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Vers une théorie du contre-texte : la subversion formelle dans l'oeuvre de Monique Wittig.Bourque, Dominique. January 2000 (has links)
La subversion des formes littéraires apparaît d'emblée à la lecture des quatre livres que Monique Wittig a publiés, entre 1964 et 1985, aux Éditions de Minuit. Dans L'Opoponax, Les Guérillères, Le Corps lesbien et Virgile, non , l'auteur aborde de front des thèmes provocateurs, utilise les pronoms de manière inhabituelle, fond les citations et les dialogues dans le texte, coupe celui-ci à intervalles réguliers par des listes de mots ou de noms, scinde le pronom «je» (j/e) et ses dérivés («m/e», «m/on», etc.), bouscule la syntaxe, invente de nouveaux mots, joue avec les caractères typographiques et bafoue même les règles de ponctuation.
L'objectif ici, en regard de cette subversion affichée, est de saisir son fonctionnement, c'est-à-dire de découvrir ses articulations, sa portée réelle et son originalité, de manière à proposer la notion de «contre-texte». Ce projet représente un défi de taille, dans la mesure où les ouvrages de référence sur la subversion littéraire manquent à l'appel: les recensions de procédés subversifs ou de concepts les concernant n'existent pas encore. En outre, l'oeuvre de Monique Wittig s'avère, à l'examen, beaucoup plus dense et complexe que le ludisme qui caractérise également ses textes ne le laisse paraître.
Dans un premier temps, il s'agit donc de procéder à une enquête historique de manière à repérer les outils et les approches nécessaires à l'analyse de la subversion propre à l'oeuvre de Monique Wittig. Cette enquête cerne les deux stratégies centrales qu'utilise l'auteur, à savoir l'intertextualité et l'interdiscursivité. Mises en lumière à partir des rares théories de la subversion littéraire proposées jusqu'ici, notamment par Mikhaïl Bakhtine et Julia Kristeva, ces stratégies sont alors redéfinies en fonction du corpus. La suite de l'étude porte sur la façon dont elles fonctionnent dans l'oeuvre.
La subversion intertextuelle se manifeste au sein de deux réseaux d'hybridation. Le premier, baptisé hybridation radicale , traverse l'ensemble de l'oeuvre et lie les formes épique et lyrique de manière à trafiquer les pôles architextuels du roman. Le second, appelé hybridation structurale , concerne chaque oeuvre et rassemble des citations diverses de manière à courtcircuiter les structures des genres romanesques canoniques. Si Monique Wittig s'attaque plus particulièrement à la forme du roman, c'est parce que celui-ci accueille l'ensemble des textes de la culture occidentale et occupe désormais un statut dominant sur la scène littéraire.
La subversion interdiscursive apparaît, quant à elle, dans l'élargissement du dialogisme bakhtinien aux pronoms et aux structures narratives, de manière à brouiller les frontières hiérarchiques qui séparent encore les catégories de la personne et les genres littéraires écrits et oraux. Elle permet la décontextualisation des paroles autoritaires et l'articulation de paroles censurées par des personnages normalement stéréotypés ou absents du système de représentation occidental, comme les enfants, les militantes et les lesbiennes.
En combinant ces deux grandes stratégies de l'intertextualité et de l'interdiscursivité, le «contre-texte» formalise un vouloir-savoir, une enquête cognitive. Issu du désir de combler une lacune, une absence de mots, il est lui-même lacunaire, plein de trous entre les courts textes qui le composent, dans les blancs concrets de la page, la disparition des virgules et les interruptions qui le laissent toujours inachevé, ouvert à l'interaction.
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Writing lives of addiction: A context for literary biography and criticism.MacGregor, Catherine. January 2000 (has links)
This thesis presents a series of case studies demonstrating that literary biography and literary criticism concerning writers who abused alcohol or who lived in relationships with those who abused alcohol can be enriched by an interdisciplinary appreciation of contemporary addiction theory. It begins with an overview of the various constructions of addiction to alcohol and to other substances and activities, ways of thinking about harmful dependencies which have dominated Western attitudes since the eighteenth century. It then identifies the directions current addiction research and therapy have taken and focuses particularly on the paradigm in most frequent clinical use today; that is, the understanding of alcohol addiction as a disorder not merely of the individual subject but of a constellation of codependent relationships. Literary biography has all too often either trivialized or sensationalized the addictions of writers and their families, and in doing so, has made it difficult for critics to address textual questions which could be resolved more appropriately with a sensitivity to addiction theory in general and to the circumstances of the writer's life in particular. To demonstrate that current thinking about alcoholism and codependency provides a valid way to read works by writers who were either alcoholic themselves or who lived in domestic relationships with alcoholics, it presents "case studies" from eras prior to our own and argues that authorial anxiety about alcohol abuse and addiction was not only a significant factor in the production of the texts but in the preoccupations within the works themselves in ways which repay close reading. It provides readings of well-known nineteenth and twentieth-century novels: Anne Bronte's The Tenant of Wildfell Hall, Dostoevsky's Crime and Punishment, Malcolm Lowry's Under the Volcano, and Evelyn Waugh's The Sword of Honour trilogy. In doing so, it seeks to demonstrate that anxiety about alcohol abuse in the context of marriage and parent-child relationships is a recurring and meaningful element, attention to which deepens a reader's appreciation of the writers' theme and technique and, moreover, challenges-or complements, in unexpected ways-insights from more conventional criticism.
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Jorge Semprun : la créance du témoignage.Sagarra Martin, Catalina. January 2001 (has links)
Dans cette analyse, nous nous sommes penchée sur l'oeuvre romanesque de Jorge Semprun, de son premier roman Le Grand Voyage à sa dernière publication en 1998, Adieu, vive clarté .... Parce que l'ensemble de cette oeuvre se présente comme une autofiction qui veut témoigner de l'Histoire que l'homme a traversée, nous nous sommes posée un certain nombre de questions quant au droit à l'énonciation dont se réclame le témoin de ces fictions et à la validité qu'il faut lui reconnaître compte tenu, précisément, du genre. Pour être à même de saisir les lieux énonciatifs qui traversent l'oeuvre, nous avons tout d'abord fait un survol des circonstances géopolitiques dans lesquelles J. Semprun s'est débattu. Cet homme est sorti de son adolescence par les durs chemins de l'exil. Il a dû faire face à une langue qu'il ne connaissait pas et surmonter cette première barrière communicationnelle à laquelle la dictature de Franco avait acculé tant de réfugiés espagnols.
Mais la France n'était pas le refuge idéal, car quelques années plus tard, l'invasion allemande renversait la tranquille mais fragile démocratie française. Semprun, qui s'était alors parfaitement intégré linguistiquement parlant, s'engageait dans la résistance. Capturé par la Gestapo, il sera déporté à Buchenwald. À la libération, il comprend très vite que, dans son cas, il ne s'agissait pas d'être rapatrié, puisqu'il n'est pas Français; il recouvrait tout bonnement le statut de «réfugié politique espagnol» qui lui était échu à son premier exil. De retour à Paris, il se lance dans une seconde résistance, au sein du Parti Communiste Espagnol, pour combattre la dictature qui fait encore des ravages en Espagne. Semprun poursuit sa lutte clandestine jusqu'en 1964, année où, accusé de révisionniste avec Fernando Claudin, il est expulsé du parti. Quelques années avant cette scission, sans doute par instinct de survie prémonitoire, Semprun s'était mis à l'écriture de son premier roman, qui paraissait en 1963.
Dans tous ses romans, le lecteur peut reconnaître les temps et les lieux que l'auteur a traversées au cours de sa vie, même si la narration fait aussi état des réflexions qu'ils a alimentées par son expérience. Cet aspect de l'oeuvre nous semble important pour comprendre la portée du témoignage. (Abstract shortened by UMI.)
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Temporalidad y ética en Mañana en la batalla piensa en mí, de Javier Marías.Lemaître, Michèle. January 2000 (has links)
Javier Marias' work, which belongs to the so-called "Nueva Narrativa espanola", has rapidly gained the attention of the critics and scholars alike. Nevertheless, the studies relating specifically to Manana en la batalla piensa en mi remain so far fragmentary and often limited to the thematic aspects of the novel. The objective of this thesis is to conduct an in-depth analysis of one of the themes underscored by the critics---time---in its three semiotic aspects (syntactic, semantic and pragmatic), in an attempt to bring into light the relationship between the temporal and ethical dimensions of the novel. Thus, after chapter one, which establishes the theoretical framework of the study, chapter II is devoted to the presentation of the history and its narrator. This preparatory work allows then a detailed analysis of the syntactic aspect of time, consistent with the structural approach of Gerard Genette (chap. III) and Paul Ricoeur's definition of the "fictive experience of time", which is then confronted to the ethical stand of our contemporary world (semantic and pragmatic aspects, chap. IV). The study reveals how the constant ambivalence inherent in time reflects itself in the deep structure of the novel and in its principal character. The main conclusion of the study corroborates the theoretical assumption of Paul Ricoeur concerning the function of the structural configuration of time in the novel, which is to articulate a temporal experience in the fictive world projected by the text which in this case entails ethical relativity. Also, its confrontation with our real world suggests the postmodern nature of the novel.
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Concepts of marriage in the fiction of Virgina Woolf, Nella Larsen, and Dorothy Allison.Rosenthal, Anne. January 2000 (has links)
This thesis examines concepts of marriage in one representational work each by Virginia Woolf, Nella Larsen, and Dorothy Allison. I explore gender, race, class, sexual orientation, and female sexuality as categories governed by ideological impositions that in turn influence subjectivity and thus marital arrangements. I demonstrate that the characters' choice to submit to or to resist ideological constraints on these categories provide for an either open or closed concept of marriage. While Woolf proposes a performativity, or open concept of marriage, Larsen and Allison warn against marital performance, or a death-like/closed concept of marriage. The three authors show that their female characters' choices are limited as their existence in a patriarchal, racist, sexist, and heterosexist society grants them Selfhood (only) through marriage and married motherhood. Woolf, Larsen, and Allison illustrate clearly that to allow for an open subject formation it is necessary to de-ideologize the afore-mentioned categories, and to challenge destructive/closed concepts of marriage.
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Taking the repeats: Modern American poetry in imitation of eighteenth-century musical forms.Richardson, C. Scott. January 2001 (has links)
This dissertation surveys the various efforts by modern American poets to imitate the repetitive structures of eighteenth-century instrumental music, setting in a wider historical context some of the central achievements of the twentieth-century long poem, as well as offering readings of some lesser-known but interesting works that draw on musical structures and processes as their formal models. The introduction examines why such disparate poets have wished to organize their work through some analogue to musical form. Taking their cues from western instrumental composition, writers have let the shapes of their poems be determined not by the demands of narrative for succession or the demands of discursive argument for progressive development but instead by music's repetitive imperative. In musical structures such as the variation set, the fugue, and the sonata, poets found constructive techniques congenial to the twentieth-century mind. Eighteenth-century musical genres can be seen as anticipating in a remarkable manner modern ideas concerning the circular patterns of thought and experience. The first chapter examines poetry modeled on the variation set, surveying works by Randall Jarrell, Wallace Stevens, Harry Mathews, Charles Olson, and Frank O'Hara. The second chapter deals with poetic fugues, including works by May Sarton, William Bronk, Weldon Kees, Delmore Schwartz, and Sylvia Plath. It also examines the validity of fugal analogies at both the macro- and micro-level of analysis in two key modern long poems, Ezra Pound's Cantos and Louis Zukofsky's "A". The final chapter examines poetic versions of sonata forms, including the sonata-based genres of symphony and quartet. It deals with works by Donald Justice, Conrad Aiken, John Gould Fletcher, Stevens, W. C. Williams, and John Ashbery. T. S. Eliot is central to the discussion: the chapter reexamines the validity of musical analogy in relation to Four Quartets and places Eliot's achievement in historical context, as a culmination of earlier currents and as a dominant presence in later musically-patterned poetry.
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L'érotisme au féminin : le corps jouissif de la femme.de Bellefeuille, Josée. January 2001 (has links)
L'imaginaire érotique féminin a longtemps été nié par la société androcentrique. Pendant de nombreux siècles, l'homme s'est posé comme l'universel, c'est-à-dire l'unique point de référence en matière de connaissances, de langage et de symbolique, s'appropriant ainsi tout discours en matière de sexualité. Les femmes n'ont donc eu d'autre choix que d'endosser un univers érotique masculin, où elles se voient attribuer le rôle de l'Autre, consistant à combler les attentes et à répondre aux besoins de l'homme.
C'est par la prise de conscience de la différence entre les hommes et les femmes, notamment au niveau du corps sexué, que ces dernières revendiquent une valorisation de la jouissance proprement féminine. Dès lors, la prise de parole et son corollaire, l'écriture, deviennent une stratégie efficace afin de mener les femmes jusqu'à l'expression assumée de cette différence.
Par l'écriture, les femmes se libèrent des stéréotypes limitatifs dans lesquels les hommes les ont emprisonnées. Il leur est maintenant possible de se dire en tant qu'êtres d'esprit et de chair. Cette prise de parole leur ouvre les portes d'un domaine, qui jusqu'à tout récemment était réservé aux hommes. En se posant comme Sujets, les femmes se donnent la liberté de conceptualiser l'univers dans lequel elles vivent, de le remettre en question et finalement d'en inventer un qui soit plus près de leur vision du monde en faisant preuve d'originalité et de création. C'est dans cet esprit qu'a été élaborée cette thèse, c'est-à-dire un acte de création, une production érotique qui se veut la manifestation du désir et du plaisir au féminin.
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Corps imaginaire et dévoration dans les oeuvres de Michel Tournier.Melançon, Christiane. January 1996 (has links)
La presente these a pour objet de proceder a la recension systematique des figures dites "de devoration" dans l'oeuvre de l'ecrivain francais Michel Tournier et de les situer a leur juste place--fondamentale--dans le corps imaginaire qui y prend forme. Le corps saisi dans la perspective du social et de l'imaginaire permet d'illustrer precisement et efficacement le mode de presence des figures de devoration dans les romans de l'auteur. Notre projet consiste ainsi a parcourir les differents traces qui relient, dans une interdependance constante, les espaces definis par la sociocritique (rapports sociaux et ideologie alimentaire) et leur projection dans l'imaginaire (structures anthropologiques symboliques et mythologiques). Les theses recentes sur la sociologie du corps, notamment les travaux de Berthelot, de Vigarello, de Dostie et surtout ceux de David Le Breton nous permettent de voir comment le corps se donne a lire, comment il devient discours. Considerant Le Roi des Aulnes comme oeuvre matrice, nous en faisons d'abord une etude approfondie, accompagnee ensuite de comparaisons avec les autres textes du corpus. Notre travail ne vise pas la recension et l'analyse de l'objet alimentaire dans les societes decrites dans le texte. En realite, notre these est tout autre: l'ecriture de Michel Tournier serait un art de la faim. Nous interrogeons ainsi les relations etabliee par l'auteur entre une fonction du corps--la devoration--et l'ensemble des comportements des personnages dans l'espace social ou ils sont representes. La devoration devient alors un parcours d'analyse privilegie, la dimension ogresque des personnages appelant un foisonnement d'interpretations que nous permettent de reunir la sociologie et les etudes ayant le corps comme objet. Toutes ces observations, reflexions et demonstrations nous permettent ainsi de confirmer la valeur structurante des schemas de devoration dans les corps imaginaires tournieriens. A l'art de la faim vient ainsi correspondre un corps de mots conferant a l'ensemble le statut de veritable structure ou regime de l'imaginaire. (Abstract shortened by UMI.)
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Rachilde et la subversion parodique.Mitsis, Ifiyeneia Marjorie. January 1996 (has links)
La problematique soulevee dans cette these est celle de la subversion parodique dans l'ecriture de deux romans de Rachilde (nee Marie Marguerite Eymery, 1860-1953): La Marquise de Sade (1887) et La Jongleuse (1900). On n'a pas toujours reconnu l'element subversif de l'oeuvre de Rachilde. Par consequent, les contemporains de Rachilde et, par la suite, les critiques et d'autres personnes ont juge Rachilde et ses romans scandaleux et pervers. A la lumiere des critiques feministes et des theories de Mikhail Bakhtine, linguiste et theoricien russe, nous proposons une relecture de La Marquise de Sade et de La Jongleuse afin d'en mettre en evidence la dimension subversive et parodique. Ces deux romans sont, selon Claude Dauphine, l'auteur d'une biographie et de plusieurs articles sur Rachilde, deux jalons de l'oeuvre rachildienne et meritent qu'on les redecouvre au lieu de les recouvrir d'injures et de poussiere. Etudier la subversion chez Rachilde, c'est etudier le pouvoir du langage et comment il influence et est influence par les discours qui l'entourent. (Abstract shortened by UMI.)
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Textual design and moral response in three novels by Mordecai Richler.Robbeson, Angela. January 1994 (has links)
This thesis analyzes the effects of the design strategies Mordecai Richler employs in three novels--Son of a Smaller Hero (1955), The Apprenticeship of Duddy Kravitz (1959), and St Urbain's Horseman (1971)--with a view to exploring his thematic concern with morality in the modern world. After briefly examining some of the inadequacies of an exclusively text-centred critical approach to Richler's fiction--a critique informed by the writings of Wolfgang Iser--the thesis outlines and then applies an alternative reading model that emphasizes the role of textual design and reader response in the production of literary meaning. The Introduction outlines Iser's theories of the reading process and the role of the implied reader. The ensuing three chapters explore the effects on readers of the design strategies of the three novels. These novels form a group that traces the life of one man, exploring the various moral dilemmas he faces on the journey from youth to adulthood. Thus, Richler's novels encourage readers to formulate and to defend their own moral positions in relation to the fictional worlds and characters while reflexively enacting the difficulty of making moral judgments.
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