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Comprendre l’hétérogénéité dans l’évolution de la solitude pendant la pandémie : une étude longitudinale pancanadienneJarry, Florence 06 1900 (has links)
Les mesures de distanciation sociale pendant la pandémie de la COVID-19 ont engendré de l’isolement et ont soulevé des inquiétudes concernant la solitude de la population. Étant donné les multiples conséquences de la solitude sur la santé, il est primordial de mieux comprendre comment ce phénomène évolue dans le temps, et d’identifier qui, dans la population, est particulièrement susceptible d’être touché par un sentiment de solitude prolongé. Les études existantes sur le sujet sont souvent transversales et donc n’examinent pas la chronicité de la solitude. De plus, elles ne s'interrogent pas sur la relation entre l’isolement et la solitude ni sur les variations interindividuelles et la vulnérabilité de certains sous-groupes, notamment les jeunes adultes. À partir d’une étude longitudinale (n=1763) s’échelonnant sur 11 temps de mesure entre avril 2020 et avril 2021, nous avons identifié des trajectoires de solitude au sein de la population canadienne. Nous avons identifié cinq trajectoires différentes, que nous avons numérotées comme suit : [1] très faible et stable (8,9%); [2] faible et instable (21,1%); [3] modéré et instable (38,8%); [4] élevé et stable (25,6%); [5] très élevé et décroissant (5,6%), indiquant une hétérogénéité dans l’expérience de la solitude. Nous avons ensuite examiné les facteurs de risque liés à l’appartenance à ces trajectoires, en lien avec différents indicateurs d’isolement et l’âge. Nous avons constaté que vivre seul était associé à de plus hauts niveaux de solitude, tandis que le respect élevé des mesures sanitaires et les contacts sociaux en ligne réduits étaient associés à des trajectoires moins élevées. De plus, les jeunes adultes et plus particulièrement ceux vivant seuls étaient plus susceptibles d’appartenir aux groupes de trajectoires de solitude élevées. Notre étude approfondit la compréhension de la solitude ressentie par les individus dans un contexte d’isolement aussi inusité que celui de la pandémie de la COVID-19 en identifiant la composition des sous-groupes les plus affectés. / Social distancing measures during the COVID-19 pandemic have led to isolation and raised concerns about population loneliness. Given the multiple health consequences of loneliness, it is crucial to understand better how this phenomenon evolves over time and identify who in the population is particularly susceptible to prolonged feelings of loneliness. Existing studies on the subject are often cross-sectional and do not examine the chronicity of loneliness. Additionally, they do not investigate the relationship between isolation and loneliness, nor do they explore inter-individual variations and vulnerability among certain subgroups, particularly young adults. Using a longitudinal study (n=1763) spanning 11 measurement points between April 2020 and April 2021, we identified trajectories of loneliness within the Canadian population. Five different trajectories were identified, which we numbered as follows: [1] very low and stable (8.9%), [2] low and unstable (21.1%), [3] moderate and unstable (38.8%), [4] high and stable (25.6%), [5] very high and decreasing (5.6%), indicating heterogeneity in the experience of loneliness. We then examined risk factors associated with belonging to these trajectories, in relation to different indicators of isolation and age. We found that living alone was associated with higher levels of loneliness, while high compliance with health measures and reduced online social contacts were associated with lower trajectories. Moreover, young adults, especially those living alone, were more likely to belong to the high loneliness trajectory groups. Our study deepens the understanding of individuals' experienced loneliness in the unprecedented context of COVID-19 isolation by identifying the composition of the most affected subgroups.
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