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L’invention littéraire de l’inconscient dans le récit de fiction (contes, nouvelles, romans) entre 1850 et 1895 / The literary invention of unconscious in fiction (tales, short stories, novels) from 1850 to 1895Enriquez, Romain 23 June 2017 (has links)
À l’encontre des études qui plaquent des concepts psychanalytiques sur des pré-textes, c’est-à-dire des textes transformés en matériaux d’analyse, nous nous proposons de suivre la trajectoire du récit de fiction (romans, contes, nouvelles...) dans l’invention de la notion d’inconscient. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’inconscient fait une apparition décisive sous le masque des mots (« profondeur », « automate », « à son insu », « idée fixe »...), des sujets (le rêve, l’hypnose, l’hystérie…), des personnages (en proie à des troubles de la personnalité, de la volonté, de la mémoire) et de la voix narrative qui les énonce. Le verrou que l’histoire littéraire impose aux écrivains, regroupés en courants qui s’incarneraient dans des manifestes, cède sous la poussée d’une notion ou d’une intuition d’autant plus difficile à saisir qu’elle est protéiforme. Tous s’interrogent sur les abîmes de la création artistique, le langage involontaire du corps, la dualité du « moi », apportant une pierre sans savoir pour quel monument. De Flaubert à Zola en passant par Huysmans, Barbey d’Aurevilly, les Goncourt, Bourget, Maupassant, Dujardin et bien d’autres, nous cherchons comment le récit de fiction dialogue avec les savoirs (psycho-physiologie, médecine, philosophie, biologie…) mais constitue aussi son arsenal symbolique, son dispositif herméneutique, devenant ainsi un acteur épistémologique à part entière. À rebours de discours prétendant à l’objectivité scientifique, la littérature s’implique avec le lecteur dans l’écriture de l’inconscient – qu’elle découvre moins qu’elle ne l’invente, qu’elle décrit moins qu’elle ne le construit, avec une liberté qui ne va pas sans ambiguïtés. / Unlike a set of studies which tack psychoanalytical concepts onto pre-texts, i.e .texts transformed into material for analysis, we study the specific contribution of fiction (novels, tales, short stories, narrative forms…) to the invention of the concept of unconscious. In the second half of the 19th century, the unconscious makes a crucial appearance behind the mask of words (“depth”, “automatic”, “without knowledge”, “obsession”…), topics (dreams, hypnosis, hysteria…), characters (facing personality, behavior or memory disorders…) and narrative voices. Literary history has always gathered writers in “literary movements” embodied in “manifestos”; yet this categorisation collapses under the pressure of this notion or intuition, more difficult to grasp as it proves to be protean. All of them wonder about the depths of artistic creation, the unintended language of the body, the duality or little reality of “ego”; all of them throw a stone without knowing the monument at which they are aiming. From Flaubert to Zola and Huysmans, Barbey d’Aurevilly, Goncourt, Bourget, Maupassant, Dujardin – just to name a few –, we investigate how fiction dialogues with various knowledges (psychophysiology, medicine, philosophy, biology…) and, along with science, how fiction may develop its symbolic arsenal, its hermeneutic register and becomes an epistemological player in its own right. Again, we investigate how literature, in opposition to the speeches skillful with scientific neutrality, operates freely, but not free of ambiguities. Indeed, it involves with reader in the writing of an unconscious not so much described but rather constructed, not so much discovered but rather invented.
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Le principe du Féminin chez Ibn ʿArabī (1165-1240) et Carl Gustav Jung (1875-1961) : une analyse comparativeBelgaid, Farid 06 1900 (has links)
Principe spirituel pour Muḥyī al-Dīn Ibn ʿArabī (1165-1240) et archétype universel pour Carl Gustav Jung (1875-1961), le Féminin est au centre de cette recherche où il sera étudié sous l’angle de l’expérience mystique dont il est un médian incontournable. L’accent sera mis surtout sur le rapport entre le Féminin comme principe ou archétype et l’expérience mystique tel qu’ils s’articulent chez nos deux penseurs tant dans leur vécu personnel que sur le plan de leurs élaborations théoriques. Elle consiste, pour éviter tout anachronisme, davantage en un dialogue d’idées qu’une comparaison de la pensée du maitre soufi andalou avec celle du psychanalyste moderne suisse.
C’est à ce premier niveau d’analyse, où le Féminin et le Masculin forment une androgynie primordiale, que leurs pensées se rejoignent de manière significative. Les deux penseurs reconnaissant au Féminin en particulier une fonction transcendantale qui s’accomplit à travers une prédisposition à l’établissement d’une relation avec le monde subtil de l’Esprit qui s’enracine soit dans une tradition religieuse donnée, l’islam dans le cas d’Ibn ʿArabī, ou d’une analyse thérapeutique aux allures néanmoins mystiques dans le cas de Jung. L’expérience du Féminin chez nos deux penseurs révèle un rapport différencié quant à la nature et à la forme de l’expérience spirituelle qui est son support d’expression.
Leurs conceptions se distinguent aussi sur la question de Dieu (transcendant ou immanent) dont la rencontre est perçue comme la finalité vers laquelle tend la dynamique transformatrice de la personnalité qu’implique ce cheminement initiatique qu’induit la rencontre du Féminin spirituel. Avant de réaliser cette ultime et unificatrice rencontre, il faut d’abord rencontrer et entrer en relation avec ce Féminin comme figure d’une altérité intérieure et extérieure en vue de dépasser le dualisme primaire où les humains sont embourbés tant individuellement que collectivement. C’est sur ce point en particulier que l’étude montre des convergences signifiantes, qui révèlent, d’un côté, le lien transversal qu’il y a entre le soufisme et la psychologie analytique et de l’autre les aspects implicites d‘une psychologie des profondeurs nichant en arrière-plan de la mystique akbarienne.
Cette ébauche de dialogue, opérée dans une approche interdisciplinaire, révèle certes des postures épistémologiques très différentes, mais aussi une convergence de vue tacite jusque-là et que la méthode de la phénoménologie herméneutique retenue pour ce travail de maitrise a éclairé d’un nouveau jour. C’est dans cet esprit qu’elle peut ouvrir de nouvelles pistes de réflexion à nos sociétés contemporaines prises avec une crise de sens et de perte de repères identitaires inquiétante. Le sous-bassement de cette crise est une vision dualiste de la femme et de l’homme, et corollairement d’une division binaire entre nature et culture, au lieu de saisir leur nécessaire et paradoxale complémentarité qui doit se réaliser en premier lieu en chaque être humain. / A spiritual principle for Muḥyī al-Dīn Ibn ʿArabī (1165-1240) and a universal archetype for Carl Gustav Jung (1875-1961), the Feminine is at the center of this research, where it will be studied from the perspective of the mystical experience of which it is an inescapable mediator. The emphasis will be on the relationship between the Feminine as a principle or archetype and the mystical experience as articulated by our two thinkers in their personal experience as well as in their theoretical elaborations. It consists, to avoid any anachronism, more of a dialogue of ideas than a comparison of the thought of the Andalusian Sufi master with that of the modern Swiss psychoanalyst.
It is at this first level of analysis, where the Feminine and the Masculine form a primordial androgyny that their thoughts meet in a significant way. Both thinkers in fact recognize in the Feminine a transcendental function that is fulfilled through a predisposition to establish a relationship with the subtle world of Spirit that is rooted either in a given religious tradition-Islam in the case of Ibn ʿArabī or of a therapeutic analysis with nonetheless mystical overtones in the case of Jung. The experience of the Feminine in our two thinkers reveals a differentiated relationship as to the nature and form of the spiritual experience that is its medium of expression.
Their conceptions also differ on the question of God (transcendent or immanent) whose meeting is perceived as the finality towards which tends the transforming dynamics of the personality that implies this initiatory path that induces the meeting of the spiritual Feminine. Before realizing this ultimate and unifying encounter, one must first meet and relate to this Feminine figure of inner and outer otherness in order to overcome the primary dualism in which humans are mired both individually and collectively. It is on this point in particular that the study shows significant convergences, which reveal, on the one hand, the link between Sufism and analytical psychology; and on the other hand, the "deep psychological" aspects of Akbarian mysticism.
This draft dialogue, carried out in an interdisciplinary approach, certainly reveals very different epistemological postures, but also a convergence of views implicit until then and which the method of hermeneutic phenomenology chosen for this master's thesis has shed new light on. It is in this spirit that it can open up new avenues of reflection for our contemporary societies caught up in a disturbing crisis of meaning and loss of identity markers. The underpinning of this crisis is a dualistic vision of woman and man, and consequently of a binary division between nature and culture, instead of grasping their necessary and paradoxical complementarity which must be realized first and foremost in each human being.
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