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L'influence des orientations du besoin d'affiliation sur l'adaptation intrapersonnelle et interpersonnelle

Lavigne, Geneviève 03 1900 (has links) (PDF)
Plusieurs théories ont été proposées au cours des années afin de nous permettre de bien explorer le besoin d'affiliation (le besoin d'être lié, d'aimer et d'être aimé par autrui) et son importance chez l'être humain (Baumeister & Leary, 1995; Deci & Ryan, 2000; McAdams, 1980; McClelland, 1985). Certaines théories parlent d'un besoin acquis (McAdams, 1980; McClelland, 1985), tandis que d'autres théories présentent un besoin inné et universel (Baumeister & Leary, 1995; Deci & Ryan, 2000). Afin de développer un modèle intégratif, la présente thèse propose le Modèle d'Orientations du Besoin d'Affiliation qui comprend quatre postulats. Le premier postulat propose que le besoin d'affiliation est inné, une position qui est appuyée par de nombreuses recherches (Baumeister & Leary, 1995; Deci & Ryan, 2000). En lien avec les théories de Baumeister et Leary (1995) et de McClelland (1985), le deuxième postulat propose qu'il existe des différences individuelles dans la façon avec laquelle le besoin d'affiliation guide les interactions entre les personnes et leur environnement social. Plus spécifiquement, nous postulons que certaines personnes interagissent avec les autres avec une orientation d'accroissement personnel, tandis que d'autres approchent les relations sociales avec une orientation de réduction d'un déficit relationnel. Nous proposons donc des différences qualitatives en ce qui concerne le besoin psychologique d'affiliation, c'est-à-dire, que son développement puisse être influencé par deux orientations différentes. Troisièmement, le Modèle d'Orientations du Besoin d'Affiliation postule que les expériences sociales antérieures des individus déterminent leur orientation d'affiliation. Finalement, le Modèle postule que l'orientation d'affiliation des individus influence non seulement la façon avec laquelle l'individu vit ses expériences dans le quotidien, mais également les perceptions et les comportements d'autrui envers ledit individu. Nous croyons en effet que l'orientation d'accroissement personnel engendre des conséquences adaptatives, tandis que l'orientation de réduction d'un déficit engendre des conséquences moins adaptatives, voire même mésadaptatives. Les recherches de la présente thèse avaient pour but de tester les différentes propositions du Modèle d'Orientations du Besoin d'Affiliation. Spécifiquement, elles avaient pour but d'évaluer la validité des différents postulats du modèle proposé. De plus, nous avons exploré les différentes conséquences psychologiques interpersonnelles et intrapersonnelles résultant des deux orientations ainsi que leurs antécédents. Nous avons également abordé l'influence des deux orientations d'affiliation sur les évaluations et perceptions d'autrui des participants. Finalement, nous avons examiné l'influence des deux orientations sur l'anxiété sociale vécue à la suite de situations de rejet social. Le premier article de cette thèse présente les résultats de quatre études. La première étude avait deux objectifs bien précis. Le premier objectif visait à tester la validité de la structure bifactorielle de l'échelle développée pour mesurer les deux orientations du besoin d'affiliation. Pour ce faire, deux échantillons distincts ont été utilisés afin d'effectuer une analyse factorielle exploratoire ainsi qu'une analyse factorielle confirmative. Le deuxième objectif de la première étude était d'évaluer la validité convergente et discriminante des deux orientations du besoin d'affiliation. La deuxième étude avait pour objectif de vérifier les conséquences psychologiques interpersonnelles (c.-à-d., l'anxiété sociale et la solitude) ainsi que l'estime de soi découlant des deux orientations du besoin d'affiliation tout en contrôlant l'influence exercée par la motivation globale autodéterminée et non autodéterminée. Cette étude utilisait un devis corrélationnel. La troisième étude utilisait également un devis corrélationnel, mais cette fois dans le but d'étudier les antécédents des deux orientations ainsi que les conséquences psychologiques intrapersonnelles de bien-être eudémonique (la croissance personnelle et l'acceptation de soi). Afin d'étudier les antécédents des deux orientations, une mesure d'attachement adulte a été utilisée. La quatrième étude utilisait un devis longitudinal afin d'étudier l'impact des deux orientations d'affiliation sur des évaluations d'acceptation et d'implication sociale faites par les collègues de travail des participants. Pour ce faire, les orientations d'affiliation ont été mesurées au début d'une session universitaire chez une population d'étudiants inscrits dans un cours de gestion nécessitant la réalisation d'un important travail d'équipe. À la fin de la session, les participants ont de nouveau été interrogés sur leur anxiété sociale telle qu'ils l'ont vécue au sein de l'équipe de travail. De plus, leurs collègues ont rapporté leur acceptation sociale des participants ainsi que leurs impressions concernant l'implication sociale des participants au sein de l'équipe. La série d'études présentées dans le premier article appuient la structure bifactorielle de l'échelle élaborée afin de mesurer les deux orientations du besoin d'affiliation ainsi que leur validité convergente et discriminante (Étude 1). De plus, elles démontrent que les deux orientations sont associées de façon différente à des conséquences psychologiques interpersonnelles (Étude 2) et intrapersonnelles (Études 2 et 3). Les études soutiennent le postulat du Modèle concernant les antécédents des deux orientations (Étude 3). Finalement, elles prouvent l'influence négative de l'orientation de réduction d'un déficit sur les évaluations des pairs (Étude 4). En général, les résultats suggèrent qu'une orientation d'accroissement personnel puisse protéger les individus contre l'anxiété sociale et la solitude, tout en favorisant un bien-être eudémonique élevé. À l'opposé, les résultats montrent qu'une orientation de réduction d'un déficit relationnel rend les individus vulnérables à l'anxiété sociale, à la solitude, à une faible estime de soi et à des degrés faibles de bien-être eudémonique. De plus, les résultats de l'Étude 4 suggèrent que l'intense besoin d'acceptation des individus engendre des résultats à l'opposé de leurs désirs. Le deuxième article aborde l'effet de modération des orientations d'affiliation dans la relation entre le rejet social et l'anxiété sociale qui en résulte. Nous avions comme hypothèse que les participants rapporteraient peu de rejet social et un faible degré d'anxiété sociale, peu importe leur orientation d'affiliation dominante. Cependant, nous proposions que lorsqu'un fort degré de rejet social serait rapporté, les participants ayant une orientation de réduction d'un déficit rapporteraient des degrés d'anxiété sociale significativement plus élevés que les participants ayant une orientation d'accroissement. Nous avons vérifié cet effet à l'aide de trois études et en utilisant trois différentes méthodologies. Une mesure autorapportée de rejet social vécu en milieu scolaire a été utilisée pour l'Étude 1 suivit d'une mesure d'anxiété sociale. Les résultats de l'Étude 1 suggèrent que les individus ayant un besoin d'affiliation orienté vers la réduction d'un déficit sont beaucoup plus vulnérables aux situations impliquant du rejet social que les individus ayant un besoin d'affiliation orienté vers l'accroissement. La deuxième étude utilisait une manipulation expérimentale d'ancrage supraliminal afin d'induire des sentiments de rejet et d'acceptation chez des participants de tous âges. Plus spécifiquement, les participants devaient décrire de façon détaillée une situation où ils ont vécu du rejet ou de l'acceptation après avoir rempli l'échelle mesurant leur orientation d'affiliation. Ensuite, ils devaient remplir la mesure d'anxiété sociale. Il était proposé que l'Étude 2 reproduise les résultats de l'Étude 1 avec la condition d'acceptation agissant de façon similaire à la condition de bas rejet social. La troisième étude utilisait une différente manipulation expérimentale d'ancrage supraliminal afin d'induire des sentiments de rejet ou d'acceptation chez une population étudiante. La manipulation expérimentale consistait à créer des phrases grammaticalement correctes avec des séries de cinq mots. Dans la condition de rejet, 12 des 16 phrases portaient sur le rejet social et dans la condition d'acceptation, 12 des 16 phrases portaient sur l'acceptation. Il était proposé que l'Étude 3 reproduise les résultats des Études 1 et 2. Dans l'ensemble, les résultats de la série d'études du deuxième article se sont avérés cohérents avec nos hypothèses. Spécifiquement, les résultats des différentes études ont démontré que dans des situations de rejet social, les individus ayant un besoin d'affiliation orienté vers la réduction d'un déficit vivent beaucoup plus d'anxiété sociale que les individus ayant un besoin d'affiliation orienté vers l'accroissement personnel. De plus, dans des situations avec des degrés de rejet social faible ou d'acceptation, les degrés d'anxiété sociale ne diffèrent pas selon l'orientation d'affiliation. Ces résultats suggèrent que les conséquences négatives qui sont généralement associées au rejet social (Leary et al., 2008; Leary & Kelly, 2009) ne surviennent pas automatiquement, mais dépendent de l'orientation d'affiliation des individus. Le dernier chapitre de la présente thèse souligne la contribution scientifique de celle-ci. Il se compose de quatre sections. La première section porte sur les implications théoriques des études qui composent cette thèse. La deuxième section aborde les différentes limites reliées aux études présentées. La troisième section suggère des pistes de recherches futures tandis que la quatrième section présente une courte conclusion. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Modèle d'Orientations du Besoin d'Affiliation, besoin d'affiliation, besoin d'appartenance sociale, orientations d'accroissement, orientations de réduction d'un déficit, anxiété sociale, rejet social.

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