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La critique du despotisme à l’époque de la Nahḍa arabe : de la spécificité à l'universalité / The Criticism of despotism in the age of al-Nahda : from specificity to universalityOkazaki, Hiroki 21 November 2016 (has links)
L’objectif de cette thèse est d’examiner en détail le concept de despotisme présenté par « la deuxième génération de la Nahḍa » - des penseurs actifs de la fin des années 1870 au début du XXème siècle - ainsi que d’éclaircir l’importance historique de leur effort intellectuel. En outre, l’objectif secondaire est de démontrer que cette génération, tout en tenant compte de l’esprit de la liberté comme norme politique, a développé une connaissance plus universelle qu’auparavant vis-à-vis du mécanisme du despotisme et des moyens d’y résister. Les intellectuels arabes du XIXème siècle commencent à utiliser le mot al-istibdād dans le sens de « despotisme », en entendant que ce concept, différent de celui de « tyrannie » qui est traditionnellement l’objet de condamnations, est un système oppressif qui bloque le développement de la société et qui cause la ruine de la communauté. Notamment depuis la révolte de ‘Urābī, les penseurs utilisent le « despotisme » comme un mot-clé pour lutter contre les régimes autoritaires et élargissent leurs débats non seulement au domaine politique mais également au domaine social avec des combats tels que la libération des femmes ou encore l’éducation, sans oublier le domaine culturel avec l’écriture de romans et l’activité théâtrale. Dans ce contexte historique, le réformiste musulman Muhammad ‘Abduh (1849-1905) contribue au développement du concept de despotisme, notamment à travers l’idée du « despote juste », et à la connaissance du système oppressif. Tout en gardant une conception platonicienne qui attribue la prospérité de l’État à la qualité et aux vertus de son dirigeant, il approfondit tout de même l’analyse sur le système de propagation du pouvoir qui transmet l’oppression des élites alliées avec les puissances européennes aux classes populaires et pauvres, par l’intermédiaire des classes moyennes.Les contributions des autres intellectuels à la critique du despotisme se diversifient. Jamāl al-Dīn al-Afghānī (1838/9-97) et Khalīl Ghānim (1846-1903) insistent sur le rapport idéologique entre l’impérialisme et le despotisme oriental. Adīb Isḥāq (1856-1884), inspiré par les Lumières européennes telles que Montesquieu et Rousseau, explique que la liberté et le despotisme forment un couple de concepts interdépendants qui se réfléchissent comme en miroir, ce qui rend d’autant plus aisé la substitution du couple de concepts politiques traditionnels que sont la justice (‘adl) et l’injustice (ẓulm). Par ailleurs, alors que Shiblī Shumayyil (1850-1917), darwiniste arabe, critique le despotisme du point de vue de l’organicisme social, ‘Abdullāh Nadīm (1845-1895) met en question, à travers ses fictions, la domination des privilégiés économiquement, culturellement et linguistiquement, sur les populations défavorisées. Enfin, Qāsim Amīn (1863-1908) et ‘Abdul Raḥmān al-Kawākibī (1855-1902) essayent quant à eux de concilier la connaissance de leur propre tradition avec les sciences modernes : ils mettent en lumière le rôle du pouvoir despotique dans l’ordre hiérarchique entre hommes et femmes, et replacent le despotisme oriental dans le contexte de la monopolisation des capitaux par les puissances coloniales au sein du système économique mondial. En somme, les penseurs de cette génération multiplient les efforts pour approfondir leurs analyses du despotisme indigène, pour construire un esprit commun, pour reconnaître sans concessions les défauts de leur propres sociétés, pour rendre prioritaire l’éducation du peuple aux dépens des intérêts du dirigeant et des privilégiés, et pour émanciper à la fois l’État et la société. Ainsi, nous montrons que ces auteurs ne tombent pas dans le piège d’une théorie soulignant les spécificités des sociétés arabo-musulmanes et aboutissant à défendre l’inévitabilité du despotisme dans cette partie du monde, mais qu’ils poursuivent au contraire leur quête de la conciliation de leur propre tradition avec une inspiration universaliste. / The objective of this dissertation is to examine in detail the concept of despotism as presented by the second generation of Nahḍa – Arabic thinkers active from the late 1870s to the early twentieth century - as well as to clarify the historical importance of their intellectual efforts. In addition, the secondary objective is to demonstrate that this generation, while taking into account the notion of freedom as a political norm, also developed a far more universal understanding of the mechanisms of despotism (and the means to resist them) than had hitherto existed.Arab intellectuals of the 19th century began to use the word al-istibdād as an equivalent to "despotism", understanding this concept, in contradistinction to traditional notions of “tyranny”, as an oppressive system that impedes the development of society, and which brings about the eventual ruin of the community. Particularly following the ‘Urabi Revolt (1879-1882), Arabic thinkers began to use the term "despotism" as a slogan in their fight against authoritarian regimes, and extended its use not only from the political field to the social field, notably with regard to the struggle for the liberation of women and the education of the people, but also to the cultural field, including through the writing of novels and plays. In this historical context, the Islamic reformist Muhammad ‘Abduh (1849-1905) made a particularly noteworthy contribution to the development of the concept of despotism, especially through his idea of the "just despot", and his analysis of the systems of oppression. While retaining the Platonic principle that the prosperity of the State depends upon the qualities and virtues of its leader, he simultaneously analyzed the ways in which the power system reproduced itself, transmitting oppression from elites allied with the European powers, via the middle classes, down to the lower classes and the poor. Many other intellectuals also contributed to the development of the concept of despotism. Jamal al-Dīn al-Afghani (1838/9-1897) and Khalīl Ghānim (1846-1903) emphasized the ideological relationship between imperialism and Oriental despotism. Adib Isḥāq (1856-1884), inspired by European Enlightenment thinkers such as Montesquieu and Rousseau, explained that the despotic state does not repress the people in the name of “repression” but creates -by giving the illusion of freedom to the public- a triangular system of fear, jealousy, and mutual suspicion. Moreover, while Shibli Shumayyil (1850-1917), an Arab Darwinist, criticized despotism from the perspective of social evolution, Abdullaah Nadim (1845-1895) questioned, through his fiction, the economic, cultural, and linguistic hegemony of the privileged classes over the masses. Finally, Qāsim Amīn (1863-1908) and ‘Abdul al-Raḥmān Kawakibi (1855-1902) attempted to reconcile their own traditional knowledge with modern science. They highlighted the role of despotic power in hierarchical relationships between men and women, and reexamined Oriental despotism in the context of the monopolization of capital by the colonial powers within the global economic system. In sum, the thinkers of this generation made every possible effort to deepen their analysis of indigenous despotism, to recognize the faults of their own societies, to prioritize the education of the people over the interests of the leader and privileged, to emancipate both the state and society from the yoke of autocratic tradition, and to evolve a common sprit or vision. Thus, these authors did not fall into the trap of emphasizing the specificities of Arab-Muslim societies, and thus defending the inevitability of despotism, but rather persevered in their quest to reconcile their own traditions with universal visions.
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Musique et Société au temps de la Nahḍa à Beyrouth (fin XIXe siècle-1938) / Music and Society in Beirut during the Nahḍa period (end of XIXe century-1938)Abbani, Dayana 13 January 2018 (has links)
Cette thèse présente un aperçu de la vie musicale beyrouthine au début du XXème siècle, tout en suivant les conséquences de l'effondrement de l'Empire ottoman et la mise en place du mandat français, ainsi que l’arrivé et l’essor de nouvelles technologies, qui changèrent et affectèrent le divertissement et les loisirs à Beyrouth. Le but est de dévoiler le type de musique qui prévalait à l'époque, les chanteurs célèbres et les lieux de productions musicales, en se focalisant sur les changements survenus sur la scène musicale dans les lieux de consommation, de socialité et de distribution de la musique conçue désormais comme une nouvelle forme de marchandise. Le travail se base également sur une étude des débats intellectuels sur la musique et la critique musicale dans la presse de l’époque, ainsi qu’une analyse des textes de plusieurs enregistrements de l’époque. Une lecture de la façon dont les transformations sociales et politiques au début du 20ème siècle à Beyrouth affecta et créa de nouvelles formes de divertissement, d'expressions et de productions musicales, nous permet de comprendre le rôle de la musique dans la création d'une identité et d'un certain discours national dans le nouvel État du Grand-Liban. / This dissertation offers a glimpse into early 20th century Beirut’s musical life by unveiling the type of music that prevailed at the time, the famous singers, the places of singing. It follows the ways in which the collapse of the Ottoman Empire and the arrival of the French mandate changed and affected entertainment and leisure in Beirut, by focusing on its evolving musical scene, as it manifested in changing places of consumption, sociality and the distribution of music as a new form of commodity. It does that by studying expert, lay and intellectual debates on music and music criticism in this period, as they emerged in in the press. Moreover, this dissertation looks at how new developments in technologies affected music at the beginning of the 20th century by focusing on how the evolution of the record industry imposed and produced new forms of expressions, of music, and new places of entertainment. A reading of how the social and political transformations in early 20th century Beirut affected and created new forms of entertainment, leisure, musical expressions and commodities allows us to understand the role of music in making a national identity and discourse in the newly established State of Greater Lebanon.
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Strategie arabského literárního překladu v období Naḥdy / Strategies of literary translation during the NaḥdaProvazníková, Adéla January 2018 (has links)
Bc. Adéla Provazníková Strategies of literary translation during the Nahḍa Abstract: The thesis deals with the topic of literary translation in the Arab world during the Nahḍa. It falls within the framework of descriptive translation studies and is based methodologically on Gideon Toury's model (1995), which determines its structure and goals. Following a brief historical and literary context the thesis systematically describes attitudes towards translation in given period and finds that translational terminology and requirements were changing during the 19th century and only yet stabilizing. The core of this thesis lies in the textual analysis of two novels and three short stories, which reveal individual translational strategies. It shows that Arab translators in the colonial context dealt with the source text in a creative manner and accommodated translated texts to the cultural and historical particularities of a contemporary Arab reader. Keywords: translation strategies, modern Arabic literature, Nahḍa, paraliterature, Adib Ishaq, Labiba Hashim, cultural encounter
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L'évolution stylistique de l’art égyptien du taqsīm au qānūn entre Muḥammad al-‘Aqqād (1849-1930) et Muḥammad ‘Abduh Ṣāliḥ (1912-1970) : étude organologique et analyse musicale / The Stylistic Evolution of the Egyptian Art of Qānūn Taqsīm between Muḥammad al-‘Aqqād (1849-1930) et Muḥammad ‘Abduh Ṣāliḥ (1912-1970) : An Organological Study and Musical AnalysisEl Achcar, Elie 16 December 2016 (has links)
Consacré à un instrument de musique et à deux de ses maîtres, ce travail de recherche s’inscrit dans une approche historique, organologique et analytique. Le qānūn, cordophone traditionnel à cordes pincées, est le socle de l’ensemble instrumental dénommé takht qui est inhérent à la tradition musicale artistique du Mashriq à l’époque de la Nahḍa (Renaissance arabe 1898-1939). Soumis à cette époque, à des mutations organologiques de même, qu’à des transformations dans la grammaire musicale, en rapport avec les processus acculturatifs et modernistes de l’entre-deux-guerres, le style de l’improvisation instrumentale ou taqsīm au qānūn connaît une évolution significative. Celle-ci est étudiée dans cette thèse en tenant compte de l’organologie historique et systématique de l’instrument, du mode de jeu instrumental, de l’histoire de cette tradition musicale et en s’appuyant sur l’analyse de la transcription d’exemples enregistrés sur disques 78 tours de deux grands maîtres de cet instrument : Muḥammad al-‘Aqqād (1849-1930) et Muḥammad ‘Abduh Ṣāliḥ (1912-1970). / This research, which uses historical, organological and analytical approaches, is solely concentrated on a musical instrument and two of its masters. The qānūn is a traditional chordophone where strings are plucked; it is the base of the instrumental ensemble called takht which is inherent to the musical artistic tradition of the Mashriq during the Nahḍa period (Arabic Renaissance 1898-1939). Subjected to many organological changes during this period, and subjected to many transformations in the musical grammar with respect to acculturation and modernism between the two wars, the improvisational instrumental style, known as qānūn taqsīm saw a significant evolution. The latter is studied in this thesis, bearing in mind the historical and systematic organology of the instrument, the performance mode, the history of this musical tradition, as well as relying upon the analysis of transcriptions of recorded examples of 78 RPM of the two great masters of the instrument: Muḥammad al- ‘Aqqād (1849-1930) and Muḥammad ‘Abduh Ṣāliḥ (1912-1970).
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