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Estime de soi et autonomieGravel, Geneviève 12 1900 (has links)
Ce mémoire est consacré à la condition de l’estime de soi telle que défendue par Paul Benson au sein de sa théorie substantielle de l’autonomie. Soulevant l’insuffisance des théories procédurales dans les cas d’oppressions, cette condition défend la nécessité de considérer les relations intersubjectives et le sentiment de mérite à agir au sein de la définition même de l’autonomie. En ce sens, les théories relationnelles permettent également de rendre compte de l’impact du contexte social sur les valeurs intériorisées par un agent, mais aussi sur la manière dont un agent s’évalue en fonction de ses expériences. Afin d’approfondir cette condition de l’estime de soi, j’étudie le rôle des émotions autoréflexives sur la perception d’un agent à l’égard de soi tout en soulevant comment ces dernières peuvent l’informer des valeurs qui lui sont propres, de celles provenant d’un contexte d’oppression. Dans un premier temps, j’explore en quoi consiste la condition de l’estime de soi selon Benson, son lien avec l’identité et comment elle met en lumière l’insuffisance des théories procédurales. Dans un deuxième temps, je la distingue des autres conceptions similaires telles que retrouvées dans les théories relationnelles tout en défendant que l’estime de soi n’est pas un phénomène affectif distinct, mais plutôt un jugement normatif s’élaborant à partir des expériences affectives vécues par un agent. Bien que défendant la thèse de Benson dans une perspective relationnelle, j’approfondis la définition de la condition de l’estime de soi en soulevant comment les émotions morales s’avèrent nécessaires pour qu’un agent soit autonome à l’égard de ses actions, de ses pensées et de ses valeurs. / This present study is devoted to the sense of self-worth as defended by Paul Benson in his theory of substantial autonomy. Revealing the limitations of the procedural accounts in the cases of oppression, this theory defends the necessity of considering the intersubjective relationships as well as the importance of regarding onself as being competent to answer for one’s conduct in the definition of autonomy. Meanwhile, relational theories acknowledge how social contexts can define values interiorised by agents as well as the self-regarding attitudes that influence one’s sense of worth. To deepen our understanding of this condition, I study the role of moral emotions on the perception that an agent has upon his or herself while demonstrating how these emotions can adequately inform the agent of his or her own values, as well as those internalized from oppressive circumstances. First, I explore what holds the condition of self-esteem from Benson’s viewpoint while linking it to concept of identity. I then demonstrate how this condition captures the limitations of procedural accounts, specifically in oppressive contexts. Secondly, I distinguish other self-regarding attitudes found in the relational theories while showing how self-esteem is not a separate affective phenomenon, but rather a normative judgment formed from the affective experiences of an agent. While I defend Paul Benson’s thesis in a relational perspective, I suggest a deepened definition of what the self-esteem condition stands for, while showing how moral emotions are necessary for an agent to be autonomous upon his actions, thoughts and values.
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