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Les formes de la binarité dans l'oeuvre de Martín Kohan : une écriture de l'antagonisme / The forms of binarity in Martin Kohan's work : a writing of antagonismRamirez Cifola, Cécile 08 November 2013 (has links)
L'œuvre de Martín Kohan (Buenos Aires, 1967), écrivain prolifique à la notoriété grandissante au sein de la littérature argentine contemporaine, est l'objet de ce travail de recherche. Nous abordons le corpus – constitué par l'essentiel de l'œuvre : huit romans sur les neuf publiés à ce jour, La pérdida de Laura (1993), El informe. San Martín o el otro cruce de los Andes (1997), Los cautivos. El exilio de Echeverría (2000), Dos veces junio (2002), Segundos afuera (2005), Museo de la Revolución (2006), Ciencias morales (2007), Cuentas pendientes (2010); et deux recueils de nouvelles, Muero contento (1994), et Una pena extraordinaria (1998), principalement – sous l'angle de l'antagonisme, motif essentiel de l'univers fictionnel de Kohan, non seulement sur le plan de la diégèse mais également sur celui de la forme. Ce travail part de l'observation d'une constante au sein d'un corpus pourtant très varié : un rapport dichotomique, fait d'incompréhension et parfois de violence, entre la culture populaire ou la culture de masse, et la culture lettrée. La première partie de la thèse en propose une analyse systématique dans les cinq romans qui abordent explicitement ce type de conflit sous les modalités les plus diverses. La deuxième partie explore d'autres procédés qui tendent à confirmer le rôle structurant de l'antagonisme au sein de l'œuvre : si la mise à mal de l'union amoureuse semble exprimer la fatalité du malentendu, la dévalorisation des personnages du « milieu » et de la figure du consensus d'une part, et l'aspect revigorant des conflits menés à leur dernière extrémité d'autre part, révèlent l'aspect positif et particulièrement dynamique de l'antagonisme. La dernière partie se consacre aux implications de ce motif, omniprésent au point de représenter une nécessité : sur le plan politique – car sans être réaliste, la littérature de Kohan met en action la révolution marxiste en élaborant des figures de contre-pouvoir – ; sur le plan littéraire, où l'antagonisme montre toute sa fécondité. Le rapport hypertextuel, établi notamment avec des textes qui font autorité dans la littérature nationale, en est une expression essentielle ; mais la dichotomie est aussi une composante qui se manifeste à tous les niveaux de l'écriture, de l'unité minimale du mot à l'architecture complexe des romans. À la lutte entre personnages fait écho celle – défi formel le plus ambitieux – qui se joue entre le fond et la forme, source d'inépuisable ambivalence qui constitue l'une des spécificités les plus intéressantes de cet écrivain brillant. / The purpose of this study is to examine the literary work of Martin Kohan (Buenos Aires, 1967), prolific and increasingly renowned writer in contemporary Argentinian literature. We analyse the corpus – made up of the essential of his work: eight novels out of the nine published so far, La pérdida de Laura (1993), El informe. San Martín o el otro cruce de los Andes (1997), Los cautivos. El exilio de Echeverría (2000), Dos veces junio (2002), Segundos afuera (2005), Museo de la Revolución (2006), Ciencias morales (2007), Cuentas pendientes (2010); and two collections of short stories, Muero contento (1994), and Una pena extraordinaria (1998), mainly – from the perspective of antagonism, an essential pattern in terms of diegesis but also in terms of form. The starting point of this study is the observation of a constant within a diverse work: a dichotomous relationship made of incomprehension and sometimes violence between popular culture and literate culture. The first part of the thesis consists of a systematic analysis of the dichotomy in the five novels which explicitly explores this type of conflict. The second part examines other devices that tend to confirm the structuring role of antagonism throughout Kohan's fictions : love's defeat seems to express the fatality of misunderstanding, yet the depreciation of the middle characters and of consensus on the one hand, and the invigorating nature of conflicts when driven to their end on the other hand, reveal the positive and particularly dynamic aspect of antagonism. The last part focuses on the implications of this pattern which perbades to the point of becoming a necessity: on a political level– although Kohan's literature is not realistic, it activates the Marxist revolution by developing counter-power figures –; in literary terms, where antagonism proves a productive force. The hypertextual relation, set up especially with seminal national pieces, is an essential expression of this productivity but the dichotomy also operates at every level of writing, from the minimal unit of the word to the whole architecture of the novels. Echoing the conflicts between the characters is another type of conflic – the utmost formal challenge, that opposing form and content, an inexhaustible source of ambivalence which represents one of the most interesting features of this brilliant author.
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