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Pelipaukau Shipi : géographie des effets cumulatifs du développement industriel selon les savoirs et territorialités des PekuakamiulnuatshCardin, Paul-Antoine 13 December 2023 (has links)
Cette recherche a pour objectif une meilleure compréhension des effets cumulatifs du développement industriel (mines, hydroélectricité, foresterie, villégiature, chemins) sur la pratique des activités culturelles des Pekuakamiulnuatsh, soit Ilnu aihtun. Nitassinan, soit le territoire ancestral, et plus précisément le bassin versant de la Pelipaukau shipi, aussi connu sous le nom de rivière Péribonka, ont été et sont encore aujourd'hui le théâtre d'une industrialisation ayant altéré la territorialité des Pekuakamiulnuatsh. Cela s'explique notamment par l'activation constante d'un cycle de déterritorialisation et reterritorialisation (Raffestin, 2012) suivant la dépossession de leur territoire par l'ajout et l'interaction d'emprises industrielles sur une longue période historique. Les composantes et mécanismes géohistoriques et géoculturels des effets cumulatifs d'un tel accaparement foncier de Nitassinan (Desbiens et Hirt, 2014) sont mises en perspective avant de classifier et de localiser leurs emprises contemporaines. Les savoirs expérientiels (Berkes, 2012) des Pekuakamiulnuatsh ont ensuite été mobilisés afin de déterminer un ensemble de principes directeurs permettant d'établir des paramètres ilnus dans l'analyse des effets cumulatifs sur Ilnu aihtun. Ces principes se veulent culturellement appropriés et adaptés en cela qu'ils considèrent les spécificités de la territorialité ilnue dans la description d'effets cumulatifs décrits et interprétés selon une vision ilnue du monde. De plus, les savoirs des Pekuakamiulnuatsh, contextualisés dans leur cadre géohistorique, ont permis l'élaboration d'indicateurs géoculturels quant à l'intensité des effets cumulatifs sur les pratiques culturelles. Ceux-ci prennent la forme de combinaisons d'industries menant en une modification des pratiques culturelles selon les secteurs et selon le niveau pondéré du potentiel de leurs effets cumulatifs. Menés dans le cadre du partenariat Tshishipiminu (2012-2019), ces travaux s'inscrivent dans les expertises autochtones en place via une interface de recherche partenariale (Grimwood et al., 2012) permettant de repositionner le chercheur universitaire dans un cadre basé sur l'autonomie des communautés. / The objective of this research is to analyze the cumulative effects of industrial development (mining, hydroelectricity, forestry, roads, tourism and leisure infrastructures) on the practice of cultural activities by the Pekuakamiulnuatsh, or Ilnu aihtun. Nitassinan, their ancestral territory, and more precisely the watershed of Pelipaukau Shipi, also known as Péribonka River, have been and still are the scene of an industrialization that has altered the territoriality of the Pekuakamiulnuatsh. This can be explained by the constant activation of a cycle of deterritorialization and reterritorialization (Raffestin, 2012) following the dispossession of their territory through addition and interaction of various forms of land appropriation by industries over a long historical period. The geohistorical and geocultural components and mechanisms of the cumulative effects of this land grabbing (Desbiens and Hirt, 2014) are put into perspective before classifying and locating their contemporary rights-of-way. The experiential knowledge (Berkes, 2012) of the Pekuakamiulnuatsh was then mobilized to determine a set of guiding principles to establish Ilnu parameters in the analysis of cumulative effects on Ilnu aihtun. These principles are intended to be culturally appropriate and adapted in that they consider the specificities of Ilnu territoriality in the description of cumulative effects described and interpreted according to an Ilnu worldview. Moreover, the knowledge of the Pekuakamiulnuatsh, contextualized in their geohistorical framework, has allowed the development of geocultural indicators of the intensity of cumulative effects on cultural practices. These take the form of combinations of industries leading to a modification of cultural practices according to the sectors and according to the weighted level of potential cumulative effects. As part of the Tshishipiminu partnership (2012-2019), this work includes the indigenous expertise in place through a partnership research interface (Grimwood et al. 2012) that allows the academic researcher to be repositioned in a framework based on community autonomy.
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« Eshkᵘ tshikanakuan kanamehtaik -- Les traces sont encore visibles » : langue et territoire chez les Pekuakamiulnuatsh / Eshku tshikanakuan kanamehtaik -- Les traces sont encore visiblesTipi, Şükran 17 June 2024 (has links)
À l'instar de plusieurs groupes autochtones des différentes régions du monde, les Pekuakamiulnuatsh (Innus du Lac Saint-Jean, Québec, Canada) de la communauté de Mashteuiatsh sont activement engagés dans la lutte pour la reconnaissance et le respect de leur autorité et de leur capacité à s'autogouverner, dans une visée d'autonomie et de souveraineté des peuples autochtones sur leurs territoires. Dans les discussions qui tournent autour de la non-renonciation à la souveraineté et de titres de propriété territoriale non cédés, l'affirmation centrale qui ressort des prises de parole publiques est celle que les territoires ne sont pas des biens qui peuvent être possédés par des particuliers. Le constat qui s'impose est celui qu'une meilleure compréhension de la persistance de l'opposition exercée par plusieurs groupes autochtones à travers le Canada à certains projets de développement doit obligatoirement passer par une analyse des fondements du sentiment d'appartenance complexe à l'environnement qui les entourent, ce sentiment souvent résumé à l'aide du concept de « conscience territoriale » (Lacasse 1996). Au moment où, dans le cadre de la Décennie internationale des langues autochtones de l'UNESCO, les spécialistes et représentant.e.s autochtones rappellent que la sauvegarde de la diversité des langues autochtones est essentielle à la protection de la diversité culturelle et biologique, cette thèse brosse le portrait du lien qu'entretiennent les différentes générations de Pekuakamiulnuatsh avec leur territoire ancestral. Plus précisément, cette analyse de 61 entrevues semi-dirigées fait état de ce que le territoire signifie pour les Pekuakamiulnuatsh qui l'occupent encore, et pour ceux et celles qui ne le fréquentent plus physiquement, et quels sont les facteurs culturels et contextuels qui influent sur leurs discours actuels d'appartenance à ce même territoire. Au niveau linguistique, et au-delà de l'utilisation des noms de lieux et des différentes désignations du territoire ancestral, cette esquisse d'un portrait contemporain de la territorialité des Pekuakamiulnuatsh explore les façons d'exprimer linguistiquement, aux niveaux lexical et grammatical, une relation à un lieu, à un espace, au territoire, afin de dégager les pratiques langagières d'une communauté locale et de voir comment certaines formes d'expression linguistique acquièrent une signification sociale de par leur usage dans l'interaction verbale. Au niveau méthodologique, cette recherche collaborative s'inscrit dans une épistémologie de théorisation ancrée par sa proximité avec le terrain et par le développement d'un cadre théorique intégré qui émerge des données obtenues dans un contexte collaboratif mettant en application les Principes PCAP (Centre des Premières Nations 2007 ; Schnarch 2004), à l'intérieur d'une entente de partenariat avec la communauté de Mashteuiatsh. À la croisée disciplinaire entre l'anthropologie du langage et de l'ethnolinguistique, de l'anthropologie de l'espace et de la géographie humaine, avec les perspectives tant analytiques que méthodologiques inspirées des épistémologies et méthodologies autochtones (Atleo 2005 ; Battiste et Henderson 2000 ; Brant Castellano 2004 ; Hart 2010 ; Rice *et al.* 2005 ; Simpson 2000 ; Tuhiwai Smith 2012) et ancrées dans les valeurs de relationnalité (Gonzalez 2021 ; Tipi 2021) et de réciprocité dans les rapports dynamiques entretenus entre les expertises locales sollicitées et les pratiques de collaboration entre partenaires du projet, cette thèse représente une contribution originale aux études de la territorialité d'un point de vue langagier. Mises en application ensemble, ces approches et les principes qu'elles renferment, permettent de mieux appréhender les dynamiques sous-jacentes au processus d'appropriation et d'expression d'une territorialité propre aux Pekuakamiulnuatsh et la reconfiguration actuelle de celle-ci. Le travail de terrain effectué se veut une contribution au corpus foisonnant d'études et de réflexions du domaine de la revitalisation des langues dites en péril (Austin et Sallabank 2014), notamment par une meilleure conceptualisation des dynamiques et des idéologies langagières à l'œuvre au sein des communautés autochtones qui revendiquent ces langues. Il s'agit d'une tentative d'amener une meilleure compréhension de la construction d'une identité linguistique à travers les processus d'interaction au sein d'une communauté linguistique, incluant la négociation des appartenances et des compétences (Kroskrity et Avineri 2014), même entre différentes générations de membres, à l'exemple de la communauté partenaire de l'étude, Mashteuiatsh. Cette étude langagière des dimensions ontologiques inhérentes à la territorialité *ilnu* propose ainsi une analyse multidimensionnelle de l'expression d'une continuité relationnelle avec le territoire en termes de mobilités et de responsabilités. / Like many indigenous groups in different parts of the world, the Pekuakamiulnuatsh (Innu of Lac Saint-Jean, Quebec, Canada) of the First Nation community of Mashteuiatsh are actively engaged in the struggle for recognition and respect for their authority and capacity for self-governance, with a view to the autonomy and sovereignty of indigenous peoples over their territories. In the discussions that revolve around the non-renunciation of sovereignty and Aboriginal titles on unceded territories, the central assertion that emerges from the public indigenous discourse is that territories are not property that can be owned by individuals. It is clear that a better understanding of the persistent opposition of many Indigenous groups across Canada to certain development projects must include an analysis of the basis of their complex sense of belonging to the environment around them, which is often summarised in the concept of 'territorial consciousness' (Lacasse 1996). At a time when, in the context of UNESCO's International Decade of Indigenous Languages, Indigenous specialists and representatives are reminding us that safeguarding the diversity of indigenous languages is essential to the protection of cultural and biological diversity, this thesis paints a picture of the relationship that the various generations of Pekuakamiulnuatsh have with their ancestral territories. More specifically, this analysis of 61 semi-structured interviews shows what the territory means to the Pekuakamiulnuatsh who still occupy it, and, for those who do no longer physically have access to it, what cultural and contextual factors influence their current discourses of belonging to this same territory. At the linguistic level, and beyond the use of place names and various designations of the ancestral territory, this sketch of a contemporary portrait of the territoriality of the Pekuakamiulnuatsh explores the ways of expressing linguistically, at the lexical and grammatical levels, a relationship to a place, a space, or the territory, in order to identify the linguistic practices of a local community and to see how certain forms of linguistic expression acquire a social meaning through their use in verbal interaction. At the methodological level, this collaborative research is part of an epistemology of theorization anchored by its proximity to the field and by the development of an integrated theoretical framework that emerges from the data obtained in a collaborative context applying the OCAP Principles (Centre des Premières Nations 2007 ; Schnarch 2004), within a partnership agreement with the community of Mashteuiatsh. At the disciplinary crossroads between the anthropology of language and ethnolinguistics, the anthropology of space and human geography, with both analytical and methodological perspectives inspired by indigenous epistemologies and methodologies (Atleo 2005 ; Battiste et Henderson 2000 ; Brant Castellano 2004 ; Hart 2010 ; Rice *et al.* 2005 ; Simpson 2000 ; Tuhiwai Smith 2012) and rooted in the values of relationality (Gonzalez 2021 ; Tipi 2021) and reciprocity in the dynamic relationships maintained between the local experts solicited and the practices of collaboration between project partners, this thesis represents an original contribution to the study of territoriality from a linguistic anthropological perspective. When applied together, these approaches and the principles they contain allow for a better understanding of the dynamics underlying the process of appropriation and expression of a territoriality specific to the Pekuakamiulnuatsh and its current reconfiguration. The fieldwork carried out is intended to contribute to the abundant body of studies and reflections in the field of revitalization of endangered languages (Austin et Sallabank 2014), particularly through a better conceptualization of the language dynamics and ideologies at work within the Aboriginal communities that claim these languages. It is an attempt to bring about a better understanding of the construction of linguistic identity through the processes of interaction within a linguistic community, including the negotiation of belonging and skills (Kroskrity et Avineri 2014) even between different generations of members, as in the case of the partner community of the study, Mashteuiatsh. This linguistic study of the ontological dimensions inherent in *ilnu* territoriality thus provides a multidimensional analysis of the expression of relational continuity with the territory in terms of mobilities and responsibilities.
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