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L’esistenzialismo orfico : la poetica dell’esistenza nell’oera poetica di Pascoli, Ungaretti, Montale e Pasolini : microcritica e macrocritica delle modalità significanti / L’existentialisme orphique : la poétique de l’existence dans l’oeuvre poétique de Pascoli, Ungaretti, Montale et Pasolini : microcritique et macrocritique des modalités signifiantes / The orphic existentialism : the poetics of existence in the poetic work of Pascoli, Ungaretti, Montale and Pasolini : microcriticism and macrocriticism of significant modes

Ciliberto, Giorgio 30 November 2015 (has links)
Philosophiquement le XXème siècle est de bien des façons un siècle existentialiste où l’existence est pensée comme transcendance du monde dans l’attente. Selon l’existentialisme l’homme est à la fois dans le monde et outre le monde car si la situation nous transcende dans sa factualité nous la transcendons par notre volonté. Pourtant pour l’existentialisme de l’échec rien – si ce n’est la mort – ne peut vraiment libérer l’homme de la situation de fait du monde historique: sa seule transcendance peut alors être seulement dans le sentiment d’une impossibilité de la transcendance et donc dans conscience de l’échec. On retrouve poétiquement cette situation d’échec dans le mythe d’Orphée où elle interroge métalogiquement le pouvoir de l’acte poétique. Au-delà de l’orphisme religieux le mythe d’Orphée nous propose alors la vision d’un chant qui est à la fois désenchantement nostalgique et enchantement épistémique et donc respectivement lamentation pour ce qui n’est plus et admiration pour ce qui est. Orphique est donc la mélancolie nostalgique qui en vain veut transcender le présent dans le passé mais qui toutefois en tant que phonie magique transcende le présent dans le futur. On peut alors pour le XXème siècle poétique parler d’existentialisme orphique et recenser certaines de ses manifestations les plus éminentes. Dans la poésie italienne le poème L’ultimo viaggio (1904) de Pascoli présente un syntagme – non esser più – qui porte à lui seul une problématique existentialiste – aussi bien dans son mode nostalgique négatif que dans son mode épistémique affirmatif – que l’on retrouve de manière tout aussi forte chez Ungaretti et Montale et Pasolini où l’aspiration à l’être vit indiscutablement dans la désolation du ne plus être. Ces quatre poètes sont alors affrontés selon une même méthode herméneutique qui actualise la microcritique d’un syntagme fortement circonstanciel – non esser più pour Pascoli, equivoco della luna pour Ungaretti, eternità d’istante pour Montale et grin di cristàl pour Pasolini – par la macrocritique du corpus poétique de chaque poète afin d’interroger – tout au long du XXème siècle – diverses modalités d’un même existentialisme orphique. / Philosophically the 20th century is in many ways an existentialist century where the existence is thought of as transcendence of the world in the expectation. According to existentialism man is at the same time in the world and beyond the world because if the situation transcends us in its factuality we transcend it by our will. Yet for the existentialism of failure nothing – except death – can really free man from the factual situation of the historic world: his sole transcendence can only be in the feeling of the impossibility of transcendence and thus in the consciousness of failure. Poetically we find this situation of failure in the myth of Orpheus where the power of the poetic act is questioned metalogically. Beyond the religious orphism the myth of Orpheus offers us the vision of a chant which is at the same time nostalgic disenchantment and epistemic enchantment and therefore respectively a lamentation for what is no more and admiration for what is. Thus orphic is the nostalgic melancholy which in vain wants to transcend the present in the past but nontheless as a magic word transcends the present in the future. So for the 20th poetic century we can speak of orphic existentialism and list some of its most eminent manifestations. In the Italian poetry the poem L’ultimo viaggio (1904) by Pascoli presents a phrase – non esser più – which carries of its own an existentialist problematic – both in its negative nostalgic way as in its affirmative epistemic way – that we find with equal force in Ungaretti and Montale and Pasolini where, without any doubts, the aspiration to the being lives in the desolation of the no longer being. These four poets are thus faced with the same hermeneutic method which actualizes the microcriticism of a strongly circumstantial phrase – non esser più for Pascoli, equivoco della luna for Ungaretti, eternità d’istante for Montale and grin di cristàl for Pasolini – via the macrocriticism of the poetic corpus of each poet in order to question – all along the 20th century – different modalities of one and the same orphic existentialism.

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