Cette étude fait un examen théorique et empirique approfondi des effets de l'intégration économique régionale dans un espace en développement. En prenant le cas de la SADC (Southern African Developpment Community - Communauté des Etats de l'Afrique australe), l'objet est de vérifier si cette coopération Sud-Sud vérifie un ensemble des effets attendus de la régionalisation, à savoir, la création et la déviation de commerce, l'attractivité des investissements directs étrangers, la croissance endogène régionalisée et la synchronisation de l'évolution des économies intégrées. Après avoir présenté la trajectoire du régionalisme austral et les difficultés ainsi que les asymétries des gains liés à ce regroupement basé sur l'hétérogénéité des pays, nous montrons ensuite que l'intégration économique de la SADC génère des effets de création de commerce qui ne découlent pas forcément des effets de détournement, pour cause de raison structurelle. En effet, la SADC est un bloc commercial dont la structure productive ne permet pas de détourner ses échanges avec l'Extérieur, même si certains de nos résultats estiment un léger effet de détournement de commerce de la zone. Dans un autre contexte, nous justifions économétriquement que la SADC est un argument crédible en matière d'attractivité des investissements directs étrangers. La région a fait des efforts pour rendre ses économies attractives. Nos résultats montrent que l'intégration pourrait expliquer les 1/3 des IDE entrants au sein de la région depuis la refondation de l'organisation australe. Le reste des flux entrants serait dû aux effets spécifiques nationaux. On retient également de cette étude que la constitution d'un capital spatial austral semble valider l'hypothèse d'une croissance endogène régionalisée. Autrement dit, la SADC en tant qu'organisation régionale et spatiale serait un facteur de croissance économique pour les pays membres. Les principaux effets induits par la création du bloc austral (créations commerciales et flux des IDE, etc.) ont un impact favorable sur le PIB/tête des pays. Ceci nous amène alors à vérifier si les différents effets issus de la régionalisation australe permettent de surcroît la synchronisation des économies membres dans l'esprit de la théorie de l'endogénéité des critères de la ZMO. D'après nos estimations et nos résultats, il ressort que la teneur de ces effets est insuffisante pour permettre une même trajectoire convergente des économies de la SADC. Cependant, certains signes empiriques montrent que la SADC est une zone disposée à endogénéiser les critères d'optimalité en termes de convergence économique. Autrement dit, elle semble répondre à l'argument de Frankel et Rose (1998), puisque l'effet commercial a un signe négatif malgré le fait qu'il ne soit pas significatif. Enfin, contrairement à ce que l'on peut croire, la création d'une union monétaire au sein de la SADC n'est pas forcément favorable à la synchronisation de l'évolution des économies membres si l'on tient compte de l'évolution actuelle des choses.

Cette thèse a pour objectif d'analyser et d'identifier les effets des investissements directs étrangers (IDE) sur le marché du travail français. Le premier chapitre dresse un état des lieux de la littérature récente sur cette question. Les autres chapitres analysent empiriquement et théoriquement l'effet des IDE sur le marché du travail. A l'aide de données récentes et détaillées sur les firmes et les employés français, plusieurs aspects du marché du travail sont abordés. Dans un premier temps, la thèse analyse l'effet des IDE sur l'emploi (chapitre 2), puis s'intéresse à leurs effets sur les salaires français (chapitre 3). Le chapitre 4 quant à lui, identifie un canal potentiel par lequel l'IDE affecterait le marché du travail. Ce canal est le changement organisationnel au sein de la maison mère. Enfin, le chapitre 5 identifie les conséquences du changement organisationnel en terme de mobilité de la main d’œuvre au sein des firmes multinationales. Les résultats montrent un effet sélectif de l'IDE sur l'emploi et les salaires. Seuls les IDE vers un pays à bas salaires affectent le marché du travail et seuls les cadres sont impactés positivement par les stratégies d'implantation à l'étranger des firmes. L'emploi semble être la variable d'ajustement en marge extensive, alors que les salaires s'ajustent en marge intensive. Les IDE sont également responsables d'un changement organisationnel au sein de la maison-mère, provoquant d'une part, un déplacement de l'autorité du chef d'entreprise vers les cadres et d'autre part, une augmentation de la mobilité des travailleurs qualifiés au sein de la firme. / This thesis aims to analyze and identify the effects of outward foreign direct investment (FDI) on the French labor market. The first chapter provides an overview of the recent literature on this topic. The other chapters of the thesis analyze empirically and theoretically the effect of FDI on the labor market. Thank to recent and detailed data on French firms and employees, the thesis looks at several aspects of the labor market. First, the study starts by analyzing the effect of FDI on employment (chapter 2) and then looks at the effects on French hourly gross wages (chapter 3). Chapter 4 identifies one possible channel through which FDI affects the labor market, which is organizational change. Finally, Chapter 5 identifies the impact of organizational change on labor mobility within multinational companies. The results show a selective effect of FDI on employment and wages. Only FDI to low-wage countries affect the labor market and only managers' employment is positively affected by offshoring strategies of their firm. Results also show that employment is the main adjustment variable at the extensive margin, while wage is the main adjustment variable at the intensive margin. Results of chapter 4 and 5 highlight the role of FDI on organizational change within the mother company, which is materialized on the one hand, by a decentralization of authority from the CEO to managers and, on the other hand, by an increase of inhouse labor-mobility of skilled workers.