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L’Association des Oulémas Musulmans Algériens et la construction de l’État algérien indépendant : fondation, héritages, appropriations et antagonismes (1931-1991) / The association of the Algerians muslim Ulama and the contruction of the Algerian independant state : foundation, legacies, appropriations and antagonisms (1931-1991)Courreye, Charlotte 28 November 2016 (has links)
Cette thèse retrace l’histoire de l’Association des Oulémas Musulmans Algériens (AOMA), de sa fondation en contexte colonial (1931) à sa réactivation dans l’Algérie des années 1990. Par sa définition de l’identité arabe et musulmane de l’Algérie, l’AOMA a joué un rôle fondamental dans la construction de l’État algérien, malgré la disparition de sa structure formelle entre 1962 et 1991. Les activités éducatives et religieuses de l’Association, son positionnement dans la guerre d’indépendance ont conditionné l’insertion de ses membres dans l’Algérie postcoloniale. L’étude des parcours des membres dirigeants de l’AOMA donne à voir les adaptations et les stratégies d’appropriation de l’héritage de l’Association. Si certains cadres de l’AOMA participèrent au gouvernement du parti unique FLN et construisirent les bases de l’islam d’État, d’autres furent des figures de la contestation du pouvoir socialiste au nom de l’islam, qui fut reprise par les mouvements islamistes naissants des années 1980.Fondée sur des sources en langues arabe et française, qui vont des archives étatiques de la période coloniale aux mémoires d’acteurs de l’AOMA, des journaux de l’Association aux revues du Ministère des Affaires Religieuses en passant par des entretiens, et sur un important travail de terrain, cette thèse se propose de questionner les clichés courants sur l’Algérie contemporaine liés à l’héritage de l’AOMA. À travers la définition de la nation et de l’islam par les Oulémas, ce sont les enjeux culturels, l’arabisation, la définition de l’islam et de sa place dans l’Algérie postcoloniale sont étudiés dans un souci constant de les resituer par rapport à l’histoire du monde arabe et musulman. / This dissertation recounts the history of the Association of the Algerian Muslim Ulama (AAMU), from its birth in a colonial context (1931) until its reactivation in the 1990’s. By its definition of the Arab and Muslim identity of Algeria, the AAMU played a crucial role in the construction of the Algerian state, despite the disappearing of its formal structure as an organization between 1962 and 1991. The educative and religious activities of the Association, its position during the War for Independence, conditioned the integration of its members in postcolonial Algeria. The study of the AAMU executive members’ paths in the aftermath of the Independence shows the adaptations and strategies to claim for the legacy of the Association. If some of the executive members of the Association got involved in the FLN-ruled state and built the cornerstone of State Islam, some others became prominent figures of the opposition to the socialist state in the name of Islam, that the growing Islamist movement took over in the 1980’s. Based on various primary sources, both in Arabic and French languages, from archives of the colonial state to memoirs of AAMU members, from the Association’s newspapers to the journal of the Ministry of Religious Affairs, including oral sources, this dissertation offers to question the widespread clichés on contemporary Algeria linked to the AAMU. Through the Ulama’s definition of the nation and Islam, it is the history of postcolonial Algeria that is at stake. We study cultural issues, arabization, definition of Islam and its place in the society in a constant concern of contextualising through the frame of the wider Arab and Muslim world.
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Yûsuf al-Qaradhâwî et la politique étrangère du Qatar : une diplomatie "religieuse" ? : 2003-2013 / Yûsuf al-Qaradhâwî and Qatar's foreign policy : a "religious" diplomacy? : 2003-2013Ennasri, Nabil 20 November 2017 (has links)
Indépendant depuis 1971, le Qatar a longtemps fait partie des micro-États. Le pays a ensuite vécu une forme de révolution avec l’accession au pouvoir de Hamad ben Khalîfa al-Thânî en juin 1995. Le nouvel émir a alors entrepris une politique volontariste de reconnaissance internationale. Le périmètre de son action diplomatique s'est renforcés dans un contexte où l’augmentation de la rente pétrolière a permis à la famille royale de satisfaire les demandes sociales des nationaux. Comme de nombreux États du monde arabe, le régime qatarien devait se doter d’une légitimité prenant en partie appui sur le socle religieux. Cette formule de légitimité a trouvé une part de sa réponse dans la relation nouée avec Yûsuf al-Qaradhâwî.Figure majeure de la scène islamiste contemporaine, cet ouléma a mené une intense activité de prédication. Sa longue présence dans l’émirat lui a permis de tisser un lien particulier avec la dynastie au pouvoir. Souffrant d’un déficit en matière de légitimité religieuse, celle-ci a cherché à utiliser le charisme de l’ouléma au service d’un dessein politique. Se faisant, quels ont été les mécanismes de cette relation originale entre les deux partenaires ? En mobilisant plusieurs concepts de la sociologie politique comme la théorie des champs ou celui des transactions collusives, notre thèse expliquera comment cette interaction a pu produire un dispositif complexe où le Qatar a tiré profit du réservoir de légitimité dont Yûsuf al-Qaradhâwî était le récipiendaire tout en assurant à ce dernier un large périmètre de liberté lui permettant de mobiliser, au profit de l’émirat, ce que nous avons qualifié de « soft power islamique de complémentarité » / Independent since 1971, Qatar has been part of the micro-States. The country then experienced a form of a revolution with the accession to the power of Hamad bin Khalifa al-Thani in June 1995. As a matter of fact, the new Emir undertook a determined policy, internationally recognized, ignoring Saudi Arabia’s role in the region. His diplomatic action was strengthened in a context in which the increase in the oil rent enabled the royal family to satisfy the social demands of the nationals. Like many states in the Muslim world, the Qatari regime had to acquire a legitimacy based on the religious foundation. A legitimacy that found its way into the relations forged with the Islamic scholar Yusuf al-Qaradhawi. Major figure in the contemporary Islamist scene, the ulema has carried out an intense activity of preaching by impelling strong faith-based media coverage with a political aim. His long presence in the emirate allowed him to weave a particular link with the dynasty in power. Suffering from a religious legitimacy deficit, this latter sought to use the charism of the ulema to serve a political purpose whose aim was to diminish the Saudi cultural impact while embodying a competing social model. What were the mechanisms of this original relationship between the two partners? By utilizing several concepts of political sociology such as field theory or collusive transactions, our thesis will explain how this interaction produced a complex mechanism where Qatar exploited Yusuf al-Qaradhawi’s legitimate religious authority figure by enabling him to mobilize, for the benefit of the emirate, what we have called « Islamic soft power for complementary »
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