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Construire le stable et l’instable : la gestion du personnel d’exécution des transports publics urbains lyonnais (1894-1948) / Employment status, working rules and flexibility : personnel management in public transportation, Lyon (1894-1948)Montagnon, Florent 14 September 2009 (has links)
Le réseau des transports urbains lyonnais est exploité par la Compagnie des omnibus et tramways de Lyon (OTL), société anonyme fondée en 1879. Comme toutes les entreprises de service public, l’OTL octroie à certains de ses salariés, les « titulaires », des garanties d’emploi et des avantages sociaux en avance sur la législation. Grâce à des normes dans l’organisation du travail, la plupart des titulaires ont un emploi du temps et des affectations préétablis. Toutes ces dispositions sont définies dans des contrats collectifs de travail résultant de négociations avec le puissant syndicat cégétiste, au cours desquelles interviennent fréquemment les collectivités locales, ville de Lyon et département du Rhône.Mais l’OTL doit adapter ses effectifs aux variations de la charge de travail et cherche à réduire les dépenses de personnel. Elle définit dès le début du XXe siècle des formes de flexibilité qui s’articulent autour des rythmes, des temps et des postes de travail. Jusqu'en 1949, tous les salariés sont embauchés avec des contrats où se combinent durées déterminées ou indéterminées de l’emploi avec le travail à temps partiel ou à temps plein, avant d'obtenir éventuellement une place plus stable : les « auxiliaires » travaillent uniquement le dimanche, ou bien les jours de semaine mais uniquement selon les besoins du service et peuvent être licenciés sans indemnité. La flexibilité affecte aussi les titulaires, essentiellement au début de leur carrière.Des tendances fortes se dégagent. Premièrement, la conceptualisation et la sophistication des formes de flexibilité sont concomitantes de la construction du statut des titulaires. Deuxièmement, les normes temporelles du travail sont de plus en plus complexes. Troisièmement, la main-d’œuvre se partage entre des titulaires qui restent trente ans dans l’entreprise et de très nombreux auxiliaires ou titulaires présents quelques semaines seulement, démissionnaires à cause des salaires médiocres et des conditions de travail mauvaises. / The public transportation system of Lyons – France’s second most populous city, is operated by the Compagnie des omnibus et tramways de Lyon (OTL). This private corporation was founded in 1879. In common with all French public service companies, OTL pre-empted employment legislation by providing employment guarantees and social benefits for certain grades employees, the “incumbents”. Thanks to working rules, most of incumbents, employees with set schedule and assignement, were able to forecast forthcoming hours or working places. All these measures were defined in the collective agreements which OTL entered into with the strong union and the local authorities – the city of Lyons and the département du Rhône.But OTL also had to adapt its workforce to the numbers of passengers conveyed and kilometers covered against a background of wild workload fluctuations and sought to reduce costs. So as early as the dawn of the 20th century the OTL company defined flexible working practices built around working paces, times and occupations. Until 1949, all staff was hired with employment contracts that combined open or fixed-term contracts with part-time or full-time work, before they possibly were offered a more stable post: the “casuals” were hired to work only on Sundays or weekdays on an as needs basis and could be fired without compensation. Internal flexibility also affected the “incumbents”, primarily at the start of their careers.Three strong trends emerge from analyzing the history of OTL personnel management. First, the conceptualization and sophistication of flexible practices were concomitant with the advent of guarantees achieved by the incumbents. Second, the temporal working rules became more and more complex. Third, the workforce was divided between incumbents who stayed in the firm thirty years and lots of casuals or incumbents who resigned because of low wages and flexibility, who worked a few weeks.
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