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Les hôtels aristocratiques à Bruxelles (1600-1730): Etude sociale, spatiale, économique et symbolique d'un enracinement nobiliaire en villeGuri, Shipé 23 October 2019 (has links) (PDF)
La présente étude interroge le processus d’ancrage de la noblesse titrée, aussi connue sous le syntagme « noblesse de cour » à partir du XVIIe siècle, dans la ville de Bruxelles. Ce rapport est étudié par le biais résidentiel matérialisé par l’hôtel aristocratique. Par là, nous postulons qu’un basculement vers la résidentialité urbaine s’est produit au sein de cette noblesse à partir du XVIIe siècle durant un processus qui l’a enracinée durablement dans la ville, devenue son séjour de prédilection. Nous postulons également que l’hôtel a joué, en la matière, un rôle majeur, devenant un point d’arrimage pour une haute noblesse encore très mobile.Pour mettre en exergue la place de l’hôtel dans ce basculement, nous en proposons une définition intégrée qui le positionne dans le mode de vie et l’identité nobiliaire, dans l’espace urbain, dans la sphère sociale et économique. Cette définition intégrée ne peut se réaliser qu’au prix d’une double lecture qui se traduit par le versant matériel et le versant social de l’hôtel. Les schémas résidentiels de la noblesse se déploient sur un espace élargi et selon des impératifs divers, révélant une mobilité aiguë qui se maintiendra tout au long du XVIIe siècle. C’est pourquoi la possession d’hôtels à Bruxelles depuis la fin du XVe ou le XVIe siècle n’équivaut pas pour autant à une fréquentation intensive de la ville par les grandes lignées de la cour bourguignonne. Par la sédentarisation définitive de la cour, Bruxelles tend néanmoins à prendre une place prépondérante à l’extrême fin du XVIe siècle. Ce statut et le développement démographique et économique concomitant de la ville vont accroître son attrait pour en faire progressivement le lieu de résidence principal de la majorité de la noblesse titrée.Les caractéristiques de l’hôtel de la période moderne révèlent beaucoup de la façon dont la noblesse va s’approprier la ville. L’hôtel se compose de plusieurs corps bâtis (corps de logis, dépendances) et d’espaces non-bâtis (cours et jardins), parcelles souvent acquises progressivement dans un environnement urbain déjà dense. L’emprise foncière de la noblesse se développe sur des pans considérables et la met sur le même pied que les institutions publiques ou les établissements religieux. L’hôtel exprime l’ambivalence des rapports de la noblesse avec la ville :s’intégrer dans le tissu urbain tout en le dominant et en conservant une distance marquant la différence de condition. Ses espaces intérieurs sont à l’avenant, s’assortissant d’un minimum d’une trentaine de pièces dont la spécialisation se confirme en résonance avec les nouvelles fonctionnalités apparues dans les hôtels français.Ces vastes intérieurs se prêtent aisément à la constitution de plusieurs unités résidentielles occupées par plusieurs ménages de la même famille ou pas. A cet égard, il y a lieu de souligner l’intensité du phénomène de la location pratiquée sur l’entièreté ou une partie des hôtels. Dans un marché immobilier aussi réduit que celui des hôtels, toutes les familles ne peuvent accéder à la propriété. L’enjeu économique y prend une part non-négligeable. Certes, le prix d’un hôtel ne pèse pas lourd dans le patrimoine global de la noblesse mais celui-ci se trouve de plus en plus obéré au cours du XVIIe siècle, au fur et à mesure des conflits armés et de l’endettement des familles. C’est pourquoi employer l’hôtel comme outil de crédit ou comme investissement est largement pratiqué par la haute noblesse, à l’instar de la bourgeoisie bruxelloise. Les relations qui s’établissent entre ces deux groupes sociaux notamment autour de l’hôtel en tant que bien immobilier sont multiples et prennent la forme de la rente, de la caution, de la location comme de l’achat. La consommation courante comme celle de luxe ont souvent été la première amorce de ces relations. L’enracinement nobiliaire se produit, par conséquent, aussi économiquement parlant.Si l’hôtel se fait facilement objet économique, si les droits seigneuriaux ne s’attachent pas à lui, il y a lieu de s’interroger sur la valeur symbolique que la noblesse lui accorde. En être propriétaire ne constitue pas un impératif absolu de l’identité nobiliaire en ville. Il suffit d’en être occupant et démontrer à tous la nécessité de disposer d’un espace vaste permettant d’abriter famille, domestiques, chevaux et voitures, insignes reflétant sa condition. Être propriétaire d’un hôtel conserve une aura de prestige auquel nombre de nobles se sont résignés à renoncer. Cependant cela ne les empêche guère de pratiquer une sociabilité axée sur l’ostentation au travers des fêtes, des dîners et des bals. Les visites, manifestation ordinaire de la sociabilité de la bonne société, représentent sans doute la manifestation la plus visible des conséquences de l’ancrage urbain. C’est au XVIIe siècle que se développent ces pratiques sociales facilitées par une proximité géographique entre membres de la noblesse jamais égalée jusque-là. Le parachèvement de l’enracinement urbain de ce groupe social s’exprime de cette manière-là également.En dépit des idées reçues liées à l’hôtel, à aucune autre période, il n’a été mieux associé à l’aristocratie en Europe. Dans les Pays-Bas autrichiens, ce sera également le cas avant que les hôtels ne soient également convoîtés par une noblesse récente et par les institutions de l’Etat, ce qui augure des conversions ultérieures de l’hôtel. / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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" Habiter dans des jardins " : pratiques sociales et politiques des horti résidentiels de la Ville de Rome - Ier siècle avant J.-C. - Ier siècle après J.-C. / "To Live in Gardens" : social and political practices of the residential horti of Rome - 1st c. B.C. - 1st c. A.D.Hilbold, Ilse 06 July 2015 (has links)
Au cours des dernières décennies, la recherche sur l’aristocratie romaine s’est largement diversifiée en s’ouvrant, au-delà des aspects politiques et prosopographiques bien défrichés, à de nouvelles problématiques telles que les formes de communication des élites, la sémiologie du pouvoir ou encore les rapports entre les pratiques politiques et l’espace. La thèse s’insère dans ces nouvelles approches et y apporte une importante innovation : si l’espace de la vie aristocratique a longtemps été conçu de façon dichotomique entre urbs et rus, entre domus et uilla, le travail proposé démontre la pertinence d’un troisième espace trop longtemps négligé par la recherche, les horti résidentiels de Rome. L’étude des jardins en tant que résidences aristocratiques, situées dans des espaces verdoyants en dehors et en même temps très proches de la ville, permet de remplacer la dichotomie domus-uilla par le triptyque domus-horti-uilla, de découvrir un cadre peu connu de l’action politique, ainsi que les conditions et potentialités des interactions spécifiques à ce troisième lieu de résidence. L’étude des horti s’appuie essentiellement sur une analyse systématique de l’ensemble des sources littéraires ; elle prend en compte les données archéologiques lorsqu'elles sont conservées et disponibles. L'étude de l'historiographie des jardins est le préalable de la conceptualisation de l'objet de recherche. / In the last few decades, research on Roman aristocracy has been largely diversified by extending its scope, over and beyond well-known political and prosopographical aspects, to new issues such as the forms of communication of the elite, the semiology of power, or the relation between political practices and space. This PhD follows these paths and introduces an important innovation: if the space of the aristocratic life has long been considered as a dichotomy between urbs and rus, between domus and uilla, the present work demonstrates the relevance of a third place long neglected by researchers,the residential horti of Rome. The study of gardens as aristocratic residences, located in green spaces outside of the city and at the same time very close to it, allows for the replacement of traditional domus-uilla dichotomy by the domus-horti-uilla triptych and leads to the discovery a little known place of political action along with the conditions and potential for interaction proper to this third place of residence. The study of horti is based primarily on a systematic analysis of numerous literarysources; it takes into account archaeological data wherever available. The study of garden historiography is a preliminary to the conceptualization of this study.
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