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L'oeuvre poétique de Karl Wolfskehl (1869-1948) : de la vocation littéraire à la révélation prophétique / The poetry of Karl Wolfskehl (1869-1948) : from literary vocation to prophetic revelationSchott, Sonia 24 November 2017 (has links)
La problématique essentielle qui sous-tend l’existence du poète Karl Wolfskehl (1869-1948) est celle d’un sentiment de double appartenance car il est Juif et Allemand. Sa vocation poétique connaît deux moments décisifs : la rencontre en 1897 avec Stefan George, le chef de file du symbolisme allemand dont il devient l’ami fidèle et le fervent disciple, lui permet de travailler ses poèmes comme un matériau précieux, la langue des poèmes n’étant asservie à d’autre fin qu’elle-même. Puis le triomphe du nazisme en Allemagne en 1933 contraint Wolfskehl à partir d’abord en Italie puis en Nouvelle-Zélande, où il demeure jusqu’à sa mort en 1948. Cet exil suscite chez Wolfskehl une crise existentielle sans précédent et un renouveau dans l’écriture : à la quête de perfection formelle succède une poésie religieuse ancrée dans le judaïsme et que Wolfskehl place sous le signe de Job.L’ensemble de l’œuvre de Karl Wolfskehl se distingue de par sa tonalité mystique. L’objet de notre recherche est de prendre en compte les rapports entre poésie et religion pour tenter de caractériser l’art poétique de l’auteur. Nous nous concentrons sur les évolutions de la notion de prophétie dans l’œuvre de Wolfskehl pour aborder tout autant l’héritage hölderlinien du poeta vates que celui des prophètes bibliques (nebiim). En articulant notre réflexion autour du principe dialogique (Buber) et en interprétant la manière dont l’œuvre littéraire transforme les symboles de la kabbale (Scholem), nous montrons que les poèmes sont le théâtre d’un affrontement dialectique entre l’humain et le divin où se révèle une herméneutique de la souffrance. On peut alors déterminer les enjeux philosophiques et historiques de l’autofiction du poète en Job, la poésie de Wolfskehl se proposant à la fois de penser « l’excès du Mal » (Nemo) et d’interpréter le destin du peuple juif (Susman). / The existence of the poet Karl Wolfskehl is characterised by the feeling of a double identity, for he is both Jewish and German. The two decisive moments of his poetic vocation are his meeting in 1897 with Stefan George, one of the leaders of German symbolism; he became his faithful friend and devoted disciple. This encounter allowed him to consider his poems as precious material, with no other goal than language per se. The second point is that, due to the outcome of Nazism in Germany in 1933, he had to exile himself to Italy then to New-Zealand, where he stayed until his death in 1948. This exile is at the root of an unprecedented existential crisis and of a renewal in his writing: from a quest of formal perfection he reaches a religious poetry anchored in Judaism assimilated to the persona of Job. The whole work is infused with a mystical tone. Our research aims to try to account for the relationship between poetry and religion in order to characterize the poetic art of the author. We focus on the evolutions of the notion of prophecy in the work of Wolfskehl, so as to deal with both the holderlinian heritage of poeta vates and that of the biblical prophets (Nebiim). By concentrating on the dialogical principle (Buber) and by interpreting the way the literary work transforms the symbols of the Kabbala (Scholem), we will show that the poems are the scene of a dialectic confrontation between the human and the divine, which reveals a hermeneutic of suffering. From a philosophical and historical point of view, we question the identification of the poet with Job in so far as Wolfskehl’s poetry reflects the excess of evil (Nemo) while allowing to interpret the destiny of the Jewish people (Susman).
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