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Identité culturelle et contrôle de la terre : le pays Meč̣č̣a (Éthiopie du centre-ouest) de l'Ancien Régime à la RévolutionGascon, Alain 15 July 1982 (has links) (PDF)
L'un des traits fondamentaux de l'Ancien Régime Ethiopien est la liaison étroite entre la possession de la terre et la participation à l'exercice du mouvoir. Au Meč̣č̣a , la minorité des propriétaires fonciers Amhara résident en ville autour des églises, des écoles et des administrations, fiers de leur antique civilisation chrétienne et de leur généalogie salomonienne, et conscients de la supériorité de leur culture écrite. Les Oromo Méa, majoritaires, repliés dans les campagnes, ont perdu simultanément leurs droits sur la terre et leur indépendance depuis leur défaite devant les troupes de Menilek (vers 1870-1880). Depuis près d'un siècle, aucune assimilation n'a été possible entre le peuple élu des vainqueurs et les vaincus qui ont abandonné des pans entiers de leur mémoire collective, se soumettant à la loi des maîtres. A cette règle, échappent les quelques Meč̣č̣a auxiliaires des Amhara qui ont rompu avec leurs origines et reçu des droits sur la terre et des bribes de pouvoir. D'autre part, les Galila, isolés sur le Wonn, planteurs de faux-bananiers, représentent une enclave de paix, alors que, partout au Meč̣č̣a, les Amhara campent comme une armée d'occupation. La Révolution de 1974 en apporte la preuve éclatante quand l'Ancien Régime s'effondre en quelques jours à l'annonce de la Réforme Agraire. Avec la terre, les militaires ont rendu aux Meč̣č̣a leurs traditions et leur langue,diffusée à la radio et enseignée dans les écoles. Depuis quelques temps, les autorités affermies tentent de contrôler la terre par l'intermédiaire des coopératives et montrent des hésitations à revenir sur le caractère dominant de l'Amharique. Les Meč̣č̣a n'ont-ils fait que de changer de maîtres ?
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