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Les associations régionales et le nationalisme camerounais 1945-1961Mokam, David 16 May 2006 (has links) (PDF)
De 1945 à 1961, le Cameroun connut l'existence de plusieurs types d'associations régionales dont les objectifs globaux avaient trait à la sauvegarde de la tradition, à la promotion de la solidarité, de la fraternité et du développement. Dans le Cameroun sous administration britannique, elles fonctionnèrent très librement, contrairement à celles du Cameroun français qui vécurent pratiquement sous surveillance de l'administration coloniale. Apolitiques à leur création, ces associations régionales furent politisées par le biais des effets de la partition du Cameroun à la fin de la première guerre mondiale, de la volonté de certains Camerounais à trouver du soutien pour leurs partis politiques et pour leurs candidatures aux élections et de la volonté de déstabilisation des autorités coloniales françaises. Par conséquent, leur action politique se déploya dans plusieurs directions: expression des doléances régionales, soutien et opposition aux partis politiques et à l'administration coloniale, présentation et soutien des candidats aux élections, revendication de l'indépendance et de la réunification du Cameroun ou opposition à celles-ci. L'action politique nationaliste des associations régionales, très forte et engagée au départ, baissa en intensité au fur et à mesure de l'avancement du processus devant conduire à l'indépendance et à la réunification. Aux derniers stades du mouvement, les plus décisifs, les associations régionales brillèrent par leur absence ou par leur inertie. L'indépendance et la réunification furent obtenues pratiquement sans elles. Leur action nationaliste fut limitée par leur incapacité à concilier durablement l'attachement régional et le nationalisme, leur division à tous les niveaux, les manœuvres déstabilisatrices de l'administration coloniale, le statut international du Cameroun et la concurrence des autres acteurs de la scène politique.
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Se plaindre et dénoncer : l'État stalinien et la paysannerie kolkhozienne d'après le fonds Andreev, 1946-1953Samson-Paquet, Roxane 09 1900 (has links) (PDF)
Entre mai 1946 et mars 1953, le secrétariat du vice-président Andreï A. Andreev au Conseil des Ministres de l'URSS reçut nombre de plaintes et dénonciations de la paysannerie soviétique. Dans le contexte de la reconstruction de l'agriculture, les kolkhoziens et kolkhoziennes (membres des fermes collectives) choisirent en effet de s'adresser aux organes centraux du pouvoir d'État. Accessibles aux chercheurs depuis l'ouverture partielle des archives soviétiques en 1991, les pétitions de la population soviétique intéressent de plus en plus les historiens, qui se sont toutefois concentrés sur les lettres des années trente. Très peu d'études ont étendu le questionnement aux années d'après-guerre. Pourtant, le régime est à ce moment aussi répressif que dans les années trente, tâchant entre autres de restaurer le système kolkhozien. Se pourrait-il de fait que la Deuxième Guerre mondiale ait eu un impact sur la façon de s'adresser au pouvoir, sur les modalités et les stratégies des acteurs - elles-mêmes symptomatiques d'un changement de rapports entre l'État et la population? C'est ce que ce mémoire tente d'étudier, proposant une analyse des lettres encore largement inédites conservées dans les archives d'Andreï A. Andreev au Conseil des Ministres. Utilisant également une vaste sélection de sources primaires et secondaires afin de replacer ces pétitions dans leur contexte de production et enfin comparer, confronter nos résultats, le présent mémoire offre ainsi un regard original, bien que circonscrit et limité, sur les relations entre l'État stalinien et la paysannerie kolkhozienne dans les années d'immédiat après-guerre jusqu'à la mort de Staline, en mars 1953. Après avoir, dans l'introduction, présenté la pratique de la pétition dans le contexte du régime stalinien et défini le sujet en regard des questions qu'il soulève et des approches qu'il reçues dans l'historiographie, le premier chapitre revient sur le contexte pratique : l'après-guerre en URSS et la reconstruction de l'agriculture. Il souligne ainsi le caractère coercitif de la reconstruction, l'état désastreux de l'agriculture et le mandat d'Andreev dans l'après-guerre, chargé entre autres de voir à la restauration du contrôle étatique dans les campagnes. À la lumière de ce contexte, le chapitre deux se penche alors sur les auteurs de lettres et à leur(s) destinataire(s), la façon de s'adresser au pouvoir et les motivations exprimées. Le chapitre trois s'intéresse ensuite au contenu des lettres : les demandes formulées, le propos des auteurs et la façon dont ils l'expliquent et le justifient. Enfin, le dernier chapitre étudie le traitement et la réponse des autorités, l'intérêt manifesté et les résultats des pétitions. De nombreux changements dans la pratique populaire de rédaction au pouvoir sont ainsi mis en lumière dans notre analyse, mais ceux-ci sont cependant, pour conclure, finalement mesurés. En effet, notre analyse illumine de nouvelles normes d'identification et pratiques d'écriture. Néanmoins, l'impact du conflit mondial est nuancé. Si les pétitions de l'après-guerre ne sont pas que continuité de l'avant-guerre et présentent plusieurs innovations, elles insinuent aussi des problèmes persistants dans les campagnes. Enfin, le mémoire suggère que le conflit n'a pas réussi à intégrer la paysannerie soviétique, à rapprocher l'État et les kolkhoziens. Notre analyse éclaire en définitive les difficultés et la résistance rencontrées par l'État dans sa tentative d'augmenter la productivité et la discipline dans les kolkhozes; elle suggère la faillite de la reconstruction de l'agriculture.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : URSS, régime stalinien, paysannerie kolkhozienne, après-guerre, relations État-citoyens, pétition au pouvoir, dénonciation, opinion populaire.
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Les contre-exemples de Frankfurt ratent leur cible : un nouveau heaume pour le principe des possibilités alternativesChevarie-Cossette, Simon-Pierre 06 1900 (has links)
Les contre-exemples de Frankfurt sont inoffensifs contre l’argument de la conséquence (consequence argument), l’argument qui, à partir du principe des possibilités alternatives et du déterminisme, montre que nous ne pouvons être tenus moralement responsables de nos actions. En effet, ils sont formulés soit dans un cadre déterministe, soit dans un cadre indéterministe. S’ils sont formulés dans un cadre indéterministe, ils sont inoffensifs parce qu’ils contreviennent à un principe méthodologique que nous défendons : le principe de non-négation des prémisses (PNNP). En fait, nous montrons que pour tout argument donné, il est proscrit de supposer la négation d’une prémisse afin de réfuter une autre prémisse à moins que l’attaque réussisse à réfuter les deux prémisses en question. Or, d’une part, les contre-exemples de Frankfurt indéterministes supposent explicitement qu’une prémisse de l’argument de la conséquence – le déterminisme est vrai – est fausse; et d’autre part, ils ne peuvent pas nous donner de raisons de croire en l’indéterminisme, ce que nous montrons grâce à des considérations sur la transmission de la justification. Construire des contre-exemples de Frankfurt indéterministes est donc incorrect pour des raisons méthodologiques et logiques. S’ils sont formulés dans un cadre déterministe, les contre-exemples de Frankfurt font face à une autre accusation d’entorse argumentative, présentée dans la défense du dilemme (Dilemma Defence) de Kane-Ginet-Widerker : celle de la pétition de principe. Nous inspectons et nuançons cette accusation, mais concluons qu’elle tient puisque les contre-exemples de Frankfurt déterministes supposent au final une analyse des agents contrefactuels dans les mondes déterministes et de la relation « rendre inévitable » que ne peuvent endosser ni les incompatibilistes de la marge de manœuvre (leeway incompatibilists), ni les incompatibilistes de la source (source incompatibilists) ni non plus les semicompatibilistes. Conséquemment, les contre-exemples de Frankfurt ne peuvent plus soutenir la forme de compatibilisme à laquelle ils ont donné naissance. L’incompatibilisme de la source ne peut plus être préféré à l’incompatibilisme de la marge de manœuvre ni non plus rejeter toute participation des possibilités alternatives dans l’explication de la responsabilité morale sur cette seule base. / Frankfurt-type examples are inoffensive against the Consequence argument, which purports to show that from both the principle of alternative possibilities and determinism, we can deduce that we are not morally responsible for our actions. Indeed, they require either a deterministic context or an indeterministic one. If they require indeterminism, they are harmless because they violate a methodological principle that we defend: the no-premise-negation principle (PNNP). In fact, we show that for each given argument, we cannot legitimately suppose the negation of a premise in order to refute another, unless the attack succeeds to refute both premises. Yet, on the one hand, indeterministic Frankfurt-type examples explicitly suppose that a premise of the Consequence argument – determinism holds – is false; and on the other hand, Frankfurt-type examples do not give us reasons to reject determinism, which we show with considerations on the transmission of justification. To build indeterministic Frankfurt scenarios is therefore incorrect for methodological and logical reasons. If they require determinism, Frankfurt-type examples are facing a different, yet very serious, argumentative accusation (presented in the Kane-Ginet-Widerker famous Dilemma defence): begging the question. We inspect and qualify this accusation. However, we ultimately claim that it still holds because a deterministic Frankfurt-type example supposes an analysis of the role of counterfactual agents and of the relation “render inevitable” in deterministic worlds that is acceptable neither for a leeway incompatibilist, a source incompatibilist or a semicompatibilist. Thus, Frankfurt-type examples no longer successfully support the form of compatibilism they contributed to give birth to. Also, source incompatibilism may not be preferred to leeway incompatibilism, nor reject all use of alternative possibilities in the explanation of moral responsibility on the sole basis of Frankfurt scenarios.
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