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L'influence de la compétition alimentaire, des pressions de prédation, d'infanticide et de copulation sur les comportements dirigés vers soi des femelles Colobus vellerosus

St-Onge, Charlotte 12 1900 (has links)
Les comportements dirigés vers soi (CDS) tels que l'autotoilettage, les grattements et les bâillements peuvent être des indicateurs indirects de stress chez les mammifères. Comprendre si ces comportements associés au stress coïncident avec des facteurs de stress sociaux ou écologiques devrait permettre d'identifier les éléments de la vie en groupe qui causent plus de stress chez les femelles. Pour déterminer les pressions de la vie en groupe pouvant générer du stress chez les femelles Colobus vellerosus à Boabeng-Fiema Monkey Sanctuary (BFMS), au Ghana, j’ai cherché à savoir si les CDS variaient selon : H1) La compétition alimentaire, qui peut augmenter en intensité avec le nombre de congénères qui sont en compétition pour les mêmes ressources nutritionnelles ; H2) La pression de prédation, qui peut augmenter avec un nombre total d'individus moins élevé, car cela réduit la détection des prédateurs; H3) Le risque d'infanticide, qui augmente avec le nombre de mâles adultes et les renversements de pouvoir par les mâles, car les relations de dominance masculine sont souvent contestées dans les groupes multimâles ; et H4) La pression de copulation, qui augmente lorsque les femelles sont en oestrus et s'engagent dans des comportements sexuels, ce qui peut conduire les mâles à être agressifs et coercitifs envers elles. Pour ce faire, j'ai utilisé des données longitudinales sur les grattements, l’autotoilettage et les bâillements collectées auprès de 64 femelles adultes à BFMS de 2004 à 2019. J'ai comparé les taux mensuels de CDS des femelles en fonction de la taille des groupes, de l'interaction entre le nombre de mâles et la survenue ou non d'un renversement par les mâles, et de la présence de comportements sexuels féminins. Alors que l'autotoilettage et le bâillement ne variaient pas de manière significative en fonction de nos variables, les femelles se grattaient davantage au cours des mois où il y avait plus de mâles et/ou un renversement (équations d'estimation généralisées : P < 0,05), ainsi que lorsqu'elles ont exprimé plus de comportements sexuels (P < 0,05). Ces résultats soutiennent les hypothèses du risque d'infanticide et de la pression de copulation suggérant que les stratégies reproductives des mâles expliquent le mieux le stress chez les femelles. Ceci apporte une évidence supplémentaire que la pression d'infanticide, déjà connue pour influencer la composition des groupes et le développement de la progéniture chez C. vellerosus, affecte les comportements des femelles et leur réponse au stress. Cela permet donc une meilleure compréhension de la socialité chez les primates par l’étude des facteurs de stress vécus par les femelles qui déterminent, dans une certaine mesure, la formation des groupes. / Self-directed behaviors (SDB) such as self-grooming, scratching, and yawning can be indirect stress indicators in mammals. Understanding whether behaviors associated with stress co-occur with social or ecological pressures can help identify the elements of group life that cause more stress for females. To determine which pressures of group-living may lead to stress in female Colobus vellerosus at Boabeng-Fiema Monkey Sanctuary (BFMS), Ghana, I investigated whether SDBs varied according to: H1) Feeding competition, which may increase in intensity with the number of conspecifics competing for the same nutritional resources; H2) Predation pressure, which may increase with fewer total individuals, as this reduces predator detection; H3) Infanticide risk, which increases during male group take-over and with the number of adult males because male dominance relationships are often contested in multi-male groups in this population; and H4) Mating pressure, which increases when females are in estrus and engage in copulations, and may lead to males being aggressive and coercive toward females. I used longitudinal data on three SDBs, namely scratching, self-grooming and yawning, by 64 adult females at BFMS from 2004 to 2019. I compared female monthly SDB rates according to group size, an interaction effect between the number of males and whether a male group takeover occurred, and the presence of female sexual behaviors. While self-grooming and yawning did not vary significantly with the predictor variables, females scratched themselves more during months in which more males were present and/or a takeover occurred (Generalized Estimating Equations: P < 0.05), as well as when more sexual behaviors occurred (P < 0.05). The results support the infanticide risk and mating pressure hypotheses and suggest that the reproductive strategies of adult males best explain female stress. This provides further evidence that infanticide pressure, already known to influence group composition and offspring development in C. vellerosus, affects female behaviors and their stress response. This allows a better understanding of sociality in primates by studying the stressors experienced by females that determine, to some extent, group formation.

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