L’adolescence est la période de la vie durant laquelle les enfants, surtout les filles, sont le plus à risque de subir une agression sexuelle (AS) (Tourigny et Baril, 2011). Il existe toutefois une grande variabilité dans le portrait clinique présenté par les victimes d’AS (Kendall-Tackett, Williams et Finkelhor, 1993). Le modèle transactionnel de Spaccarelli (1994) propose une conceptualisation de la variabilité des conséquences de l’AS, en fonction des relations qui existent entre l’ensemble des facteurs associés à l’AS. Ce modèle s’intéresse plus particulièrement à l’influence des variables médiatrices et modératrices, dans la relation entre des variables stress de l’AS et les problèmes associés à l’AS. La présente étude propose une validation du modèle transactionnel de Spaccarelli (1994) chez un échantillon d’adolescentes victimes d’AS, en regard des problèmes intériorisés, des problèmes extériorisés et des problèmes traumatiques, ceux-ci étant des conséquences fortement associées au fait d’avoir été victime d’AS chez des adolescentes (Hébert, 2011). Les résultats montrent que l’influence des sources de stress de l’AS soit modulée par les distorsions cognitives dans la présence de problèmes associés à l’AS. Toutefois, la même relation n’est pas observée en ce qui a trait aux stratégies d’adaptation. L’effet modérateur de la participation à une thérapie spécifique à l’AS n'est significatif que dans le cas des problèmes extériorisés. Les participantes à la thérapie présentent plus de problèmes. Ces résultats suggèrent que les intervenants œuvrant auprès des adolescentes victimes d'AS devraient s'attarder davantage à la modification des distorsions cognitives.