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La défense du territoire en Iran nord-oriental (Khorassan-Transoxiane) IXe-XIe siècle / Defence of the territory in north-east Iran (Khorassan-Transoxiana) in the 9th-11th centuriesRhoné, Camille 17 May 2013 (has links)
La défense du territoire dans l’Iran nord-oriental des IXe-XIe siècles est abordée à la fois comme pratique - à travers l'étude des fortifications et de la mobilisation de combattants-, et comme motif rhétorique. Elle apparaît d'abord dans les textes comme un outil de légitimation politique pour les émirs et sultans qui s'emparent d'un pouvoir indépendant au Khorassan et/ou en Transoxiane. Ces derniers justifient leur pouvoir à l'égard du califat et. des populations locales -élites et .gens du commun- en invoquant leur, rôle de défenseurs du Dâr al-islam face à l'Ennemi turk. La conjugaison de la doctrine du jihad et de l’épopée opposant Iran et Turan permet d'ériger le Turk en incarnation de l'Ennemi. Cette construction rhétorique repose a priori sur l'idée d'une frontière unique, longiligne et hermétique faisant face aux steppes du nord- est. Or, une analyse plus serrée des processus et des pratiques de mise en défense, à travers les données archéologiques et textuelles, révèle que cette construction dissimule trois éléments : en premier lieu, les relations avec les Turks sont souvent faites de cohabitation. Ensuite, la priorité est souvent accordée à la protection des échanges et du fonctionnement de l'économie, plutôt qu'au jihad. Enfin, contrairement à leur image idéale de héros protecteur, les dirigeants sultaniens partagent la pratique défensive avec le reste de la population, y compris avec des combattants ne faisant pas partie des armées étatiques. Dans un contexte où les tensions politiques, sociales et territoriales sont récurrentes, la défense est surtout dirigée contre des coreligionnaires musulmans, à toutes les échelles spatiales, en dépit du discours unificateur des émirs. / Defence of territory in north-east Iran in the 9th-11 th centuries is broached both as a practice –through a study of fortifications and of fighters' mobilization-, and as a rhetorical object. It first appears in texts as a tool of political legitimation for emirs and sultans who seize independent power in Khorassan and/or Transoxiana. They justify their own power in the eyes of the caliph and of local populations -élites and ordinary people- by putting forward their role as defenders of Dar al-islam from the turkish Enemy. The union of jihad doctrine and of the epic in which Iran and Türan are face-to-face permits to make Turks the incarnation of the Enemy. This rhetorical construction is based on the idea of a one, slender and tight frontier facing the steppes of north-east. But a thorough analysis of process and practices of defending the territory, through archeological and textual sources, shows that this construction conceals three elements : first, relations with turkish people are often made of cohabitation. Second, usually priority goes to protecting exchanges and keeping economy in working order, rather than to performing jihad. Third, in spite of their idealized image of protecting heroes, emirs and sultans have to share the practice of defence with the entire population, including fighters who do not belong to state armies. In a context where political, social and territorial tensions are recurrent, defence is directed above all against muslim co-religionisrs, at every spatial scale, in spite of the unifying propaganda of emirs.
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