcours de création est notoirement imbriqué dans la morphogénèse de la subjectivation. L'artiste parfait son identité en établissant dans son œuvre des mises en relation inédites. De ce travail de création émane une connaissance intuitive directe, originelle, un savoir issu de l'expérience qui cadre avec l'épistémologie constructiviste. Praticienne, je m'ouvre sur ce vécu impénétrable. Ma réflexion, autodirigée, sous-tend mon effort de conceptualisation. L'œuvre [Archipels], matériau-témoin, est née au fil de résidences en immersion au Mexique. Cette expérience interculturelle et interdisciplinaire a singularisé ma démarche de création. Malgré la persistance de mes interrogations, malgré l'incertitude, je compose avec l'indéfinition et l'inexpliqué qui marquent ma relation au monde. En construisant et en partageant sa vision unique, l'artiste rallie l'humanisme inclusif de la philosophie de la complexité. Cette pensée globalisante accorde toute sa valeur au savoir expérientiel et l'associe dument au renouvèlement, à l'élargissement et à la réunification de la connaissance. / This metareflection addresses the most obscure stage of creating a work of art: what comes before doing. Long before the creation stage, creators are besieged with an inner profusion-a succession of flows and elements all emerging, clashing into and obliterating one another. This very personal journey is begun by a powerful, meaningful utopian image that impels the desire to create. Like veinstone, this image harbours the entire future work, in scrambled form. The utopian image resides in the preconscious mind, in the protolanguage zone, and resists discursivity. This is where the work's protostructure incubates, veiled, yet sparking moments of conscious insight. In the course of inner journeys, the artist is steeped in this latency. No outside observer can access this inaugurating moment of the creation experience. As it matures, the utopian image morphs into an intention to create. Once articulated, it has crossed into the programmatic stage of doing. This stretch of the creation journey is unquestionably enmeshed with the morphogenesis of subjectivization. The artist crafts an identity by creating novel relationships in their work. In turn, this creation produces a direct, original, experience-based, intuitive knowledge that connects with constructivist epistemology. As a practitioner, I open myself to this inscrutable experience. My self-directed reflection is the springboard for my conceptualization process. My work of art [Archipels], a material witness of this process, is the result of my immersion residency in Mexico. This intercultural and interdisciplinary experience gave my creation process its unique form. In spite of persistent questioning and uncertainty, I contend with the lack of definition and explanation characterizing my relationship to the world. By building and sharing a unique vision, artists mobilize the inclusive humanism of the philosophy of complexity. This global thinking recognizes the value of experiential knowing and rightfully associates it with the renewal, expansion and reunification of knowledge.
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Compter mes jours : recherche explorant l'espace entre ma pratique artistique et ma pratique comptablePicard, Julie 03 January 2025 (has links)
Cette recherche propose d’investiguer l’espace entre ma pratique artistique et ma pratique comptable à travers une approche qui déploie des activités de recherches théoriques sur l’art, des activités de recherches théoriques en comptabilité, la réalisation d’un protocole de création en atelier, et la prestation d’une conférence. L’approche flexible, multifocale et exploratoire adoptée se situe en affinité avec Intermedia, développé par Dick Higgins. Partant de ces deux figures type d’opposition, l’art et la comptabilité, je contextualise cette opposition avec l’analyse socio-historique d’Ève Chiapello. Je présente plusieurs pratiques artistiques contemporaines et actuelles de la posture d’opposition spécifique appelée critique artiste. Ces artistes représentent une pluralité de figures d’opposition que j’explique, pour ensuite proposer d’autres figures telles la permutation, la fusion par That’s Painting et la confusion par Dick Higgins et Intermedia. Je convoque les recherches comptables aux fondements historiques de la comptabilité hors de l’implication monétaire et se situant majoritairement dans le champ interprétatif de la recherche selon Burrell et Morgan. La comptabilité moderne ayant comme point de repère Fra Luca Pacioli, j’y relie mes recherches comptables aux recherches de l’archéologue Denise Schmandt-Besserat afin de développer une réflexion sur l’objet analogique dans l’histoire du calcul comptable, et ce, jusqu’à la mise en place de la monétarisation que l’on connait aujourd’hui. Je convoque les écrits de Bernard Colasse portant sur les principes comptables. J’engage les principes de monétarisation, d’indépendance des exercices et le principe de continuité à travers une réflexion critique sur la valeur, la durée et la finitude. Ce mémoire privilégie les recherches théoriques expliquant la quête humaine de savoir combien et les fonctions de mémoire et de contrôle de la comptabilité. Je présente le protocole d’atelier intitulé Compter mes jours de même qu’une analyse dialectique qui convie ces théories comptables et des pratiques artistiques, en particulier Tehching Hsieh. J’exprime comment Compter mes jours est le récit qui rend compte et devient l’archive d’un récit, un compte rendu. Cette comptabilité domestique a été divulguée lors de La Conférence présentée le 30 mai 2017. La Conférence poursuit l’analyse d’une pratique rituelle, morale et politique, soulignant les recherches de James A. Aho, Ève Chiapello, Hans Derks, Mahmoud Ezzamel, Basil S. Yamey. L’ensemble de cette recherche exploratoire engage une réflexion singulière sur l’existence.
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Projet Iris : Inclusion, exclusion, expansion, essaimage, dissémination et absurditéNoury, Richard 23 April 2018 (has links)
Ce court essai décrit une recherche créative, touchant la notion d’inclusion/exclusion mise en corrélation avec l’aphorisme Le monde est absurde. Une recherche que j’ai entreprise dans le cadre de ma pratique interdisciplinaire en arts visuels. Par ce fait même, je me questionne sur l’origine et le sens de la vie, sur la raison de notre existence et sur nos comportements sociaux. Le document est divisé en quatre chapitres. Le premier définit la notion d’inclusion/exclusion juxtaposée au spencérisme et à la sélection naturelle de Darwin. Le deuxième chapitre montre de quelle façon je fais agir la notion d’inclusion/exclusion à l’intérieur du projet Iris et de ses différents aspects : la métaphysique, la narrativité, le sujet et l’architecture. Le troisième chapitre illustre la manière dont le projet Iris se développe par le truchement des vecteurs d’expansion tels que l’implicite et la ligne de pensée rhizomatique suggérée par Gilles Deleuze et Félix Guattari. Finalement, le dernier chapitre décrit l’évolution et les multiples transformations physiques du projet Iris à partir d’un quelconque début jusqu’à aujourd’hui, et du possible à venir. C’est-à-dire, les directions qu’Iris pourrait emprunter dans son déploiement et sa transformation.
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