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La mort en Égypte romaine / Death in Roman EgyptWeiller, Fanny 21 October 2017 (has links)
Définie à la fois comme un état, être mort, ou comme un passage, passer du monde des vivants à celui des morts, la mort dans les sociétés antiques influençait nombre de domaines de l’existence. Elle ne se limitait pas à son aspect quantitatif, c'est-à-dire démographique. La mort devait être gérée, non seulement par les proches du défunt, mais également par la cité et par l’État. Cependant, cette étude de la mort englobe aussi les manières dont elle était perçue et vécue par les individus. La mort était l'objet de croyances relatives à l'au-delà, qui concernaient le devenir du défunt, ainsi que la relation qui subsistait entre le défunt et sa famille, entre la communauté des morts et celle des vivants.La question de la mort dans la province romaine d’Égypte se pose d’autant plus que cet espace situé à la limite entre la partie occidentale et orientale de l’Empire continuait de subir des influences culturelles multiples (civilisation pharaonique, hellénistique, présence du judaïsme, naissance du christianisme...) et occupait une position stratégique au sein de l’Empire (domaine réservé du Prince, population multiethnique et relativement nombreuse...).En utilisant différents types de sources (papyrologiques, épigraphiques, archéologiques et littéraires) et en abordant la mort dans des aspects variés à la fois matériels et immatériels (des attitudes et gestes quotidiens face à la mort, aux croyances relatives à l’au-delà, en passant par les pratiques administratives et juridiques suscitées par un décès), il s’agit ici de montrer dans quelle mesure la mort était un régulateur des tensions et des appréhensions sociales dans une société caractérisée par des influences culturelles multiples. La démarche adoptée est scalaire.La mort est d'abord l'objet d'une étude à l'échelle de l’État. Le gouvernement romain gérait la mort en légiférant, en arbitrant les conflits liés au décès d'un individu et en imposant des pratiques administratives lui assurant un contrôle de la population. Mais l’État était aussi parfois celui qui orchestrait la mort, la mettait en scène ou y recourait volontairement afin de préserver l'ordre social.À l'échelle de la province romaine d’Égypte, la mort apparaissait comme le reflet d'interactions diverses. Elle cristallisait les différentes conceptions de l'au-delà, impliquant des gestes funéraires spécifiques, tandis que des particularismes locaux persistaient.Face à la mort, la cité – troisième échelle de notre étude – avait, quant à elle, clairement pour mission d'assurer l'ordre social. En cela, elle devait se prémunir de tout ce qui était susceptible de venir la souiller ou compromettre la relation entre la communauté des vivants et le monde des morts.Toutefois, la gestion la plus importante de la mort se faisait à l'échelle de l'individu et de sa famille. En raison d'une espérance de vie assez faible et d'un taux de mortalité élevé, la mort faisait partie du quotidien. Pour s'adapter à cette réalité, des individus anticipaient leur décès en rédigeant notamment des testaments. Dans tous les cas, la confrontation à la mort d'un proche provoquait des bouleversements auxquels il convenait de faire face et qui donnaient lieu, de la part des survivants, à des réponses parfois diamétralement opposées (conflits portés devant la justice, activation des solidarités intra et extra-familiales sous différentes formes). / .Defined at once as a state, to be dead, or as a passage, to pass from the world of the living to that of the dead, death in ancient societies influenced many areas of existence. It was not limited to its quantitative aspect, that is to say demographic. Death had to be managed, not only by the relatives of the deceased, but also by the city and the state. However, this study of death also encompasses the ways in which it was perceived and experienced by individuals. Death was the object of beliefs about the afterlife that related to the future of the deceased, as well as the relationship between the deceased and his family, between the community of the dead and that of the living.The question of death in the Roman province of Egypt arises all the more because this space situated at the border between the western and eastern part of the Empire continued to undergo multiple cultural influences (Pharaonic civilization, Hellenistic, Judaism, the birth of Christianity, etc.) and occupied a strategic position within the Empire (a reserved area of the Prince, a multi-ethnic and relatively numerous population).By using different types of sources (papyrological, epigraphic, archaeological and literary) and by approaching death in various aspects, both material and immaterial (daily attitudes and gestures towards death, beliefs about the afterlife, through administrative and legal practices related to death), the aim here is to show to what extent death is a regulator of social tensions and apprehensions in a society characterized by multiple cultural influences. The approach adopted is scalar.At the level of the Empire, the Roman government managed death by legislating, arbitrating conflicts related to the death of an individual and imposing administrative practices ensuring public control. But the State was also sometimes the one who orchestrated death, staged it or used it voluntarily in order to preserve the social order.At the level of the Roman province of Egypt, death appeared as a reflection of various interactions. It crystallized the different conceptions of the hereafter, involving specific funeral gestures, while local peculiarities persisted.Faced with death, the city – the third angle of our study – had, for its part, a clear mission to ensure social order. In this, she had to guard against all that was likely to come to defile her or compromise the relationship between the community of the living and the world of the dead. However, the most important management of death occurred at the scale of the individual and his family. Due to a relatively low life expectancy and a high mortality rate, death was part of daily life. To adapt to this reality, individuals anticipated their deaths by writing, among other things, wills. In any case, the confrontation with the death of a relative provoked upheavals that had to be dealt with and which gave rise, for the survivors, to sometimes diametrically opposed answers (conflicts brought before justice, activation of solidarities intra and extra-familial in different forms).
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