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Mainmise sur la gouvernance? Le contrôle territorial des bidonvilles par les gangs de rue et la réponse étatique au Brésil et au SalvadorMauffette Alavo, Antoine-Samuel 01 1900 (has links)
This dissertation compares the activities of street gangs operating in Brazil's favelas and the barrios of El Salvador to determine the extent of the threat they pose to national security and state legitimacy. In analyzing the conditions of inequality and violence plaguing these marginal urban agglomerations we suggest that the gangs have effectively taken control of the territory by filling the void left by an absentee state. In response to the impact of organized street gangs that disrupt social order and the rule of law, the governments have respectively applied radical solutions that serve only to exacerbate the situation and do not lead to the expected results. Finally, the evolution of MS-13 in the Americas and the police interventions in the favelas of Rio in preparation for the World Cup have situated the power struggle between gangs and state at the heart of political debate. / Ce mémoire compare les activités des gangs de rues opérant dans les favelas du Brésil et les barrios du Salvador afin de déterminer l’ampleur de la menace qu’elles représentent pour la sécurité nationale et la légitimité étatique. En analysant les conditions d’inégalité qui sévissent au sein de ces zones urbaines marginales et la violence sociale qui y prolifère, nous proposons que les gangs ont pris contrôle du territoire en remplissant le vide étatique. En réponse à l’impact des gangs de rue organisés qui perturbent l’ordre social et l’état de droit, les gouvernements à l’étude proposent des solutions radicales qui, comme nous l’observerons, ne font qu’exacerber la situation et n’entrainent pas les résultats escomptés. Finalement, l’évolution du MS-13 en Amérique et les interventions policières dans les favelas de Rio en préparation à la coupe du monde, font de la lutte de pouvoir entre gangs et État un sujet incontournable d’actualité politique.
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L’usage de la force en contexte de crise : les interventions policières varient-elles selon le type de menace rencontré?Tellier, Jennyfer 04 1900 (has links)
Le présent mémoire s’intéresse aux interventions policières en contexte de crise. Il s’attarde plus particulièrement à l’usage de la force par les structures d’intervention spécialisée. L’intérêt de cette étude découle principalement du manque de connaissances empiriques sur le sujet. L’objectif général de cette étude est de comprendre les éléments qui peuvent expliquer le recours à la force par les structures d’intervention spécialisées et de vérifier si ces facteurs varient selon le type de menace auquel font face les policiers. Nous nous sommes intéressés à 438 événements de crise suicidaire, de barricade et de prise d’otage qui se sont déroulés au Québec, de 1990 à 2011, et durant lesquels est intervenu le groupe tactique d’intervention (GTI) de la Sûreté du Québec (SQ). Pour une meilleure compréhension de cette problématique, il sera en premier lieu question de comparer, selon leur niveau de risque, les personnes présentant une menace uniquement pour elles-mêmes avec celles présentant une menace pour autrui et les personnes qui présentent une menace tant pour elles-mêmes que pour autrui. En second lieu, malgré le fait que près de 90 % des situations de crise se terminent par une reddition pacifique, il est pertinent de connaître les facteurs qui expliquent l’usage de la force de la part des policiers et de voir si ces facteurs varient selon le niveau de risque de l’individu.
Des analyses descriptives ont permis d’établir que les situations où l’individu en crise présente uniquement une menace pour lui-même diffèrent des autres groupes sur la base de certaines variables. Cet individu est davantage jugé comme suicidaire et il possède plus souvent des antécédents psychiatriques. L’élément déclencheur est souvent associé aux problèmes conjugaux, ce qui coïncide avec le fait que c’est souvent la conjointe ou l’ex-conjointe qui appelle les autorités. Des analyses bivariées n’ont pas illustré de profils distincts selon la problématique de la crise. Or, certains facteurs se démarquent des autres de manière générale pour l’ensemble de l’échantillon et les différents groupes. La possession d’une arme par l’individu, le degré d’intoxication, la présence d’antécédents psychiatriques, la durée du premier contact avec les policiers et la qualité de la négociation sont effectivement des facteurs qui semblent influencer à un certain point les opérations. Les analyses de régression logistique indiquent que les policiers interviennent davantage lorsqu’il n’y aucun contact n’est établi avec l’individu. Nous observons également que ces derniers restent davantage en retrait lorsque l’individu, présentant une menace pour lui-même, est en possession d’une arme à feu. D’autre part, il semble que les policiers réagissent plus souvent auprès des individus présentant une menace pour autrui lorsque la négociation est jugée non satisfaisante. Nous pouvons en conclure qu’ils semblent davantage s’attarder à des facteurs précis qu’au type de menace, ce qui rejoint un certain segment de la littérature à ce sujet. / This thesis argues that police intervention in a crisis context focuses specifically on the use of force by specialized intervention teams. The interest in this study pinpoints mainly the lack of empirical data on the subject. Therefore, the main objective is to understand how to explain the use of force by specialized intervention teams and to verify if these factors vary according to the type of threat police encounter in a particular situation. We studied 438 suicidal crises, barricade and hostage-taking situations that occurred in Quebec from 1990 to 2011, supervised by the Sûreté du Québec’s tactical intervention group (GTI). To begin with, for a better understanding of this issue, we will compare individuals according to the level of risk each one represents, i.e. those presenting a threat only to themselves, those presenting a danger to others and those who pose a threat to themselves and others. Secondly, despite the fact that almost 90 % of critical incidents end in a non-violent conclusion, it is interesting to understand the risk factors involved that explain the use of force by the police and to realize that these factors vary according to the level of risk exhibited by the individual in crisis.
Descriptive analyses were used to demonstrate that the situation where the individual in crisis was a threat only to himself differed from other instances based on different variables. Overall, the general level of risk for this type of intervention is less significant since the danger appears to be directed specifically to the individual in crisis, taking into consideration that negotiation has been successful, also, considering the subject has limited or no access to firearms, and considering weapons are not frequently used. Bivariate analysis relating the different characteristics of the individual, the situation and negotiation with the use of force by the police, suggest that certain variables can have different effects depending on the type of threat facing authorities. For example, a history of psychiatric issues would increase the risk of police intervention among those who pose a non-aggressive threat to himself, but would decrease the probability of police intervention for those individuals who present a double threat, i.e. to themselves and others. Consequently, bivariate analyses suggest that certain variables, such as the possession of a weapon by an individual, the degree of intoxication, the presence of known psychiatric issues, the duration of the first contact with the police and the quality of the negotiation, could influence the use of force by police officers. Logistic regression analyses indicate that few of these variables resist multivariate analyses. These findings suggest that police intervene more so when there is no contact established with the individual, and this, regardless of the type of threat manifested. On the contrary, a non-satisfactory negotiation would encourage police to use force in cases where the individual presents no threat to himself. In sum, these multivariate analyses show that the police are less influenced by the type of threat, rather preferring negotiation as long as possible.
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Mainmise sur la gouvernance? Le contrôle territorial des bidonvilles par les gangs de rue et la réponse étatique au Brésil et au SalvadorMauffette Alavo, Antoine-Samuel 01 1900 (has links)
This dissertation compares the activities of street gangs operating in Brazil's favelas and the barrios of El Salvador to determine the extent of the threat they pose to national security and state legitimacy. In analyzing the conditions of inequality and violence plaguing these marginal urban agglomerations we suggest that the gangs have effectively taken control of the territory by filling the void left by an absentee state. In response to the impact of organized street gangs that disrupt social order and the rule of law, the governments have respectively applied radical solutions that serve only to exacerbate the situation and do not lead to the expected results. Finally, the evolution of MS-13 in the Americas and the police interventions in the favelas of Rio in preparation for the World Cup have situated the power struggle between gangs and state at the heart of political debate. / Ce mémoire compare les activités des gangs de rues opérant dans les favelas du Brésil et les barrios du Salvador afin de déterminer l’ampleur de la menace qu’elles représentent pour la sécurité nationale et la légitimité étatique. En analysant les conditions d’inégalité qui sévissent au sein de ces zones urbaines marginales et la violence sociale qui y prolifère, nous proposons que les gangs ont pris contrôle du territoire en remplissant le vide étatique. En réponse à l’impact des gangs de rue organisés qui perturbent l’ordre social et l’état de droit, les gouvernements à l’étude proposent des solutions radicales qui, comme nous l’observerons, ne font qu’exacerber la situation et n’entrainent pas les résultats escomptés. Finalement, l’évolution du MS-13 en Amérique et les interventions policières dans les favelas de Rio en préparation à la coupe du monde, font de la lutte de pouvoir entre gangs et État un sujet incontournable d’actualité politique.
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Les impacts des opérations policières non traditionnelles sur les participants des cryptomarchés : une étude qualitativeChauvin, Geneviève S. 09 1900 (has links)
Le premier site de cryptomarché, hébergé dans le darkweb, a été lancé en 2011. Ces plateformes
rendent possible la vente de divers produits et services illicites. Depuis, de nombreuses
interventions policières ont été effectuées dans le but mettre un frein à leurs activités. Malgré de
nombreuses tentatives, les effets de ces opérations se sont avérés limités et temporaires. En effet,
les revenus générés par cet écosystème sont en constante augmentation. Récemment, les forces
policières ont changé leur approche et ont tenté de nouvelles stratégies pour mettre un terme à ce
trafic. L’efficacité de ces interventions reste inconnue, car très peu d’études s’y sont attardées.
L’objectif de ce mémoire est donc de comprendre quels sont les impacts des opérations
policières non traditionnelles sur les participants des cryptomarchés. À l’aide de données
récupérées sur différents forums de discussion orientés sur cet écosystème distinct et sa
communauté, nous étudierons les effets de deux opérations policières récentes, soit la fermeture
de la plateforme DeepDotWeb, et l’opération DisrupTor. Les principaux résultats démontrent
que ces interventions ont ébranlé les activités commerciales de ces sites et ont affecté la
confiance des membres de la communauté. Malgré l’augmentation de la perception des risques
chez plusieurs, les membres ne sont toutefois pas découragés et tentent de trouver une façon de
contourner les obstacles imposés par les interventions des forces de l’ordre, en améliorant la
structure en place ou en innovant vers de nouveaux outils technologiques. Cependant, les
capacités d’adaptation des participants semblent atteindre une certaine limite, et leur
essoufflement est perceptible. / The first cryptomarket, hosted in the darkweb, was launched in 2011. These platforms make it
possible to sell various illicit products and services. Since then, numerous police interventions
have been carried out with the aim of shutting down their activities. Despite many attempts, the
effects of the opreations turned out to be limited and temporary. Indeed, the income generated by
these websites is constantly increasing. Recently, the police forces have changed their approach
and tried new strategies in order to stop this narcotics network. The effectiveness of these
interventions remains unknown, as very few studies have focused on them. The objective of the
research is therefore to understand the impacts of non-traditionnal police operations on
cryptomarket participants. Using data collected from various discussion forums focused on this
distinct ecosystem and its community, we will study the effects of two recent police operations :
the closure of the DeepDotWeb website, and Operation DisrupTor. The main results show that
these interventions have shaken the commercial activities of the ecosystem and have affected the
confidence of its community. Despite the increase in risk perception among many, members are
not, however, discouraged, and try to find a way to circumvent the obstacles imposed by the
police interventions, either by improving the infrastructure in place or by innovating toward new
technological tools. However, the coping skills of the participants seem to have reached a certain
limit, and their shortness of breath is noticeable.
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Les pratiques d’intervention policières auprès des personnes en crise ou atteintes de troubles mentaux : le cas des agents de réponse en intervention de crise du Service de police de la Ville de MontréalRavary, Michaëlle 03 1900 (has links)
Cette recherche porte sur les pratiques d’intervention des agents de réponse en intervention de crise (RIC), de leur partenaire fixe et des agents en attente de la formation du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) auprès des personnes en crise ou atteintes de troubles mentaux. Les agents RIC sont des patrouilleurs de première ligne qui ont reçu une formation complète sur les principes d’intervention en contexte de crise ou de santé mentale. Ce modèle de réponse spécialisée est une solution proactive qui a pour but d’améliorer l’action policière en situation de crise et de veiller à une meilleure prise en charge de ces personnes par les ressources institutionnelles.
La désinstitutionnalisation des soins et des services psychiatriques a eu pour effet une augmentation du nombre de personnes atteintes de troubles mentaux dans la communauté. Par conséquent, cet accroissement a engendré des rapports plus fréquents entre les services policiers et cette clientèle. Les interventions en contexte de crise ou de santé mentale sont particulières et complexes, de même qu’elles requièrent un niveau supérieur de compréhension des crises humaines. Les autorités policières ont admis que ces interventions représentent une part significative de leur travail et que la formation policière traditionnelle ne les prépare pas suffisamment pour intervenir adéquatement auprès de cette population.
En réponse à ces considérations et dans l’objectif d’améliorer leur capacité d’agir, les forces policières se sont dotées de modèles de réponse policière spécialisée en intervention de crise. L’approche la plus répandue est l’équipe d’intervention de crise (« crisis intervention team » ou « CIT »), aussi appelée le modèle de Memphis. Il existe plusieurs variantes de ce modèle, mais les composantes principales, c’est-à-dire la formation avancée et la consolidation d’un partenariat avec le système de santé demeurent dans l’ensemble de ces structures.
L’objectif de cette recherche consiste à sonder les perceptions des agents RIC, de leur partenaire fixe et des agents en attente de la formation afin de comprendre et de contraster leurs visions et leurs pratiques d’intervention en contexte de crise ou de santé mentale. Chaque groupe a apporté des précisions intéressantes.
Nous avons conduit 12 entrevues qualitatives avec des policiers du SPVM. De façon générale, les participants rapportent que leurs pratiques d’intervention auprès des personnes en crise ou atteintes de troubles mentaux sont davantage ancrées dans une perspective de relation d’aide. Ils mentionnent également que la communication, l’écoute et la confiance doivent être privilégiées avant tout autre stratégie dans les situations qui les permettent et que la force doit être employée seulement lorsqu’elle est nécessaire, c’est-à-dire lorsque leur sécurité ou celle d’autrui est en péril ou lorsque la communication n’est pas possible. Puis, ils admettent que le recours à l’expertise des intervenants en santé mentale permet une analyse plus approfondie de la situation et de l’état mental de la personne visée par l’intervention. D’autre part, en ce qui concerne les limites de la formation policière traditionnelle, les candidats ont soulevé qu’il y a un manque de connaissances en matière de santé mentale ainsi qu’une difficulté associée à l’évaluation de l’état de la personne et du besoin de transport ont été soulevés. Sur le plan des apprentissages, les agents RIC disent avoir une compréhension plus globale de la problématique de santé mentale, de meilleures habiletés communicationnelles, une analyse plus approfondie de la situation, de plus grandes connaissances juridiques, une compréhension du fonctionnement des services hospitaliers ainsi qu’une appréciation particulière pour le partage de savoirs et les principes d’endiguement. Ils font part également de l’importance des rapports pour documenter l’évolution de l’état mental d’une personne et ils ajoutent que la dimension temporelle joue un rôle clé dans la résolution définitive de la problématique. Au sujet des partenaires, ils évoquent des retombées similaires. Toutefois, à la suite de la formation, ils reconnaissent davantage l’importance de leur rôle dans la sécurité de leur partenaire et ils y accordent dorénavant une attention marquée lors de ces interventions. Enfin, les agents non formés formulent des attentes relatives au développement d’outils et de compétences, ce qui leur sera rendu dans la formation RIC. Globalement, les agents RIC et les partenaires interviewés ont modifié leurs pratiques pour les arrimer avec la philosophie des interventions en contexte de crise ou de santé mentale. Ils ont également davantage confiance en leurs capacités et habiletés d’intervention auprès des personnes en crise ou atteintes de troubles mentaux grâce aux connaissances acquises dans la formation. / This research focuses on police responses provided by the RIC officers of the Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) with people in crisis or suffering from a mental disorder. The RIC agents are frontline patrol officers who have received complete training on the principles of intervention in times of crisis. This specialized response model is a proactive alternative that aims to improve police action in crisis situations and to ensure a better management of this population by the institutional resources.
Deinstitutionalization of care and psychiatric services has led to an increased number of people with mental disorders in the community. Therefore, this increase has resulted in more frequent interactions between the police and this type of clientele. Interventions in times of crisis are unique and complex and require a higher level of understanding of human crises. The police have admitted that these interventions represent a significant part of their work and that traditional police training did not prepare them sufficiently to respond appropriately.
In response to these considerations and in order to improve their abilities, the police forces equipped themselves with police response models specialized in crisis intervention. The most common approach is the crisis intervention team (CIT), also called the Memphis model. There are several variations of this model, but the main components are advanced training and consolidation of a partnership with the health system which both remain in all of these structures.
The objective of this research is to explore the perceptions of the RIC officers, their partner and the officers waiting for training in order to better understand and contrast their visions and practices in a crisis or mental health context.
We conducted 12 qualitative interviews with officers from SPVM. Overall, participants report that their interventions with people in crisis or with mental disorders are more rooted in a perspective of counselling. They also mention that communication, listening and trust must be privileged above all other techniques in situations that allow them. Furthermore, force should be used only when needed, that is, when their safety or the safety of others is at risk. They also admit that the participation of mental health workers enables a deeper analysis of the situation or the mental state of the person targeted by the intervention. Secondly, in regards to the limits of traditional police training, the candidates have raised that there is a lack of knowledge in the field of mental health and a difficulty in assessing the mental state of the person as well as the needs for transportation. Thirdly, the RIC officers say that they have a better understanding of mental health issues, enhanced communication skills, a deeper analysis of the situation, a greater legal knowledge, an understanding of the operation of hospital services and a particular appreciation for the sharing of knowledge and the principle of containment. They also expressed the importance of the reports to document the evolution of the mental state of a person and they add that the time dimension plays a key role in the final resolution of the issue. As for the partners, they discuss similar benefits. However, after training, they recognize even more the importance of their role in the security of their partner and therefore, they pay more attention during these interventions.
Finally, non-trained agents formulate expectations concerning the development of tools and skills, which will be addressed in their training. Overall, the RIC agents and their partners changed their practices to align them with the philosophy of crisis intervention. They also have more confidence in their abilities and skills to intervene with people in crisis or suffering from mental disorders from the knowledge acquired in training.
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Un portrait du trafic de drogues fait par les membres de gangs de rue à MontréalPigeon, Jonathan 04 1900 (has links)
L’image qu’a la population du phénomène des gangs est fortement influencée par les médias. Les informations véhiculées par les journaux et par les canaux de nouvelles mettent généralement l’emphase sur les stéréotypes associés aux gangs et aux comportements de ces derniers. Ceci a pour conséquence de rehausser la crainte que développe la population à l’endroit des gangs de rue. Dans un contexte où le phénomène des gangs paraît devenu omniprésent dans nos quartiers, nos villes et représente une problématique en expansion dans plusieurs grandes villes du Québec et du Canada, une attention particulière portée au trafic de drogues fait par les membres de gangs de rue, reconnu par plusieurs comme la principale activité des gangs de rue, revêt sans nul doute un grand intérêt.
Obtenir la description la plus précise possible, faite par des membres ou d’ex-membres de gangs de rue, à partir de leurs connaissances concernant le trafic de drogues étant donné leur appartenance et leur implication dans les activités d’un gang de rue et, le cas échéant, le trafic de drogues effectué par ce dernier, représente l’objectif principal de la présente étude.
C’est par le biais d’entrevues avec les principaux concernés que le trafic de drogues fait par les membres de gangs est abordé. Au total, quinze entrevues semi-directives ont été réalisées auprès de membres et ex-membres de gangs de rue, tous – à une exception près - pris en charge au Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire.
Globalement, il ressort de cette étude qu’en plus du trafic de stupéfiants, les gangs ou les membres de gangs s’adonneraient à une délinquance polymorphe, le trafic étant rarement l’unique source de revenus du gang ou du membre. De plus, le trafic de stupéfiants ne serait pas une activité exclusive aux gangs de rue auxquels appartiennent les membres interviewés. Ainsi, même si l’on retrouve un certain nombre de membres participant à la vente comme activité structurée d’un gang, il est possible pour un membre d’effectuer de la vente de drogues de façon indépendante, tout en étant affilié à un gang de rue. Il appert que la plupart des interviewés font partie d’une clique, s’identifient à une couleur ou à un quartier, et s’approvisionnent en drogues auprès de membres plus âgés et hauts placés dans la structure des gangs de rue, que les répondants identifient comme étant les vétérans. En ce qui les concerne, les répondants signalent l’importance de gagner la confiance des plus haut placés s’ils souhaitent débuter et évoluer dans la vente de stupéfiants. Lorsque la confiance est présente et que le nouveau vendeur débute ses activités, soit il s’approprie un territoire, généralement à l’intérieur de son quartier, soit on lui fournit un endroit de vente où il peut « travailler ». La présence d’un membre de la famille déjà affilié à un gang paraît faciliter le processus d’accès des nouveaux à l’activité de trafic.
Lorsque les interviewés abordent l’aspect du territoire de vente, plusieurs dimensions viennent s’y greffer : la compétition, les conflits, les interactions avec les gangs ennemis et la violence, pour ne nommer que celles-là.
Les interviewés indiquent vendre une certaine variété de drogues, le cannabis et le crack représentant les deux drogues les plus couramment citées. La marge de profits varierait, entre autres, en fonction du type de drogue vendue, du quartier et des caractéristiques de la clientèle. Cette dernière, malgré qu’elle soit diversifiée, comporte une constante : les consommateurs dépendants sont, comme plusieurs interviewés l’ont mentionné, prêts à tout pour assurer leur consommation. Les consommateurs sont ordinairement des étudiants, des propriétaires de commerces, des employés de bars, des travailleurs de la construction, des itinérants, des prostitués, des fêtards, des voyageurs de passage à Montréal.
Les répondants dénotent également la présence de policiers, agents doubles, pouvant se présenter comme clients. Ceci étant, il leur apparaît essentiel de développer des habiletés permettant de détecter la présence policière et la distinguer des clients réguliers.
Côté consommation, les interviewés affirment se limiter presqu’essentiellement à l’alcool et au cannabis. Néanmoins, plusieurs avouent avoir consommé une grande variété d’intoxicants au cours de leur vie. Plusieurs signalent qu’une trop grande consommation nuit à la vente de stupéfiants. / In a context where the gang phenomenon has become omnipresent in our neighbourhoods and represents a growing problem in several large cities in Quebec and Canada, paying particular attention to drug trafficking by members of street gangs is undoubtedly of great interest. The media strongly influences the image of gang phenomenon. As information conveyed by newspapers and news channels focus on the stereotypes associated with gangs and their behaviour, it enhances the fear that society has regarding street gangs. That being said, to shed light on gangs and their activities is an interest. We chose to focus on drug trafficking which is common in street gangs.
The main objective of this research is to obtain the most accurate description and knowledge of drug trafficking from present and former street gang members related to their knowledge of drug trafficking as a result of their membership and their involvement in street gang activities.
Drug trafficking is addressed through interviews with gang members. In total, fifteen semi-directive interviews were conducted among present and former gang members. All respondents but one were from the Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire.
Overall, this study allows us to understand that in addition to drug trafficking, gangs or gang members indulge in polymorphic criminal activities; drug trafficking is rarely the sole source of income. Moreover, drug trafficking is not an activity exclusive to street gangs. Thus, even if a number of members are involved in drug sales as a structured gang activity, it is possible for a member to sell drugs on a freelance basis while being affiliated with a street gang. It appears that most respondents are part of a clique, identify a color or a district and buy drugs from older and higher ranked members that respondents identify as veterans. Regarding the veterans, respondents indicated the importance of being trusted by the highest ranked if they wish to evolve in the drug sales market. When trust is present and the new seller begins his activities, either he takes over a turf, usually within his area, or the veteran provides a place where the new seller can "work". The presence of a family member already affiliated to a gang seems to facilitate the process of access to new trafficking activities. There are several dimensions associated with the territory aspect according to the interviewees such as: competition, conflict, interactions with rival gangs and violence, to name a few.
Members indicate selling a variety of drugs, cannabis and crack representing the two most commonly cited drugs. The profit margin varies among the type of drugs sold, the district and of customers’ characteristics. The customers, although diverse in nature, have something in common: addicted customers, as several interviewees have mentioned, are desperate to ensure their consumption. These are typically homeless, prostitutes, bars’ employees, partygoers and foreigners/ travellers. Respondents also indicate the presence of undercover police officers, which may arise as customers. Thus, it is essential to develop skills allowing them to distinguish the undercover police officers from regular customers.
Regarding drug use, respondents assert themselves using mostly alcohol and cannabis. However, several admitted to having used a large variety of intoxicants during their lives.
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Un portrait du trafic de drogues fait par les membres de gangs de rue à MontréalPigeon, Jonathan 04 1900 (has links)
L’image qu’a la population du phénomène des gangs est fortement influencée par les médias. Les informations véhiculées par les journaux et par les canaux de nouvelles mettent généralement l’emphase sur les stéréotypes associés aux gangs et aux comportements de ces derniers. Ceci a pour conséquence de rehausser la crainte que développe la population à l’endroit des gangs de rue. Dans un contexte où le phénomène des gangs paraît devenu omniprésent dans nos quartiers, nos villes et représente une problématique en expansion dans plusieurs grandes villes du Québec et du Canada, une attention particulière portée au trafic de drogues fait par les membres de gangs de rue, reconnu par plusieurs comme la principale activité des gangs de rue, revêt sans nul doute un grand intérêt.
Obtenir la description la plus précise possible, faite par des membres ou d’ex-membres de gangs de rue, à partir de leurs connaissances concernant le trafic de drogues étant donné leur appartenance et leur implication dans les activités d’un gang de rue et, le cas échéant, le trafic de drogues effectué par ce dernier, représente l’objectif principal de la présente étude.
C’est par le biais d’entrevues avec les principaux concernés que le trafic de drogues fait par les membres de gangs est abordé. Au total, quinze entrevues semi-directives ont été réalisées auprès de membres et ex-membres de gangs de rue, tous – à une exception près - pris en charge au Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire.
Globalement, il ressort de cette étude qu’en plus du trafic de stupéfiants, les gangs ou les membres de gangs s’adonneraient à une délinquance polymorphe, le trafic étant rarement l’unique source de revenus du gang ou du membre. De plus, le trafic de stupéfiants ne serait pas une activité exclusive aux gangs de rue auxquels appartiennent les membres interviewés. Ainsi, même si l’on retrouve un certain nombre de membres participant à la vente comme activité structurée d’un gang, il est possible pour un membre d’effectuer de la vente de drogues de façon indépendante, tout en étant affilié à un gang de rue. Il appert que la plupart des interviewés font partie d’une clique, s’identifient à une couleur ou à un quartier, et s’approvisionnent en drogues auprès de membres plus âgés et hauts placés dans la structure des gangs de rue, que les répondants identifient comme étant les vétérans. En ce qui les concerne, les répondants signalent l’importance de gagner la confiance des plus haut placés s’ils souhaitent débuter et évoluer dans la vente de stupéfiants. Lorsque la confiance est présente et que le nouveau vendeur débute ses activités, soit il s’approprie un territoire, généralement à l’intérieur de son quartier, soit on lui fournit un endroit de vente où il peut « travailler ». La présence d’un membre de la famille déjà affilié à un gang paraît faciliter le processus d’accès des nouveaux à l’activité de trafic.
Lorsque les interviewés abordent l’aspect du territoire de vente, plusieurs dimensions viennent s’y greffer : la compétition, les conflits, les interactions avec les gangs ennemis et la violence, pour ne nommer que celles-là.
Les interviewés indiquent vendre une certaine variété de drogues, le cannabis et le crack représentant les deux drogues les plus couramment citées. La marge de profits varierait, entre autres, en fonction du type de drogue vendue, du quartier et des caractéristiques de la clientèle. Cette dernière, malgré qu’elle soit diversifiée, comporte une constante : les consommateurs dépendants sont, comme plusieurs interviewés l’ont mentionné, prêts à tout pour assurer leur consommation. Les consommateurs sont ordinairement des étudiants, des propriétaires de commerces, des employés de bars, des travailleurs de la construction, des itinérants, des prostitués, des fêtards, des voyageurs de passage à Montréal.
Les répondants dénotent également la présence de policiers, agents doubles, pouvant se présenter comme clients. Ceci étant, il leur apparaît essentiel de développer des habiletés permettant de détecter la présence policière et la distinguer des clients réguliers.
Côté consommation, les interviewés affirment se limiter presqu’essentiellement à l’alcool et au cannabis. Néanmoins, plusieurs avouent avoir consommé une grande variété d’intoxicants au cours de leur vie. Plusieurs signalent qu’une trop grande consommation nuit à la vente de stupéfiants. / In a context where the gang phenomenon has become omnipresent in our neighbourhoods and represents a growing problem in several large cities in Quebec and Canada, paying particular attention to drug trafficking by members of street gangs is undoubtedly of great interest. The media strongly influences the image of gang phenomenon. As information conveyed by newspapers and news channels focus on the stereotypes associated with gangs and their behaviour, it enhances the fear that society has regarding street gangs. That being said, to shed light on gangs and their activities is an interest. We chose to focus on drug trafficking which is common in street gangs.
The main objective of this research is to obtain the most accurate description and knowledge of drug trafficking from present and former street gang members related to their knowledge of drug trafficking as a result of their membership and their involvement in street gang activities.
Drug trafficking is addressed through interviews with gang members. In total, fifteen semi-directive interviews were conducted among present and former gang members. All respondents but one were from the Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire.
Overall, this study allows us to understand that in addition to drug trafficking, gangs or gang members indulge in polymorphic criminal activities; drug trafficking is rarely the sole source of income. Moreover, drug trafficking is not an activity exclusive to street gangs. Thus, even if a number of members are involved in drug sales as a structured gang activity, it is possible for a member to sell drugs on a freelance basis while being affiliated with a street gang. It appears that most respondents are part of a clique, identify a color or a district and buy drugs from older and higher ranked members that respondents identify as veterans. Regarding the veterans, respondents indicated the importance of being trusted by the highest ranked if they wish to evolve in the drug sales market. When trust is present and the new seller begins his activities, either he takes over a turf, usually within his area, or the veteran provides a place where the new seller can "work". The presence of a family member already affiliated to a gang seems to facilitate the process of access to new trafficking activities. There are several dimensions associated with the territory aspect according to the interviewees such as: competition, conflict, interactions with rival gangs and violence, to name a few.
Members indicate selling a variety of drugs, cannabis and crack representing the two most commonly cited drugs. The profit margin varies among the type of drugs sold, the district and of customers’ characteristics. The customers, although diverse in nature, have something in common: addicted customers, as several interviewees have mentioned, are desperate to ensure their consumption. These are typically homeless, prostitutes, bars’ employees, partygoers and foreigners/ travellers. Respondents also indicate the presence of undercover police officers, which may arise as customers. Thus, it is essential to develop skills allowing them to distinguish the undercover police officers from regular customers.
Regarding drug use, respondents assert themselves using mostly alcohol and cannabis. However, several admitted to having used a large variety of intoxicants during their lives.
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