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Terrains d'entente : anthropologues et écrivains dans la seconde moitié du XXe siècle / Common grounds : anthropologists and Writers in the second half of the 20th centuryDevevey, Eléonore 08 December 2017 (has links)
Ce travail se donne pour but d'éclairer, à partir d’un corpus mêlant écrits d’anthropologues et d’écrivains, la reconfiguration de leurs rapports dans la seconde moitié du XXe siècle. Il part du constat que le dialogue noué au temps des avant-gardes et du « surréalisme ethnographique » n'a pas pris fin avec l'achèvement du processus de professionnalisation de l'ethnologie, mais s'en est trouvé relancé, sur des bases plus clairement définies. Notre étude prend pour objet plusieurs volumes de la collection « Terre humaine » – G. Balandier, G. Condominas, P. Clastres –, ainsi que les travaux de J. Favret-Saada et d'Y. Verdier, en considérant les différentes pratiques d'écriture et les échanges intellectuels dans lesquels ils prennent sens. Elle s'attache par ailleurs aux œuvres d'écrivains pour qui l’anthropologie a représenté un stimulant scripturaire – R. Barthes et G. Perec –, un réservoir de lectures et de pratiques à détourner – J.-L. Trassard, P. Bergounioux, P. Quignard, G. Macé – dans un paysage intellectuel où l'anthropologie, désormais bien implantée, offre matière à des prolongements méditatifs ou mémoriels. On considère enfin la figure de l’anthropologue telle qu’elle a pu être ressaisie par la fiction : ce qu’elle révèle de l’imaginaire qui entoure les vies savantes, comme de la répartition des prérogatives entre écrivains et savants. L'horizon général de cette thèse est de montrer que les pratiques d'écriture non académiques des anthropologues comme celles des écrivains curieux d'anthropologie représentent dans la seconde moitié du XXe siècle une forme de résistance de fait à l'autonomisation de l'esthétique comme à l'attribution d'une fonction de connaissance à la seule expertise scientifique. / This work based on the analysis of a mixed corpus of texts aims to shed light on the evolution of relationships between anthropologists and writers in the second half of the 20th century. The initial observation is that the dialogue initiated between these two fields during the avant-gardes and “ethnographic surrealism” did not end with the professionalisation of anthropology. On the contrary, this professionalisation helped relaunch a dialogue on better defined grounds. Our study focuses on several books from the “Terre humaine” collection (G. Balandier, G. Condominas, P. Clastres), as well as works by J. Favret-Saada and Y. Verdier. It takes into consideration their writing techniques and the intellectual backgrounds in which these works took shape. It also focuses on the works of writers for which anthropology has been an important source of inspiration, such as R. Barthes and G. Perec, or appears to be a reservoir of readings and practices to reinvent or play with, (J.-L. Trassard, P. Bergounioux, P. Quignard, G. Macé). In this intellectual landscape, anthropology, which is now well implanted, provides material for meditative or memory work. Lastly, our focus shifted to the study of the ways in which the anthropologist constitutes a new fictional character: in many ways, this reveals a particular imagination of scholarly lives as well as the distribution of prerogatives between writers and scholars. This dissertation aims to prove that the non-scholarly writings of anthropologists, alongside the works of writers curious about anthropology, represent a form of resistance against aesthetic autonomisation and the attribution of knowledge solely to scientific expertise.
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Entre le livre et la lampe ˸ représentations et usages de l'érudition chez Pierre Michon, W.G. Sebald et Antonio Tabucchi / Representations and uses of erudition in Pierre Michon's, W.G. Sebald's and Antonio Tabucchi's workToubert, Victor 29 April 2019 (has links)
Prenant notre point de départ dans l’étude du rapport fantastique avec le savoir mis en évidence par Michel Foucault à propos du travail littéraire de Flaubert, nous voudrions nous interroger sur les modalités proprement contemporaines des rapports entre les écrivains et les savoirs, et tenter de caractériser précisément ces rapports dans la littérature européenne contemporaine, en nous appuyant sur les œuvres de Pierre Michon, W.G. Sebald et Antonio Tabucchi. À l’aide d’une définition pragmatique des savoirs, nous commençons par une étude des représentations de l’érudition dans la fiction, en nous concentrant sur divers personnages, secondaires ou plus importants, qui jouent tous des rôles d’intercesseurs dans la production, la transmission et la diffusion des savoirs. S’ils fonctionnent bien d’un certain côté comme des figures de l’érudition, images idéales de savoirs efficaces, ces personnages portent aussi des critiques des savoirs établis et des hiérarchies qui lui sont associées. Les lieux associés aux savoirs, bibliothèques et musées en particulier, sont également abordés selon cet angle polémique. La seconde partie de notre travail s’attache à l’étude des usages des savoirs par les écrivains que nous avons choisis, en fournissant des éléments pour une poétique des textes littéraires contemporains construits sur un rapport à l’érudition. Leur écriture seconde, s’appuyant sur une grande variété de textes, s’approprie de nombreux savoirs. Nous étudions successivement les diverses modalités des usages des paroles rapportées, que cela soit à travers l’oralité, par des citations, ou la présence des langues étrangères, pour montrer les usages particuliers des savoirs que font nos écrivains. En opposition à un usage postmoderne de l’érudition, une érudition inquiète, mettant au centre de sa dynamique une mise en commun du sens, se fait jour. / Beginning with the fantastic relation with knowledge highlighted by Michel Foucault regarding Gustave Flaubert’s literary work, we would like to bend over the contemporary modalities of the relations between knowledge and literary writers, and try to precisely characterize theses relations in contemporary European literature, basing our work on the examples of Pierre Michon, W.G. Sebald and Antonio Tabucchi. A pragmatic definition of knowledge helps us to begin with a study of the representations of erudition in the fiction, focusing upon various characters, who play an intermediary role in the production, transmission or diffusion of knowledge. If on one hand they operate as figures of erudition, ideals representations of effective knowledge, these characters on the other hand carry with them some critics of the established knowledges and the hierarchy that are associated with them. The places associated with knowledge, libraries or museums, are also studied in this polemic approach. The second part of our work studies the uses of knowledge done by the writers chosen, giving some elements for a poetic study of the contemporary literary texts that are written in a relation with knowledge. Their secondary writing, built on a wide variety of texts, assimilates various knowledges. We study successively the diverse modalities of the uses of the words reported, by the relation between the literary text and the orality, the quotations, or the presences of foreign languages, to highlight the original uses of knowledge done by our writers. Opposing a postmodern use of erudition, emerges an anxious and restless erudition, concerned by the sharing of meaning and the community it constitutes.
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L'encyclopédie d’Éric Chevillard. / Eric Chevillard's encyclopedia.Bouanga, Patricia 27 September 2017 (has links)
Nous nous fixons pour but, dans cette thèse, de contribuer à la lecture des récits d'Eric Chevillard sous l’angle des savoirs à l’œuvre. Pour ce faire, nous nous intéressons aux questions d’insertion et d’appropriation de discours étrangers dans sa prose narrative et autres écrits. De manière générale, si les questions d’interdisciplinarité ont été abordées via l’étude de quelques-uns de ses romans, cette thèse se consacre à l’œuvre entière en analysant l’importance et la pertinence de ce qu’il conviendrait ici de nommer l’esprit encyclopédique chevillardien. En se servant de l’épistémocritique comme approche générale des liens entre savoirs et discours littéraire, ce travail s’emploie à lire cette relation dialogique qui induit de fait le rapport de l’écrivain à la science, au savoir et à la connaissance. Le but de ce travail est donc de questionner cette inquiétude proprement poétique du savoir. L’examen porte ainsi sur la manière dont le langage poétique et romanesque articule le savoir, le met en œuvre. L’approche encyclopédique permet finalement de constater, chez l’auteur, une continuation de la tendance qui, depuis Flaubert du moins, montre une appropriation « palimpsestique » de discours de savoir. D’autant que, dans les récits étudiés ici, ce rapport au savoir oscille fréquemment entre logique dissertative et réflexivité. / In this thesis, we aim to contribute to the reading of Eric Chevillard's work by analyzing the relationships between science and litterature. In order to do this, we are interested in questions of insertion and appropriation of foreign discourses in his narrative prose and other writings. In general way, if the questions of interdisciplinarity have been studied through the analysis of some of the author’s novels, this thesis is devoted to the entire work by analyzing the importance and relevance of what should be called chevillard’s encyclopaedism. Using epistemic analysis as a general approach to the links between knowledge and literary discourse, this work attempts to read this dialogical relationship which in fact induces the writer’s relation to science and knowledge. The aim of this thesis is therefore to study this properly poetic concern of knowledge. We thus examine the way in which poetic and romantic language articulates knowledge and implements it. Here, the encyclopaedic approach finally reveals readers to see in his work a continuation of the tendency which, since Flaubert at least, shows a "palimpsestic" appropriation of discourse of knowledge. Especially since, in the narratives studied, this relation to knowledge oscillates between dissertative logic and reflexivity.
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Les hétérologies du savoir (Roland Barthes, Pascal Quignard) / The Heterologies of Knowledge (Roland Barthes, Pascal Quignard)Messager, Mathieu 06 December 2016 (has links)
De Roland Barthes à Pascal Quignard, ce que l’on observe c’est la recherche d’une hétérologie du savoir ; l’accentuation d’un discours « autre » sur le savoir ou plutôt la spectacularisation d’une forme hétérodoxe de l’écriture du savoir. Cela passe par le mélange des registres narratifs et argumentatifs, par le choix d’une forme plus fragmentaire que dissertative, par l’ouverture aux jeux énonciatifs comme par l’accueil de courts passages fictionnels dans les marges de la prose d’idées, par le souci enfin de la dimension figurale qui travaille en profondeur l’écriture du texte théorique. En engageant une comparaison entre ces deux générations d’écrivains, nous avons tenté une approche généalogique de cette ressaisie « hétérologique » des savoirs par la littérature. La question a été la suivante : qu’est-ce que l’insistance de la littérarisation du discours savant par les littéraires nous dit, en retour, de l’idée que la littérature se fait d’elle-même ? Derrière toutes ces annexions des disciplines savantes dans le domaine de la littérature – d’ailleurs exclusivement menées depuis la littérature, dans une indifférence quasi unanime de la « science » dont l’émancipation n’a plus à être revendiquée – n’y-a-t-il pas toute une stratégie de redressement symbolique du pouvoir et de la figure du littéraire ? Il ne s’agit pas ici d’une contribution à l’histoire de la littérature – dont le plan, souvent trop vaste, finit par essentialiser l’objet qu’elle se propose précisément d’historiciser –, mais plutôt d’une participation à l’histoire de l’idée de littérature ; et à l’intérieur de celle-ci, de façon plus resserrée encore, la tentative d’éclairer l’histoire de l’idée selon laquelle la littérature récente s’est voulue (de nouveau) souveraine dans l’ordre des discours. / The thing one observes moving from Roland Barthes to Pascal Quignard is the search for a sort of heterology of knowledge; the emphasis of an “other” discourse on knowledge or rather the spectacular display of a heterodox form for the writing of knowledge. This takes place by means of the intertwinement of both narrative and argumentative registers, as well as by the choice of a more fragmented rather than dissertational form, by a sort of openness to enunciation games but also by the incorporation of short fictional excerpts within the margins of such prose of ideas and finally by pondering the figural dimension deeply operating the writing of the theoretical text. The comparison initiated herewith between these two generations of writers has led us to put forward a genealogical approach of such “heterological” restoration of knowledge by literature. The question was outlined as follows: what does the insistence of the use by the literary of a scholar discourse literalization tell us, in its own way, concerning the very idea literature projects of itself? Underlying all the annexations of scholarly disciplines within the field of literature — indeed exclusively conducted from literature's point of view, in an almost unanimous indifference towards “science” whose emancipation no longer needs to be claimed — one asks whether there would not be a complete symbolic turnaround strategy of both the power and the figure of the literary. We do not aim at contributing to the history of literature — whose plan, often too wide, ends by essentializing the precise object it seeks to historicize — but rather to participating in the history of an idea of literature itself; and herewith, in a more strict manner, attempting to enlighten the history of the idea that recent literature has (once again) sought sovereignty within the order of discourse.
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