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Histoire, mémoire et droit : les usages juridiques du passé / History, memory and the law : the legal uses of the pastMacaya Lizano, Ariana 23 September 2014 (has links)
Le débat sur les lois «mémorielles» qui se développa en France à partir de 2005 servit de catalyseur pour une réflexion sur les relations entre le droit, l’histoire et la mémoire collective. Si le droit ne peut et, surtout, ne doit pas écrire l’histoire, les points de rencontre entre le droit et le passé sont nombreux, faisant ainsi du passé un véritable objet juridique. En effet, le droit s’inscrit dans un passé qu’il peut aussi organiser. L’affirmation selon laquelle le droit est un phénomène social implique non seulement qu’il influe sur le contexte social, mais aussi qu’il s’inscrit dans un contexte donné. Le passé du groupe humain qu’il organise exerce ainsi une influence dans sa formation et dans son application. Il peut aussi lui servir de fondement pour ancrer sa légitimité et sa prétention à être obéi. Mais le droit participe aussi à l’organisation du passé. Si le passé doit être représenté ou reconstruit afin de devenir un objet de connaissance, le droit peut non seulement encadrer, guider et organiser ces représentations, mais il peut aussi les construire lui-même, contribuant ainsi à la mise en place d’une mémoire collective apaisée. La fréquence et la variété des recours au passé par le droit démontrent leur généralité et leur utilité. Toutefois, l’examen de l’utilisation du passé par le droit révèle que tout usage porte en germe la possibilité d’une utilisation abusive. Si ces risques ont été mis en avant par le débat sur les lois mémorielles, leur examen critique permet une certaine relativisation des dangers de la juridicisation du passé et une mise en exergue de la nécessité de l’articulation des relations entre Thémis, Clio et Mnémosyne. / The debate over the “memorial laws” that developed in France since 2005 catalyzed a discussion on the relationship between law, history and collective memory. While Law cannot and, above all, should not write history, there are actually numerous connections between the Law and the past that render the past a true legal object. Law is, indeed, part of a past that can be juridically organized. Hence, the claim that Law is a social phenomenon implies not only that it can affect the social context but also that it is inscribed in a given context. In this regard, the past that the Law aims to organize exercises an influence over its formation and its application. Furthermore, the past can be the basis of the Law’s legitimacy and authority. At the same time, the Law participates in the organization of the past. If the past needs to be represented or rebuilt in order to become an object of knowledge, the Law can not only regulate, guide and organize those representations, but it can also build them itself, thus contributing to the establishment of an appeased collective memory. The frequency and variety of the Law’s references to the past demonstrate their relevance and usefulness. However, a closer examination of the use of the past within the Law reveals that this use carries the seeds of potential misuse. If those risks were highlighted by the debate over the “memorial laws”, further critical examination relativizes the dangers of juridification of the past and stresses the need for a better articulation of the relationship between Themis, Mnemosyne and Clio.
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L’émergence d’une politique mémorielle au Brésil : la Politique Nationale des Musées (2003-2010) / The emergence of a memory policy in Brazil : the National Museum Policy (2003-2010)Duarte Cardoso, Luiza 09 July 2018 (has links)
Cette thèse porte sur la genèse de la Politique Nationale des Musées au Brésil dans les années 2000. L’expérience consolide des espaces de mémoire en tant qu’objets d’une politique publique dans le pays et impact le développement de démarches similaires en Amérique du Sud, marquées par les idées de la muséologie sociale. Cette recherche analyse, à la lumière de l’approche cognitive, les variables permettant d’expliquer l’émergence de cette politique muséale, qui configure l’ensemble des actions étatiques envers les musées et leurs collections. Elle s’appuie sur des données issues d'entretiens auprès des décideurs politiques et membres de la communauté muséale, de l'analyse de sources primaires et secondaires sur l’activité des institutions de gestion muséale nationales, des discours, lois et plans stratégiques. Cette étude démontre que l’effort vers le développement des solutions locales pour la gouvernance mémorielle sous l’influence du mouvement de la « nouvelle muséologie », dans le cadre de la montée d’une démarche de reconnaissance de la diversité culturelle, trouve sa place dans l’agenda, lors de l’alternance politique qui permet l’arrivée au sommet de l'État du premier gouvernement de gauche dans le pays. La politique muséale apporte une re-signification symbolique majeure des discours et pratiques mémorielles au Brésil et fonctionne comme un élément de légitimation du nouveau gouvernement, élu grâce à un programme ciblé sur la démocratisation de la structure publique au nom de la « justice sociale ». / This thesis examines the genesis of the National Museums Policy in Brazil in the 2000s. The Brazilian model consolidated memory spaces as objects of public policy and served as a starting point for the development of similar initiatives elsewhere in South America, influenced by the theories of social museology. In order to explain the emergence of this museum policy, which encompassed all state actions towards museums and their collections, this research analyzes a combination of political, social, and cultural factors in the light of the cognitive approach. It draws on data from interviews with policy makers and members of the museum community, and analysis of primary and secondary sources related to the activities of national institutions of museum management, including speeches, legislation, and strategic plans. This thesis demonstrates that efforts towards the development of local solutions to memorial governance – under the influence of the movement of the "new museology," and as part of the rise of a process of recognition of cultural diversity – found its place on the political agenda due to a change of administration that led to the country’s first leftist government. The museum policy marked a major symbolic resignification of memorial discourses and practices in Brazil, and served as a means to legitimate the new government, which had been elected on a platform of democratizing public structures in the name of "social justice".
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