Logiquement et selon une praxis courante, une didactique se structure à partir d'un apprentissage spécifique qui s'enracine dans une vision de l'homme et de l'apprentissage. Selon cette vision, une didactique ne peut vraiment s'élaborer sans assurer, au préalable, ce double point de départ de sorte que toute opérationnalisation qui ne se rattacherait pas à ces prémices risquerait l'amateurisme et la stérilité. Dans un effort de confrontation à cette nécessité de clarifier ses objectifs et de légitimer sa présence dans le milieu scolaire, la catéchèse affirme dans Voies et Impasses I, (1974) entre autres, sa prétention de participer à la formation de la personne humaine de façon spécifique, unique et irremplaçable en prenant en charge la dimension religieuse qu'elle postule. Cette prétention qui prend partie pour un développement optimal de la personne ne cerne pas pour autant le type d'apprentissage que la catéchèse se reconnaît comme spécifique et de sa seule compétence. A l'analyse, ce point demeure obscur dans toute l'organisation didactique de cette discipline qui revendique son indispensabilité dans l'acheminement de l'homme vers un plus-être. De son côté, la psychologie humaniste semble reconnaître à l'homme la capacité naturelle à intervenir dans sa propre croissance. Plusieurs données tirées d'expériences diverses révèlent la présence d'un fonctionnement particulier de croissance chez l'homme qui pourrait fort bien rendre compte de cette capacité naturelle à un développement optimal. La transcendance de soi ne serait-elle pas alors un phénomène de croissance vers où convergent différents apprentissages, et la dimension religieuse ne se retrouverait-elle pas dans le phénomène de transcendance? La poursuite d'une telle réflexion exige avant tout l'étude approfondie de la transcendance de soi comme phénomène de croissance optimale de l'homme. Tel sera donc l'objet de cette recherche, reportant à une étude ultérieure l'examen des relations possibles entre ce phénomène et la dimension religieuse. Nous aborderons donc l'étude de la transcendance de soi en fixant particulièrement notre attention sur les aspects qui semblent les plus pertinents à la préoccupation de fond qui a suscité l'intérêt de cette question. Dans un premier chapitre, nous définirons le problème relatif à la transcendance de soi. Dans le chapitre suivant, nous délimiterons les cadres de cette recherche et nous formulerons les objectifs que nous entendons poursuivre. Dans une première partie, nous ferons, en trois chapitres distincts, une étude théorique de ce phénomène, considérant successivement les postulats de la transcendance de soi, ses manifestations comme phénomène, son organisation interne. Dans une deuxième partie, nous ferons une approche expérientielle de la transcendance de soi. Dans les quatre chapitres de cette seconde partie, nous traiterons les points suivants: nous élaborerons le construit théorique de cette approche; nous en déterminerons la méthode; nous présenterons les résultats obtenus que nous analyserons sous différents aspects; nous dégagerons l'interprétation de ces résultats qui nous conduira, finalement, aux conclusions de cette recherche. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014