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Les catholiques allemands et la République de Weimar<br />Les Katholikentage, 1919-1932

Reytier, Marie-Emmanuelle 07 March 2005 (has links) (PDF)
Fondés en 1848 à Mayence par un ecclésiastique, Mgr Adam Franz Lennig, afin de défendre les libertés religieuses, les Katholikentage – littéralement « Congrès des Catholiques » ou « Journées des Catholiques » – rassemblaient à l'origine les représentants des principales associations catholiques et des personnalités en vue. Au cours des quelque vingt années suivantes, ils jouèrent un rôle majeur dans la mobilisation politique des laïcs. Le Kulturkampf prussien (1872-1878) resserra les liens entre le Zentrum, créé en 1870, et les Katholikentage qui firent progressivement office de congrès annuel du parti. Vers 1900, ils devinrent des assemblées de masse groupant plusieurs dizaines de milliers de participants dans le but de démontrer la solidarité des populations à la fois avec la hiérarchie ecclésiastique et avec les dirigeants du Zentrum. Après une interruption de huit ans, Francfort-sur-le-Main accueillit en 1921 le premier Katholikentag national d'après-guerre et inaugura la reprise des Congrès, organisés ensuite annuellement jusqu'en 1933, à l'exception du Katholikentag prévu en 1923 à Cologne et interdit par les forces d'occupation. Sous la République de Weimar, les Congrès furent les plus grandes assemblées de masse ayant lieu régulièrement : 250.000 personnes assistèrent à la messe dominicale de celui d'Essen, en 1932. Leur influence dépassa largement le nombre de participants, grâce au soutien du clergé au niveau local et national, ainsi qu'à celui du réseau d'associations catholiques et à la presse. <br /><br />Alors que le Zentrum a fait l'objet de nombreuses monographies, les Katholikentage ont été jusqu'à présent négligés par les historiens. Les quelques articles consacrés à la question ne retiennent souvent que la période antérieure à 1914 ou celle postérieure à la Seconde Guerre mondiale. Ils mettent en avant le caractère démocratique des Congrès considérés comme les précurseurs de la Démocratie chrétienne incarnée par Konrad Adenauer après 1945. L'un des objectifs de cette thèse est de montrer les ambiguïtés liées à la dépolitisation officielle des Katholikentage sous la République de Weimar, période qui a été jusque-là soigneusement ignorée. Elle cherche à vérifier entre autre l'interprétation selon laquelle la séduction exercée par les régimes autoritaires sur les élites et les populations notamment européennes pendant la période de l'entre-deux-guerres n'aurait pas influencé les catholiques allemands avant le 30 janvier 1933. <br /><br />Les comptes rendus publiés des Katholikentage sont des sources officielles qui ont constitué la première étape de mon travail. Celui-ci a ensuite été complété par les archives privées des principaux dirigeants des Congrès et des associations catholiques. Comme le Comité central ne possède aucun fonds pour la période antérieure à 1952, j'ai dû rassembler des sources réparties dans les archives ecclésiastiques et civiles de chacune des villes où un Congrès a été organisé entre 1921 et 1933. Au total, 42 fonds d'archives différents ont été consultés.<br /><br />La thèse est divisée en trois parties. La première a pour objet d'analyser la reprise des Congrès au lendemain de la Première Guerre mondiale, leur organisation, leur financement et la nature de leur cérémonial. La seconde partie étudie le contenu et l'esprit des discours tenus aux Katholikentage de Francfort-sur-le-Main en 1921, de Munich en 1922 et de Hanovre en 1924. La troisième partie est consacrée aux messages délivrés par les conférenciers à partir du Katholikentag de Stuttgart en 1925 jusqu'au Katholikentag d'Essen en 1932. <br /><br />Pendant les années vingt, aux Katholikentage, l'épiscopat et le prince Alois zu Löwenstein, à la tête du Comité central chargé de l'organisation des Congrès, contribuèrent contre leur gré à la consolidation du système républicain car ils cherchèrent avant tout à préserver et à étendre les acquis obtenus par la minorité catholique grâce à la Constitution de Weimar. Certes, les propos tenus par de nombreux conférenciers contre la politique économique, sociale et culturelle du gouvernement étaient des critiques à peine voilées du Zentrum. De plus, la symbolique utilisée accordait une place centrale à la transcendance en politique. Elle proposait un système global d'interprétation du monde tendant vers l'absolu, en rupture avec le pluralisme républicain : l'unité était à réaliser en Christ et non sur le terrain du consensus. Cependant, cette opposition ne s'incarna pas dans la pratique car les Congrès s'efforcèrent de préserver l'image de l'unité comme ils l'avaient fait avant la Première Guerre mondiale. <br />Pour préserver cette unité, la plupart des intervenants aux Katholikentage adoptèrent une attitude de repli, arc-boutés sur la défense des valeurs chrétiennes. En un sens, cette attitude les protégea au début des années trente de la séduction exercée sur beaucoup par les nationaux-socialistes. Toutefois, elle les empêcha de s'allier durablement à d'autres forces politiques, en particulier aux socialistes, pour lutter efficacement contre les nationaux-socialistes.
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L’histoire du cinéma weimarien et son évolution historiographique

Leblanc, Philippe 05 1900 (has links)
Dans son ouvrage Shell Shock Cinema, publié en 2009, Anton Kaes se distancie fortement du travail fondateur et classique de Siegfried Kracauer, From Caligari to Hitler, publiée en 1947, et portant sur le cinéma pendant la période de Weimar. Réfutant la thèse de Kracauer selon laquelle un inconscient collectif allemand annonce la montée du nazisme dans le cinéma de l’entre-deux-guerres, Kaes affirme au contraire que le shell shock, héritage de la Première Guerre mondiale, est l’un des moteurs du cinéma weimarien. Les travaux de Kaes s’inscrivent dans une historiographie en renouvellement qui, confrontant également la thèse de Kracauer, met désormais l’accent sur la Première Guerre mondiale, et non sur la Seconde Guerre mondiale, pour mieux comprendre et analyser le cinéma weimarien. Ce mémoire, tout en étudiant de façon détaillée l’historiographie du sujet, tend à approfondir et à réévaluer la thèse d’Anton Kaes en l’exposant à davantage de films représentant des traumatismes personnels, des traumatismes sociaux et des chocs post-traumatiques (CPT). Ces maux sont exacerbés par des tensions sociopolitiques – insurrection de janvier 1919, Traité de Versailles, occupation de la Ruhr, l’inflation de 1923-24, etc. – alimentant à la fois des représentations symboliques et concrètes d’expériences traumatisantes qui caractérisent l’ensemble du cinéma weimarien. / Anton Kaes’ 2009 Shell Shock Cinema made a clear shift from Siegfried Kracauer’s 1947 classic book, From Caligari to Hitler. Refuting Kracauer’s major thesis – which found hints of the rise of Nazism through an analysis of Weimar cinema – Kaes placed shell shock as a primary source of influence on the 1920’s German movies. Recent research takes a new look at Kracauer’s thesis and its significance, emphasizing the First World War, and not the Second World War, as the new cornerstone of studies on Weimar Cinema. This paper, while conducting a thorough review of literature on the subject, seeks to reconsider Kaes’ thesis, expending it to a larger filmography selected for its numerous representations of personal trauma, social trauma and post-traumatic stress disorder (PTSD). These mental troubles are exacerbated by socio-political tensions, – such as the Versailles Peace Treaty, the Ruhr occupation, the January 1919 insurrection and the inflation of 1923-24, – feeding both symbolic and concrete depictions of traumatic experiences throughout the Weimarian cinema.
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Les anciens de Weimar à Bonn. Itinéraires de 34 doyens et doyennes de la seconde démocratie parlementaire allemande / The “Weimarian” in Bonn : exploring the Political Trajectories of 34 Representatives from the Weimar Reichstag to the Bundestag in Bonn / Die Weimaraner in Bonn : lebensläufe 34 erfahrenen Parlamentarier der zweiten Deutschen parlamentarischen Demokratie

Bernier-Monod, Agathe 21 November 2017 (has links)
Cette thèse explore la continuité entre le Reichstag de Weimar et le Bundestag de Bonn à travers les itinéraires de 34 élus ayant siégé dans les deux chambres. L’élaboration du portrait socio-politique du groupe considéré aboutit au constat d’une diversité fondamentale, mais aussi à l’identification de milieux socio-moraux structurant la vie politique de l’Allemagne impériale. Ces acteurs vécurent différemment leur passage au Reichstag avant 1933, suivant leur parti, leur genre, la date et circonscription de leur élection ou les fonctions qu’ils exercèrent au parlement. La mise au pas du Reichstag et l’effondrement de la République marquèrent un tournant dans leur existence. La recherche des causes de l’échec weimarien les accompagna toute leur vie. Les personnalités étudiées réagirent différemment à la dictature nazie. Si leurs situations varient considérablement entre 1933 et 1945, ces années se résument globalement à une expérience de la perte. Les anciens du Reichstag furent les cibles privilégiées de persécutions visant à briser toute opposition au nazisme. L’expérience de l’oppression les mua en démocrates attentifs et favorisa leur retour en politique dès 1945. La plupart participèrent à la refondation institutionnelle de l’Allemagne de l’Ouest entre 1945 et 1949. Leurs retrouvailles avec le parlement à partir de 1949 furent difficiles dans la mesure où ils percevaient le Bundestag à travers le filtre de leur souvenir du Reichstag. Au Bundestag, ils mirent à profit leur connaissance du travail parlementaire, contribuant ainsi à stabiliser le nouvel État. Certains y perpétuèrent une culture politique forgée avant 1933 qui peut être qualifiée d’« esprit de Weimar ». / This PhD thesis studies the continuity between the Weimar Reichstag and the Bundestag in Bonn from the perspective of 34 representatives who were elected in both chambers. Constructing the socio-political portrait of this group reveals an essential diversity while at the same time leading to the identification of the socio-moral backgrounds that structured political life in imperial Germany. These men and women experienced their time in the Reichstag differently, depending on their party, gender, constituency, the period in question, and the place they occupied in parliament.The neutralisation of the Reichstag and the fall of the Republic marked a turning point in their lives. The question of why the Weimar Republic had failed would follow them for the rest of their lives. The members of this group reacted differently to the Nazi dictatorship. If their situations varied considerably between 1933 and 1945, the period was generally marked by the experience of loss. The former members of the Reichstag were the main targets of Nazi persecutions aimed at opponents of the regime. Living through oppression turned them into considerate democrats and encouraged their return to politics. Most took part in the institutional reconstruction of West Germany between 1945 and 1949. Their reunion with the parliament from 1949 onward was difficult, since they perceived the Bundestag through the prism of their past experience in the Reichstag. In the Bundestag, they built on their knowledge of parliamentary work, thereby contributing to stabilising the new state. Some of them perpetuated a political culture that had been shaped before 1933 and which can be described as “the Weimar spirit”.
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L’historiste face à l’histoire. La politique intellectuelle d’Erich Rothacker de la République de Weimar à l’après-guerre / The Historicist faced with History. The Intellectual Politics of Erich Rothacker from the Weimar Republic to the Post-War Period

Plas, Guillaume 03 December 2011 (has links)
Notre thèse étudie la position et la fonction qu’occupa le philosophe Erich Rothacker (1888-1965) dans le champ philosophique et scientifique allemand de son temps. Elle retrace l’évolution de sa politique intellectuelle de la République de Weimar à l’après-guerre, évolution qu’il faut lire comme un processus de redéfinition de son historisme conservateur face aux contextes historiques successifs. Tandis que son activité sous la République de Weimar fut guidée par sa volonté d’imposer un paradigme d’historisme polémique et idéologisé, l’avènement du national-socialisme l’a conduit, après une phase d’étroite adhésion, à redéfinir cet historisme, qui devint progressivement (et non sans quelques ambiguïtés) un simple paradigme épistémologique désidéologisé. C’est au terme de cette évolution que Rothacker put influencer dans l’après-guerre la réflexion de certains de ses étudiants devenus par la suite célèbres, tels Jürgen Habermas, Karl-Otto Apel et Hermann Schmitz. Outre qu’elle répond à plusieurs questions jusqu’à présent en suspens dans la littérature secondaire sur Rothacker (relatives à son rapport au nazisme, ou encore au rôle – éminent mais paradoxal – qu’il joua au sein du champ théorique de son temps), notre étude de sa politique intellectuelle met ainsi en évidence deux phénomènes qui dépassent le cadre de son analyse stricto sensu : le mouvement – commun à plusieurs penseurs – de radicalisation puis de déradicalisation du conservatisme intellectuel allemand au cours du 20ème siècle, et l’existence d’une ligne de continuité souterraine de la pensée historiste dans l’Allemagne de l’après-guerre en dépit de l’ostracisme dont cette tradition faisait alors l’objet. / Our dissertation investigates the position in, and function of, the german philosopher Erich Rothacker (1888-1965) within the philosophical and scientific fields of his time. It traces the developments in Rothacker’s intellectual politics from the Weimar Republic into the post-war world – a development that can be interpreted as a process of redefining his conservative historicism within the framework of changing historical contexts. While his work was guided by the aim of promoting a polemic and ideologised paradigm of historicism at the time of the Weimar Republic, Rothacker, faced with the national-socialist regime, subsequently redefined this historicism after a period of enthusiastic endorsement with the National-Socialists. Rothacker’s historicism thus gradually developed (though not without remnants of ambiguity) into a purely epistemological paradigm, stripped of all ideology. As a consequence of this development Rothacker succeeded in the post-war era in influencing the thought of several of his students who were to become well-known intellectual figures, such as Jürgen Habermas, Karl-Otto Apel and Hermann Schmitz. Besides offering answers to some questions concerning Rothacker that remain unanswered in critical discourse to this day – such as his relationship to Nazism, or his role within the theoretical field of his time – our analysis provides a picture of two phenomena transcending Rothacker’s own person: the deradicalization of German intellectual conservatism in the course of the twentieth century, and the persistence of historicist thought in post-war Germany despite the ostracism that this tradition was subjected to in the decades following the war.
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Rebelle devant les extrêmes : Paul Levi, une biographie politique

Cyr, Frédéric 10 1900 (has links)
Cette thèse de doctorat est une biographie politique de Paul Levi, militant marxiste qui a fait carrière en Allemagne durant la période de l’entre-deux-guerres. Dès 1914, Levi incarne un courant radical à l’intérieur du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD). Il dénonce, entre autres, aux côtés de Rosa Luxemburg l’appui du parti à l’effort militaire national. Levi s’inspire également de Lénine qu’il rencontre pour la première fois en Suisse en 1916-1917. Lorsqu’il prend les commandes du Parti communiste d’Allemagne (KPD) en 1919, Levi dirige celui-ci d’une main de fer, selon le concept du « centralisme démocratique ». Il fait également tout en son pouvoir pour faire éclater la révolution ouvrière en Allemagne afin d’installer une dictature du prolétariat qui exclurait toutes les classes non ouvrières du pouvoir. En ce sens, Levi imagine un État socialiste semblable à celui fondé par Lénine en Russie en 1917. Contrairement à l’historiographie traditionnelle, notre thèse montre conséquemment que Levi n’était guère un « socialiste démocrate ». Il était plutôt un militant marxiste qui, par son radicalisme, a contribué à diviser le mouvement ouvrier allemand ce qui, en revanche, a fragilisé la république de Weimar. Cette thèse fait également ressortir le caractère résolument rebelle de Paul Levi. Partout où il passe, Levi dénonce les politiques bourgeoises des partis non-ouvriers, mais aussi celles de la majorité des organisations dont il fait partie, c’est-à-dire les partis ouvriers de la république de Weimar et le Reichstag. Son tempérament impulsif fait de lui un homme politique isolé qui, d’ailleurs, se fait de nombreux ennemis. En 1921, à titre d’exemple, il se brouille avec d’importants bolcheviques, ce qui met fin à sa carrière au sein du KPD. Les communistes voient désormais en lui un ennemi de la classe ouvrière et mènent contre lui de nombreuses campagnes diffamatoires. Levi, de son côté, dénonce ouvertement la terreur stalinienne qui, selon lui, est en train de contaminer le mouvement communiste européen. Notre travail montre également que Levi, cette fois en tant qu’avocat juif, lutte corps et âme contre les nazis. En 1926, dans le cadre d’une commission d’enquête publique du Reichstag chargée de faire la lumière sur des meurtres politiques commis en Bavière, il tente par tous les moyens d’inculper certains criminels nazis. Levi est conséquemment la cible de la presse antisémite allemande. Il refuse toutefois de céder à l’intimidation et choisit plutôt de poursuivre en justice quelques-uns des plus importants membres du Parti nazi, dont Alfred Rosenberg et Hitler lui-même, en plus de forcer de nombreux autres nazis à comparaître devant la commission d’enquête du Reichstag. Bref, si ce travail se veut critique envers la pensée révolutionnaire de Levi, il souligne aussi l’intégrité politique de cet homme dont les convictions sont demeurées inébranlables face aux dérives criminelles des extrêmes idéologiques de son époque. / This Ph.D. thesis is a political biography of Paul Levi, a German Marxist of the interwar period. Already in 1914, Levi embodied a radical faction within the Social Democratic Party of Germany (SPD). Alongside Rosa Luxemburg, the leader of this same left wing, he is contesting, above all, the party’s participation in the national war effort. But Levi is also inspired by Lenin, who he met in Switzerland in 1916-1917. In fact, when taking over the leadership of the German Communist Party (KPD) in March 1919, Levi ruled with an iron fist according to the theory of “democratic centralism”. As Lenin has done in Russia in October 1917, Levi also did everything in his power to promote a workers’ revolution in Germany in order to set in power a dictatorship of the proletariat, which would exclude all other social classes from sitting in the government. Consequently, in opposition to traditional historiography, this thesis shows that Levi was not a “democratic Socialist” of the Luxemburg school, but rather a Marxist whose political thought resembled that of the Bolsheviks. In fact, his action contributed to further weaken an already frail Weimar Republic and all its democratic institutions. This study also shows that Levi’s outstanding career was in large part the result of his rebellious character. Throughout his life, Levi consistently denounced the bourgeois politics of the non-workers’ parties, but he also systematically went against the majority within the political organizations in which he took part: the workers’ parties and the Reichstag. His impulsive nature set him apart as a solitary politician. In fact, Levi had many enemies. In 1921, he ran afoul of major Bolshevik leaders, which caused him to lose the leadership of the KPD. The Communists subsequently saw him as an enemy of the working class, slandering him in the press and in the Reichstag. Levi denounced, for his part, the Stalinist terror and made a mockery of the KPD, which had become, according to him, no more than a Soviet puppet. But this thesis also reveals that Levi, as a Jewish lawyer, led a major political campaign against the Nazis. In 1926, for example, as he served on a Reichstag public commission investigating Bavarian political assassinations, he tried by all possible means to charge important Nazis with murder. The Nazi press replied with a vicious anti-Semitic press campaign against him. Levi, however, refused to kneel before such intimidation and rather chose to sue important Nazi leaders, such as Alfred Rosenberg and Hitler himself before the court, in addition to summoning many others before the above-mentioned Reichstag commission. In the end, despite the fact that this study very critically evaluates Levi’s ideology, it praises his political integrity, which remained unshakable though faced with adversity and the criminal drift of the political extremes of the interwar period.
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L'occupation de la Ruhr et le révisionnisme de l'ordre versaillais dans deux grands journaux français (1920-1924)

Destroismaisons, Martin January 2008 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
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Rebelle devant les extrêmes : Paul Levi, une biographie politique

Cyr, Frédéric 10 1900 (has links)
Cette thèse de doctorat est une biographie politique de Paul Levi, militant marxiste qui a fait carrière en Allemagne durant la période de l’entre-deux-guerres. Dès 1914, Levi incarne un courant radical à l’intérieur du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD). Il dénonce, entre autres, aux côtés de Rosa Luxemburg l’appui du parti à l’effort militaire national. Levi s’inspire également de Lénine qu’il rencontre pour la première fois en Suisse en 1916-1917. Lorsqu’il prend les commandes du Parti communiste d’Allemagne (KPD) en 1919, Levi dirige celui-ci d’une main de fer, selon le concept du « centralisme démocratique ». Il fait également tout en son pouvoir pour faire éclater la révolution ouvrière en Allemagne afin d’installer une dictature du prolétariat qui exclurait toutes les classes non ouvrières du pouvoir. En ce sens, Levi imagine un État socialiste semblable à celui fondé par Lénine en Russie en 1917. Contrairement à l’historiographie traditionnelle, notre thèse montre conséquemment que Levi n’était guère un « socialiste démocrate ». Il était plutôt un militant marxiste qui, par son radicalisme, a contribué à diviser le mouvement ouvrier allemand ce qui, en revanche, a fragilisé la république de Weimar. Cette thèse fait également ressortir le caractère résolument rebelle de Paul Levi. Partout où il passe, Levi dénonce les politiques bourgeoises des partis non-ouvriers, mais aussi celles de la majorité des organisations dont il fait partie, c’est-à-dire les partis ouvriers de la république de Weimar et le Reichstag. Son tempérament impulsif fait de lui un homme politique isolé qui, d’ailleurs, se fait de nombreux ennemis. En 1921, à titre d’exemple, il se brouille avec d’importants bolcheviques, ce qui met fin à sa carrière au sein du KPD. Les communistes voient désormais en lui un ennemi de la classe ouvrière et mènent contre lui de nombreuses campagnes diffamatoires. Levi, de son côté, dénonce ouvertement la terreur stalinienne qui, selon lui, est en train de contaminer le mouvement communiste européen. Notre travail montre également que Levi, cette fois en tant qu’avocat juif, lutte corps et âme contre les nazis. En 1926, dans le cadre d’une commission d’enquête publique du Reichstag chargée de faire la lumière sur des meurtres politiques commis en Bavière, il tente par tous les moyens d’inculper certains criminels nazis. Levi est conséquemment la cible de la presse antisémite allemande. Il refuse toutefois de céder à l’intimidation et choisit plutôt de poursuivre en justice quelques-uns des plus importants membres du Parti nazi, dont Alfred Rosenberg et Hitler lui-même, en plus de forcer de nombreux autres nazis à comparaître devant la commission d’enquête du Reichstag. Bref, si ce travail se veut critique envers la pensée révolutionnaire de Levi, il souligne aussi l’intégrité politique de cet homme dont les convictions sont demeurées inébranlables face aux dérives criminelles des extrêmes idéologiques de son époque. / This Ph.D. thesis is a political biography of Paul Levi, a German Marxist of the interwar period. Already in 1914, Levi embodied a radical faction within the Social Democratic Party of Germany (SPD). Alongside Rosa Luxemburg, the leader of this same left wing, he is contesting, above all, the party’s participation in the national war effort. But Levi is also inspired by Lenin, who he met in Switzerland in 1916-1917. In fact, when taking over the leadership of the German Communist Party (KPD) in March 1919, Levi ruled with an iron fist according to the theory of “democratic centralism”. As Lenin has done in Russia in October 1917, Levi also did everything in his power to promote a workers’ revolution in Germany in order to set in power a dictatorship of the proletariat, which would exclude all other social classes from sitting in the government. Consequently, in opposition to traditional historiography, this thesis shows that Levi was not a “democratic Socialist” of the Luxemburg school, but rather a Marxist whose political thought resembled that of the Bolsheviks. In fact, his action contributed to further weaken an already frail Weimar Republic and all its democratic institutions. This study also shows that Levi’s outstanding career was in large part the result of his rebellious character. Throughout his life, Levi consistently denounced the bourgeois politics of the non-workers’ parties, but he also systematically went against the majority within the political organizations in which he took part: the workers’ parties and the Reichstag. His impulsive nature set him apart as a solitary politician. In fact, Levi had many enemies. In 1921, he ran afoul of major Bolshevik leaders, which caused him to lose the leadership of the KPD. The Communists subsequently saw him as an enemy of the working class, slandering him in the press and in the Reichstag. Levi denounced, for his part, the Stalinist terror and made a mockery of the KPD, which had become, according to him, no more than a Soviet puppet. But this thesis also reveals that Levi, as a Jewish lawyer, led a major political campaign against the Nazis. In 1926, for example, as he served on a Reichstag public commission investigating Bavarian political assassinations, he tried by all possible means to charge important Nazis with murder. The Nazi press replied with a vicious anti-Semitic press campaign against him. Levi, however, refused to kneel before such intimidation and rather chose to sue important Nazi leaders, such as Alfred Rosenberg and Hitler himself before the court, in addition to summoning many others before the above-mentioned Reichstag commission. In the end, despite the fact that this study very critically evaluates Levi’s ideology, it praises his political integrity, which remained unshakable though faced with adversity and the criminal drift of the political extremes of the interwar period.
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L'occupation de la Ruhr et le révisionnisme de l'ordre versaillais dans deux grands journaux français (1920-1924)

Destroismaisons, Martin January 2008 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal

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